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Le cauchemar d’une reprise ISA

Jeune agricultrice de 27 ans, l’agriculture a toujours été pour moi une passion, et c’est une évidence pour moi de continuer aujourd’hui dans ce domaine. J’ai repris la moitié de l’exploitation familiale à titre principal en mars 2015 sous la législation ISA. J’y élève des BBB et produis des cultures pour nourrir mon bétail. Je vous fais part de mon histoire lors de ma reprise… où j’ai eu d’énormes surprises !

Temps de lecture : 3 min

J’ai tout d’abord introduit mon dossier de reprise pour lequel on m’a promis un montant de 70.000 € d’aide à l’installation. À partir du moment où mon dossier a été transmis au service du Spw, je suis restée sans nouvelle pendant plus d’un an. Un an d’attente au cours duquel j’ai déjà dû faire face à mes premiers remboursements ainsi qu’à plusieurs factures. Les ennuis administratifs commençaient déjà !

En juillet 2016, lors de la foire de Libramont, j’ai eu l’occasion de rencontrer des responsables du Spw et du cabinet du ministre Collin qui m’ont appris que mon dossier était resté de côté. J’apprends alors que nous sommes 19 agriculteurs dont le dossier a été égaré. Comment est-ce possible à l’heure actuelle de perdre des fichiers informatiques d’une telle importance ?! Une démarche de ma part a dès lors été mise en route en faisant appel à la Fwa.

Après discussions, le Spw m’a promis que l’argent allait être débloqué et que j’allais pouvoir percevoir la somme de mes aides avant la fin de l’année 2016. Cela a été un soulagement… ou pas ! Au moment de payer, le Spw subissait un audit européen et au lieu de me verser la totalité de l’aide promise, je n’ai perçu qu’une partie de ce montant.

Une lettre m’a ensuite été envoyée pour m’annoncer qu’au lieu du solde de mes aides, soit 30.000 €, je n’en recevrais qu’une infime partie. Sans aucune explication, ni excuse d’aucune sorte. Qu’en puis-je si l’administration commet faute sur faute ? C’est à elle seule de rétablir les erreurs commises et à en être responsable.

Par la suite, j’ai pu être auditionnée après mon recours envoyé. L’attaché du ministre Collin y a reconnu que l’administration était fautive. Mais aujourd’hui, le problème n’est toujours pas résolu ! Je me bats encore contre cette administration. On m’offre une bouchée de pain pour clôturer mon dossier, sachant que l’état a des recours et sera toujours gagnant si je vais en justice.

En conclusion, j’ai désiré vous partager mon histoire car les journaux affirment que les paiements ISA sont terminés et que les premiers paiements ADISA ont débuté. Nulle part, on ne parle de mon dossier qui fait partie des 19 cas égarés. Sommes-nous rangés au placard ?

Vous, Monsieur le ministre Collin, allez-vous réagir, parler de nos dossiers ? Faire bouger les choses ? Vais-je un jour sortir de ce dossier et pouvoir vivre ma passion tranquillement ?!

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