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Le Copa-Cogeca en soutien à la viande bovine européenne

Alors que les défis se multiplient, le Copa et la Cogeca ont lancé le 6 novembre à Bruxelles un nouveau plan d’action européen en faveur des producteurs de viande bovine de l’UE. L’occasion pour le ministre Collin de rappeler combien ce secteur est essentiel pour l’agriculture wallonne.

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L’événement organisé ce lundi dans notre capitale, en marge du Conseil des ministres européens de l’Agriculture et dans le contexte notamment des négociations entre l’Europe et les pays du Mercosur, rassemblait outre le Commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, les ministres de l’Agriculture de plusieurs États membres de l’Union européenne (France, Finlande, Portugal, Pologne, Croatie, Bulgarie, Chypre, Luxembourg) ainsi que nos ministres régionaux.

L’objectif de cette initiative : souligner les nombreux atouts du secteur de la viande bovine et rappeler toute l’importance de préserver son dynamisme dans l’UE.

Un secteur stratégique aidé par une pac forte

« Le secteur européen de la viande bovine est stratégique pour le bien-être de nos citoyens en fournissant des denrées alimentaires sûres, saines et nutritives. Il est également important pour l’économie car il est pourvoyeur d’emplois essentiels, notamment dans nos zones rurales », n’a pas manqué de souligner le Commissaire européen Hogan. « Je veux un secteur de la viande bovine dynamique, aujourd’hui et demain. Et je suis convaincu qu’une politique agricole commune forte, moderne et bien financée est le meilleur atout pour réaliser cet objectif », a-t-il poursuivi.

« L’appui marqué du Copa-Cogeca et de tous les agriculteurs et coopératives ainsi représentés sera nécessaire pour créer un soutien politique déterminé en faveur du maintien d’une politique agricole commune forte et moderne qui continuera d’être à la hauteur des attentes de nos agriculteurs et de nos citoyens », a encore affirmé Phil Hogan.

Une production vitale pour les zones rurales

Secrétaire général du Copa et de la Cogeca, Pekka Pesonen a défendu son plan de soutien aux producteurs européens de viande bovine en ces termes : « Principaux producteurs de denrées alimentaires, les agriculteurs doivent pouvoir compter sur une rentabilité suffisante de leurs activités pour poursuivre cette mission. Nos producteurs fournissent à plus de 500 millions de consommateurs une viande bovine nutritive et de qualité qui s’inscrit dans un régime alimentaire équilibré. »

« Cette production bovine est également un gage de dynamisme dans les zones rurales et une source de croissance et d’emplois dans des régions où bien souvent les alternatives n’existent pas », souligne encore Pekka Personen. « Ces producteurs font en outre face à des défis toujours plus nombreux. Leurs revenus sont maigres et ils sont frappés de plein fouet par la tenaille des prix ».

L’heure n’est pas venue de faire des concessions sur la viande bovine dans le cadre des négociations commerciales avec le bloc commercial d’Amérique Latine, le Mercosur, alors même que les répercussions du Brexit ne sont pas connues. Les pays du Mercosur ne respectent pas les mêmes règles de production que nous et l’enquête sur le scandale de la viande bovine au Brésil n’est pas encore terminée. Le soutien manifesté par onze ministres européens de l’Agriculture est très encourageant.

Un plan d’actions au pluriel !

Jean-Pierre Fleury, président du groupe de travail « Viande bovine » du Copa et de la Cogeca a présenté le plan d’action : « C’est pour toutes les raisons énumérées ci-avant que nous lançons un nouveau plan d’action pour soutenir les producteurs de la viande bovine. Ce plan indique entre autres qu’il est important de maintenir une aide spécifique de la politique agricole commune afin de préserver la viabilité de ce secteur de la production qui est fragile. La disparition des exploitations bovines spécialisées serait désastreuse pour ces régions rurales. »

Le plan de soutien comprend aussi des mesures en lien avec les exportations – crédits à l’exportation, assurances, garanties à l’exportation – pour aider les producteurs à couvrir les risques importants rencontrés lorsqu’ils cherchent à pénétrer de nouveaux marchés.

« Il faudra également renforcer les mesures de promotion de la viande bovine pour nos cheptels spécialisés sur les marchés européens et non européens. Nous devons aussi encourager les producteurs à devenir membres de coopératives car elles peuvent jouer un rôle majeur pour les agriculteurs. Enfin, les performances et l’innovation devront être renforcées sur les exploitations au moyen des aides aux investissements pour continuer à respecter le critère de durabilité », conclut M. Fleury.

Autres réactions

« Le secteur de la viande bovine est un secteur de première importance pour l’Europe, au plan économique, pour de nombreuses régions, mais aussi par les services qu’il rend dans certains territoires tant sur le plan de l’aménagement du territoire que de la protection de l’environnement. Son maintien est essentiel, indispensable même dans nos territoires pour qu’ils restent vivants », souligne Stéphane Travert, le ministre français de l’Agriculture.

Pour les producteurs polonais, le grand défi est de maintenir l’augmentation des exportations. « Nous voulons protéger et défendre les normes européennes de production de la viande bovine. Nos producteurs prennent grand soin de leurs animaux, respectent des normes de bien-être animal très élevées et produisent dans le respect de l’environnement » a rappelé le ministre polonais de l’Agriculture et du Développement rural, Krzysztof Jurgiel.

Notre ministre régional de l’Agriculture Collin a enfin rappelé combien le secteur bovin est essentiel en Wallonie avec près de 9.000 exploitations. « Notre modèle repose sur une agriculture à taille humaine et familiale. Nos productions respectent en outre de très hauts standards de qualité et par-delà, des normes élevées en matière environnementale, sociales et de bien-être animal. La Wallonie plaide également auprès des instances européennes pour que l’agriculture ne constitue pas une variable d’ajustement dans le cadre des négociations commerciales en cours. »

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