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Un sucre naturel zéro calorie au cœur d’un accord entre la Wallonie et une firme indienne

Le ministre-président wallon Willy Borsus, a signé au nom le Wallonie lors de son déplacement en Inde dans le cadre de la visite d’État, un accord avec la société Petiva, à l’origine d’un sucre 100 % naturel et sans calories à base de betteraves.

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L’entreprise indienne souhaite s’implanter au sud du pays et faire appel aux agriculteurs de la région pour développer sa production. L’investissement représenterait quelques dizaines de millions d’euros et pourrait générer plus d’une cinquantaine d’emplois.

Le produit développé par Petiva entre dans la catégorie des « sucres rares », des sucres 100 % naturels que l’on retrouve dans le nectar des fleurs ou dans les ruches, mais en trop faibles quantités que pour l’exploiter économiquement, explique un expert de l’Agence wallonne à l’exportation (Awex) qui travaille sur ce projet.

L’entreprise indienne procède à la transformation du sucre classique en sucre 0 calorie par l’utilisation d’enzymes. Ces « sucres rares » ne sont pas encore autorisés au sein de l’Union européenne mais les démarches administratives dans cette voie sont en cours, précise cet expert. La particularité du produit est qu’il garde la texture, mais aussi le goût du sucre classique, et qu’il n’engendre pas de conséquences néfastes pour la santé, souligne Willy Borsus. L’accord conclu à Mumbai (Bombay) porte sur un projet « greenfield », soit une construction sur un site vierge, pour lequel deux terrains en Wallonie sont actuellement à l’étude. Il pourrait être opérationnel d’ici 2019.

Plusieurs clients potentiels ont déjà manifesté leur intérêt et une phase de test du produit aura lieu en décembre. Un tel investissement représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros. Ce type de projet « correspond bien à l’économie wallonne », estime un autre expert de l’Agence wallonne à l’exportation. La Wallonie peut compter sur des atouts comme sa localisation, avec un potentiel de 500 millions de consommateurs dans un rayon de 10 heures de route, mais aussi des terrains libres à des coûts raisonnables, ainsi qu’une main-d’œuvre qualifiée et des aides à l’investissement qui peuvent être favorables à des sociétés étrangères pour certaines actions spécifiques, note l’Awex.

« C’est extrêmement porteur », poursuit Willy Borsus. Le ministre-président wallon se dit par ailleurs « très content » des contacts « prometteurs » noués en Inde. Au total, 25 entreprises wallonnes étaient représentées dans la délégation, de même que plusieurs universités. Les Bières de Chimay, associées à la brasserie Huyghe, ont notamment signé un contrat en Inde pour la distribution de quatre produits, tout comme Vésale Pharma avec Morepen, mais aussi un MOU entre les Productions Animales Wallonnes (ProAniWal) et l’état de Meghalaya pour des avancées dans le secteur de l’élevage. Parallèlement, Willy Borsus a établi des contacts indirects avec 41 entreprises indiennes.

Pour convaincre les investisseurs de s’intéresser à la Wallonie, la Région met en avant « un ensemble d’éléments fiscaux régionaux et fédéraux », ajoute-t-il, comme l’impôt des sociétés qui va diminuer ou le système actif des brevets. « Un des éléments que nous mettons aussi en exergue, c’est la Belgique comme porte ouverte vers l’Europe. Un autre est le Brexit, pour faire valoir l’importance économique d’avoir aussi un siège au sein de l’Union européenne. » « La clé, c’est l’international, par lequel une partie du développement économique passe. On voit bien à quel point d’autres pays sont offensifs sur ce plan, tout comme la Flandre. Si la Wallonie reste dans son coin, la seule perdante sera la Wallonie », conclut-il.

(Belga)

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