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Colza d’hiver: le vent contrarie les insectes

Si les charançons se font rares, il s’agit maintenant de surveiller les méligèthes.

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L es plantes se développent rapidement : les tiges s’allongent en dégageant bien l’inflorescence principale. Ce lundi, on voyait apparaître les premiers pétales jaunes sur les variétés les plus précoces. À l’opposé, chez les plus tardives et les plantes les moins développées, les inflorescences étaient encore cachées par les feuilles.

Au cours de la semaine dernière, le nombre d’insectes piégés dans les bassins jaunes a été relativement faible, malgré les conditions sèches et ensoleillées. En cause, essentiellement, le vent d’est, parfois assez fort.

Les charançons de la tige sont quasi absents ; les charançons de la tige du colza n’ont été piégés qu’en 3 sites (Tellin, Schaltin et Thynes). Par contre, ce sont désormais essentiellement des méligèthes qui sont piégés.

Les comptages réalisés ce lundi indiquent dans la majorité des champs du réseau d’observations, un nombre limité de méligèthes. Toutefois, dans quelques situations, leur nombre est en augmentation : 120 à 240 insectes ont été dénombrés sur un total de 40 plantes (Floreffe, Ermeton-sur-Biert et Barbençon). Plus de 80 méligèthes sur 40 plantes (soit 2 méligèthes en moyenne par plante) ont été observés à Attert, Denée, Fosses-la-Ville, Foy, Jamagne, Pailhe, Saint-Gérard et Veillereille-le-Sec.

Observer et dénombrer !

La situation relevée en début de semaine peut rapidement changer avec les conditions météo des prochaines journées : soleil généreux, températures grimpant jusque 20ºC et vent du sud. Il sera donc judicieux de vérifier la présence des insectes au champ et de réaliser des comptages sur une quarantaine de plantes situées tant en bordure qu’à l’intérieur du champ. Le colza va également profiter de ces conditions pour se développer, passant rapidement d’un stade à l’autre.

Les seuils d’intervention sont atteints lorsque le nombre moyen de méligèthes par plante, comptés sur 40 plantes est équivalent ou dépasse les valeurs reprises comme suit, en tenant compte du stade du colza, de la taille des boutons floraux et de l’état de développement de la culture :

– boutons accolés : 3-4 insectes/plante (culture OK) ou 1 insecte/plante (culture faible) ;

– boutons écartés : 7-8 insectes/plante (culture OK) ou 2-3 insectes/plante (culture faible).

Dans le cadre de la lutte intégrée, on mentionne l’intérêt d’ajouter une variété plus précoce dont les fleurs apparaissent plus tôt que dans la variété principale semée. Cette année, il s’agira d’un test grandeur nature en Wallonie car plusieurs agriculteurs ont réalisé ce mélange lors du semis du colza, à l’automne dernier. Une à trois plantes par m² vont bientôt déployer leurs fleurs plus précocement, attirant davantage les méligèthes qui vont s’y concentrer et y trouver le pollen, sans faire de dégât au centre de la fleur, sans provoquer le déssèchement des boutons floraux.

En cas d’attaque par les méligèthes, les colzas les plus vigoureux ont le plus de chance de compenser les pertes de boutons floraux. Cependant, les colzas les plus faibles ou les plus irréguliers sont les plus vulnérables. La situation va dès lors évoluer rapidement ; il convient d’être très vigilant.

Christine Cartrysse,

Appo, Cepicop

Michel De Proft,

expert scientifique Cra-w

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