Accueil Editos

Les mêmes règles pour tous?

Depuis plusieurs semaines, le scandale des œufs contaminés au fipronil secoue plusieurs pays dont la Belgique. À l’origine du problème, trois entreprises néerlandaises et belges qui auraient fourni ou utilisé frauduleusement le produit concerné au sein d’exploitations avicoles. Le résultat : une crise prenant des allures de « scandale de la dioxine », des producteurs à nouveau dupés par l’industrie, des exploitations bloquées, des milliers d’animaux abattus et des millions d’œufs retirés de la vente… avec les pertes considérables que tout cela engendre.

Temps de lecture : 2 min

Dans cette tourmente, on retrouve également

l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (Afsca), pointée du doigt pour son manque de communication. Face aux critiques, l’institution ne se démonte pas et se justifie à coups de rapports détaillés et de mesures de précaution dont la première cible est évidemment les producteurs. Elle pointe aussi du doigt les lenteurs de l’administration néerlandaise et assure que la santé publique n’est pas en danger.

À ceux qui profitent de la tourmente pour lui reprocher son manque d’adaptation aux réalités du terrain et son fonctionnement à deux vitesses, l’Agence répond que les règles sont les mêmes pour tout le monde. Il semble que ce credo ne s’applique malheureusement pas à elle-même. Les lenteurs administratives du secteur industriel (en partie responsable de la contamination) dans lesquelles elle semble s’être enlisée alors qu’elle est capable de réagir dans l’heure pour un carrelage brisé, un papier manquant ou une conservation jugée inappropriée chez les petits producteurs et n’engageant pourtant aucunement la sécurité des consommateurs, en sont une parfaite illustration.

Pourtant les situations sont bel et bien différentes et il serait temps que l’Afsca sorte un peu de son mode d’action procédurier et témoigne d’un peu plus d’empathie envers le secteur primaire plutôt que de céder à la facilité et justifier son existence en faisant de lui sa cible préférentielle.

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles