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Un squelette japonais, une robe française

Renault se lance lui aussi sur le marché du pick-up. Mais l’Alaskan n’est pas né d’une page blanche. Il repose sur la base de son cousin de l’Alliance : le Nissan Navara. Voyons ce qui les distingue…

Temps de lecture : 4 min

Ces dernières années, le pick-up est en croissance en Europe. Y compris sur notre marché, où ce segment a plus que doublé en 6 ans. En Belgique, on enregistrait 5.400 ventes de nouveaux pick-up l’an dernier contre 2.200 en 2010. Et chez nous, c’est le Ford Ranger qui mène la danse sur ce marché, devant le Mitsubishi L200, le Toyota Hilux, le Volkswagen Amarok et le Nissan Navara. C’est donc sur base de ce dernier qu’est né le Renault Alaskan, qui a été lancé l’an dernier en Colombie et débarque maintenant chez nous. Les versions européennes de l’Alaskan seront produites dans l’usine Nissan de Barcelone, en Espagne. C’est là également que sera construit le pick-up de Mercedes, le Classe X, qui piquera lui aussi le châssis du Nissan Navara, une base solide et éprouvée.

La French Touch

Si l’Alaskan a été conçu sur base du Nissan Navara, c’est bien sûr pour limiter les coûts de production. Il n’était donc pas question de totalement redessiner le modèle. Les designers ont dû se contenter de retailler ses extrémités : ils ont retouché la face avant, le capot, les ailes avant et la ridelle arrière. Mais ils n’ont pas pu toucher au dessin des portes car cela aurait impliqué un nouvel usinage et donc un surcoût conséquent. Ils avaient donc peu de marge de manœuvre, mais ils s’en sont plutôt bien tirés : de face, ce pick-up a un style typiquement Renault.

Par contre, les designers n’ont pas pu mettre leur nez à l’intérieur. Remouler une planche de bord, ça coûte très cher et l’habitacle a donc ici été intégralement repris du Navara. Comme dans la plupart des pick-up, on retrouve donc une planche de bord fort plastique, au design très classique. Pour son pick-up Classe X, Mercedes a par contre lui décidé d’investir dans une nouvelle planche de bord plus chic, mais ça se ressentira bien sûr sur le prix final…

Equipements de luxe

Quoi qu’il en soit, bien que l’habitacle de ce modèle ne dégage pas la convivialité habituelle des produits Renault, on apprécie que les matériaux soient solidement assemblés. Et l’équipement peut se faire chic. Selon la finition, ce pick-up a droit à quelques équipements de luxe, comme la climatisation automatique bizone, les sièges avant chauffants en cuir, le système d’entrée/démarrage sans clé, un système de 4 caméras offrant une vue panoramique du véhicule ou encore le système de navigation intégré. Mais ce dernier manque franchement de précision et sa connectivité est limitée.

Double cabine uniquement

Si le Navara laisse le choix entre cabine simple allongée (King Cab) ou Double Cab, l’Alaskan est uniquement proposé en version double cabine, qui est de toute façon la configuration la plus recherchée chez nous. Comme dans tous les pick-up, l’assise de la banquette arrière fort basse soutient peu les cuisses des grands gabarits, mais l’espace pour les jambes est généreux et le dossier de banquette est bien incliné. La benne est également vaste : elle peut embarquer 1 tonne de chargement et on peut déposer jusqu’à 500 kilos sur la ridelle arrière.

Sous le capot avant, on retrouve le 2.3 dCi du Nissan Navara, un moteur développé à la base par Renault. Ce bloc à 4 cylindres développe 160 ch (simple turbo) ou 190 ch (biturbo). On ne retrouve pas ici le velouté des moteurs 3.0 V6 de l’Amarok et du futur Classe X, mais les performances sont correctes. La version 190 ch peut disposer d’une boîte automatique. Celle-ci compte 7 rapports, mais son convertisseur de couple mouline joyeusement lors des relances, ce qui fait grimper le niveau sonore et la consommation de carburant (comptez 0,6 l/100 km de plus qu’avec la boîte manuelle). Ceci dit, sur un parcours mixte, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne d’un peu moins de 9 l/100 km, ce qui reste raisonnable.

Simple 4x4 enclenchable reposant sur un châssis en échelle, l’Alaskan est logiquement moins à l’aise qu’un SUV routier sur le bitume. Par contre, il se montre plus confortable que la plupart de ses concurrents, puisqu’il repose sur des ressorts hélicoïdaux à l’arrière, là où la majorité des pick-up s’équipent de ressorts à lames, certes plus robustes, mais aussi plus secs. En tout terrain, on peut compter sur une garde au sol généreuse (22,3 cm), une gamme de vitesses courtes, voire un blocage du pont arrière en option (750 €).

Si l’on privilégie le look

À équipement équivalent, le Renault Alaskan est plus cher (environ 2.000 € tvac) que le Nissan Navara, pourtant techniquement identique. Mais parmi les points fort du Renault, on note un réseau de concessionnaires plus large que chez Nissan et un style plus personnel. Certes, ce dernier argument est purement subjectif, mais les études montrent que le look est un critère primordial lors de l’achat…

Olivier Maloteaux

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