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Baisser les coûts de mécanisation, un conseil toujours d’actualité dans les élevages bovins

Alors que l’élevage traverse une crise structurelle et conjoncturelle, l’Institut français de l’élevage et FranceAgriMer se sont penchés sur les caractéristiques des élevages bovins les plus résilients. La maîtrise des coûts de production, notamment de mécanisation, reste toujours l’un des leviers pour un meilleur revenu.

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Deux études, un même objectif : connaître les structures d’élevage d’avenir en lait (pour FranceAgriMer) comme en viande (pour l’Institut de l’élevage). Au final, une composante commune apparaît : le poids des charges de mécanisation dans les coûts de production. Et cela grève le revenu des éleveurs.

« En moyenne, les charges de mécanisation sont de 80€ /1.000 l et, pour 25 % des exploitations elles sont supérieures à 100 €/1.000 l », relève FranceAgriMer. L’Institut de l’élevage (Idele) note une hausse de 23 % des charges de mécanisation entre 2005 et 2015 dans les élevages bovins viandeux et une baisse de 10 % du coût du travail. En parallèle, dans ces systèmes de production, comme en production laitière, les structures se sont agrandies, avec des gains de productivité importants.

2 ch/ha suffisent

« Les économies d’échelle attendues sont contrecarrées par les investissements en matériel », souligne Philippe Dimon, chef de projet à l’Idele. « En cette période d’incertitude économique, il faut proscrire les stratégies fiscales s’appuyant sur un renouvellement trop rapide du matériel », observe FranceAgriMer. Ainsi, il convient de s’orienter vers de nouvelles techniques culturales et de réfléchir aux possibilités de réaménagements de parcellaires.

Dans une exploitation laitière spécialisée, il est possible de travailler rationnellement avec moins de 2 ch/ha alors qu’il n’est pas rare de constater des puissances de 4 à 5 ch/ha. M. Dimon justifie cette sur-mécanisation par « une sorte d’assurance pour faire le travail ». Le montant élevé des charges de mécanisation dans l’analyse des coûts de production est donc encore pointé du doigt comme facteur limitant la compétitivité des élevages.

Stratégie alimentaire

Les deux études ont aussi mis en avant les charges liées à l’alimentation du troupeau, en hausse elles aussi (+29 % en dix ans en élevage bovin viandeux). « Il s’agit de définir une stratégie alimentaire et une stratégie fourragère cohérentes entre elles et avec les caractéristiques de l’exploitation », relève FranceAgriMer mais aussi Philippe Dimon. Ce dernier constate à ce sujet un recours accru, en dix ans, à l’achat de concentré (+30 % en dix ans chez les éleveurs naisseurs) et à l’utilisation « de l’enrubannage et de l’ensilage au détriment du foin ».

FranceAgriMer note : « Pour tous les systèmes de production, la baisse du prix du lait est l’aléa le plus préjudiciable suivi par l’aléa climatique. L’efficience économique et la maîtrise de l’endettement permettent une meilleure résistance aux aléas ». Et de consacrer tout un chapitre sur l’importance des aspects humains sur l’exploitation, notamment dans la filière laitière du fait de l’astreinte liée à la traite.

Un salarié parfois moins cher

Dans le cas de l’installation d’une nouvelle salle de traite, « le coût de l’investissement supplémentaire pour réduire le temps de travail doit être inférieur au coût de celui-ci », relève FranceAgriMer. Chiffres à l’appui, l’établissement montre ainsi qu’il est parfois plus rentable de payer un salarié que d’investir dans une nouvelle salle de traite. Pour gagner 15 minutes de temps de travail, soit 183 heures/an, le coût d’un salarié couvrant ces heures serait de 2.400 € alors que l’investissement dans une nouvelle salle de traite (par l’arrière) serait de 3.400 € par an.

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