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Le siècle des enfants gâtés

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Vendredi dernier, l’ONU indiquait que la faim progressait à nouveau dans le monde alors qu’elle n’avait fait que régresser depuis 10 ans. En 2016, elle a touché 815 millions de personnes, soit 11 % de la population mondiale. Une augmentation de 38 millions qui est, selon son rapport, « en grande partie due à la prolifération des conflits violents et aux chocs climatiques ».

Au total, quelque 155 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance en raison de la faim, alors que 52 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale par rapport à leur taille. Un constat saisissant quand, dans nos pays occidentaux, on entend constamment parler de surplus de production et de campagnes pour une meilleure alimentation dans les écoles.

En effet, dans le même temps, le rapport s’inquiète du fait que 41 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids. « L’anémie chez les femmes et l’obésité chez les adultes sont également préoccupantes » ajoute-t-il encore. « Ces tendances sont une conséquence non seulement des conflits et du changement climatique, mais aussi des changements profonds des habitudes alimentaires et de la pauvreté liée aux ralentissements économiques », selon l’agence.

Il s’agit bien là de l’un des paradoxes de notre siècle. Alors qu’une grande partie de la population se vautre dans la malbouffe et dans un océan de choix ou chicane sur la fraîcheur, la composition, l’apparence ou encore le prix de ses aliments, certaines personnes espèrent simplement que leur nourriture arrive jusqu’à elles. Tout est faussé et déséquilibré. Nos produits sont trop nombreux, trop gras, trop industriels, pas assez tendance, non respectueux du bien-être des animaux, trop ou pas assez chers… De vrais enfants gâtés ! Qu’on ne s’étonne pas que certains anciens affirment : « on voit bien que vous n’avez pas connu la guerre et la privation »…

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