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Un vrai potentiel à libérer

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Ce lundi, la journée mondiale de l’alimentation s’est ouverte sur un constat particulièrement interpellant. Après un reflux constant durant plus de dix ans, le nombre de personnes souffrant de famine chronique sur notre planète est reparti à la hausse l’an dernier, pour s’élever à 815 millions d’habitants. En cause ? Principalement la prolifération des conflits violents, notamment dans le Sud-Soudan, le nord-est du Nigeria, la Somalie et le Yémen, mais également les chocs liés au réchauffement climatique, tels que les sécheresses ou les inondations provoquées en partie par le phénomène météorologique El Niño ; et aussi le ralentissement économique mondial. À la lecture du dernier rapport sur l’évolution de la faim dans le monde publié récemment par les trois agences des Nations Unies – dont l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture – l’ambition de libérer le monde de cette souffrance d’ici à 2030 paraît largement compromise. Selon ladite Fao, les 815 millions d’êtres humains aux prises avec la famine vivent majoritairement dans les zones rurales des pays en développement. Il s’agit d’agriculteurs familiaux, d’éleveurs ou pêcheurs, dont les systèmes alimentaires locaux subissent d’énormes pertes lors de la manutention après récolte, du transport, de la transformation et de la réfrigération. Le manque d’infrastructures est criant. « Si l’Afrique est la région du monde où la prévalence de la sous-alimentation est la plus élevée, c’est pourtant elle qui détient la clé pour nourrir 9 milliards de personnes d en 2050 », a (é)tonné le président de la Banque africaine de développement, récent lauréat du Prix mondial de l’alimentation, lors d’une conférence donnée ce mardi. « L’Afrique possède 65 % des terres arables non exploitées de la planète ; ses agriculteurs ont moins besoin d’une main secourable que d’un soutien au renouvellement des politiques agraires et foncières favorisant l’accès aux terres et aux investissements des petits exploitants ».

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