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Ford F-150 Raptor: un utilitaire pas comme les autres…

Si vous êtes de ceux qui ont déjà adopté le pick-up américain comme véhicule tant personnel que professionnel, vous pensez peut-être « Et alors ? ». C’est que vous ne savez pas encore ce que ce Ford a dans le ventre…

Temps de lecture : 5 min

Grâce à des importateurs parallèles très actifs, les pick-ups américains, majoritairement Ram (ex-Dodge) ne sont en effet plus si rares sur nos routes. Il faut dire qu’ils sont très tentants : tarifs compétitifs, équipement généreux, habitacle luxueux, charge utile et poids tractable très conséquents… Mais on les aime surtout parce que leur statut d’utilitaire permet de s’offrir un colossal V8 tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Sur presque tous les points, le Ford F-150 Raptor cadre dans ce portrait. Mais sur quelques autres, il pousse le bouchon bien plus loin…

Réellement utilitaire

Parmi les points communs entre le F-150 et ses confrères, il y a tous les services qu’il peut rendre dans le cadre du travail. Une vaste benne par exemple, de 1,7 m de large pour 1,3 m de large entre les passages de roues et 54 cm de haut, soit un volume de 1.495 l. La charge utile est de 450 kg et le Raptor peut tracter jusqu’à 3.600 kg. Bref, une honnête bête de somme. Le F-150 Raptor peut par ailleurs être équipé d’un système d’aide à la manœuvre de remorque, dont la plupart d’entre vous n’auront certainement pas besoin, pro comme vous l’êtes… Mais ceci nous amène à plus de points communs encore : les équipements.

La philosophie américaine en la matière est d’en donner un maximum pour peu d’argent. Bon, nous reviendrons plus loin sur le « peu d’argent », mais le fait est que le Raptor est pratiquement full option… en série. La sellerie cuir, la climatisation bi-zone, le système multimédia à écran tactile, hyper connecté avec Apple CarPlay, Android Auto et Mirror Link, des connexions USB et Bluetooth évidemment, le GPS… Et n’oublions pas les aides à la conduite, avec le cruise control adaptatif, l’avertissement de collision imminente avec freinage automatique d’urgence, la surveillance d’angle mort, l’aide au maintien de voie, les caméras 360º, etc. Tout y est, sans supplément.

Derrière son aspect méchant, le Raptor cache  un habitacle à l'américaine : équipement  ultra-complet et confort cosy.
Derrière son aspect méchant, le Raptor cache un habitacle à l'américaine : équipement ultra-complet et confort cosy.

Clôturons sur les points communs entre ce Ford et un Ram en disant que la qualité des plastiques n’est pas indigne mais pas non plus « à l’allemande », et que même avec la cabine allongée mais pas double de notre Raptor d’essai, il y avait assez d’espace à bord pour que cinq adultes aient leurs aises. Et maintenant, parlons de ce qui différencie le Raptor…

Pas de V8

En fait, il n’y a qu’à le regarder pour comprendre qu’il doit en effet y avoir quelque chose d’un peu spécial. D’abord, il y a ces énormes pneus tout-terrain très « agressifs », qui trahissent l’une des vocations du véhicule. Celui-ci est un franchisseur dans l’âme, présentant une garde au sol de 30 cm (c’est plus qu’un Land Rover Defender) et des angles spécifiques absolument déments.

Qui dit franchiseur dit évidemment transmission 4x4, livrée en série, transmission qui dispose aussi de rapports courts et d’un verrouillage de différentiel arrière. Ça, sur les autres pick-up, c’est plus rare.

Si on se penche pour regarder dans un des passages de roue, on découvre des suspensions pas comme les autres. Les amortisseurs Fox par exemple sont une course de 30 cm et ont la particularité d’être des amortisseurs… de compétition. Là, on est vraiment dans le très spécial.

Enfin, il y a le moteur. Sous le capot, pas de traditionnel V8 comme on s’y attend, mais bien un V6 3.5 l turbo qui revendique (roulements de tambours) 450 ch ! Vous avez bien lu. En fait, le Ford F-150 Raptor est une version « civile » d’une machine de compétition. Une machine de Baja pour être précis, qui s’apparente un peu à ce que nous appelons le rallye-raid : des courses durant lesquelles on traverse les déserts de sable ou de caillasse à fond les ballons. Le Raptor, il est né pour ça.

Ceci n’est pas

une Porsche

Bref, si vous avez la chance d’avoir à votre disposition quelques hectares de terrain où vous en donner à cœur joie, il ne fait pas le moindre doute que vous allez passer des heures de fun. Il est clair aussi que le Raptor sera à même de remplir bien des tâches professionnelles.

Par contre, si vous le voyez comme une alternative à une voiture de sport, vous risquez de solides déceptions. Car même si le moteur a du coffre, et même si le Raptor propose divers modes de conduite (Hiver, Baja, Normal, Route…), il ne nous a guère incités à « le pousser » sur route. Car le manque de rigidité inhérent au concept de pick-up, et surtout ces gros pneus à gros blocs, donnent l’impression que les roues ont du mal à transmettre toute la cavalerie dans le sol. Quand on enfonce le pied droit pour voir de quel bois le moteur se chauffe, on sent tout le véhicule trembler, cogner, vibrer… Bref, à part pour quelques accélérations canon au feu vert, histoire de surprendre les autres usagers, la puissance du Raptor n’est pas franchement exploitable sur route.

Reste l’avantage fiscal et celui des tarifs américains, direz-vous. Pour ce qui est de la fiscalité, en effet. Mais pour le tarif… Chez les importateurs indépendants, le Ford F-150 Raptor est facturé quelque 75.000 €. Pour un dérivé de machine de course, ma foi, ce n’est pas exagéré. Mais vu de chez nous, le rapport prix/plaisir n’est pas vraiment canon. À bon entendeur…

Laurent Zilli

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