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Sous l’angle de la viande bovine, le ministre chinois de l’Agriculture en visite chez la famille Devillers à Ligney

Comment ne pas s’intéresser à un marché potentiel de plus d’un milliard de consommateurs. La Chine attire toutes les convoitises. Notre pays n’est pas en reste, qui, fort d’un premier succès dans le secteur porcin, se verrait bien y prendre une part des exportations de viande bovine. La visite d’un élevage BBB en Hesbaye que viennent d’effectuer le ministre chinois de l’Agriculture et l’ambassadeur du géant asiatique en Belgique, sous la conduite du ministre Borsus, fait partie des multiples contacts qui peuvent mener au terme de plusieurs années à la signature d’accords commerciaux majeurs.

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Le jeudi 20 avril fera date dans l’histoire de la famille Devillers qui depuis trois générations pratique l’élevage et l’engraissement en race BBB à Ligney, dans l’entité de Geer, entre Waremme et Hannut. « C’est un immense honneur que de recevoir dans notre exploitation une délégation de personnalités aussi importantes, reconnaissait d’emblée Denis Devillers, au moment d’accueillir, accompagné de nombreux membres de sa famille, le ministre chinois Han Changfu, qui foulait pour la première fopis le sol de notre pays.

Une visite de terrain souhaitée

Notre ministre fédéral de l’Agriculture rappelle que la Belgique et la Chine ont établi depuis quelques années de solides relations dans le secteur de l’agriculture. « Ces liens de confiance ont notamment permis la signature d’un memorandum pour l’exportation de viande de porc belge vers la Chine (NDLR : voir notre article en page 7). Fort de ce résultat, nous avons introduit un dossier pour l’exportation de viande bovine. »

Qui a-t-il de mieux, dans le cortège des missions, contacts, visites, inspections qui émaillent les négociations en cours , qu’une visite bien concrète au sein d’une exploitation familiale de notre région, spécialisée dans l’élevage BBB. Le ministre Han Changfu en avait expressément fait la demande, souhaitant rencontrer des éleveurs.

Le ministre chinois (à gauche sur la photo) n’a pas manqué de poser de nombreuses questions à Denis Devillers (à droite): l’absence de cornes des animaux, l’origine de la sélection, mais aussi la rentabilité des différentes productions...
Le ministre chinois (à gauche sur la photo) n’a pas manqué de poser de nombreuses questions à Denis Devillers (à droite): l’absence de cornes des animaux, l’origine de la sélection, mais aussi la rentabilité des différentes productions... - M. de N.

Conditions de production, nature de l’alimentation, suivi sanitaire des animaux ; etc. Le ministre chinois de l’Agriculture ne manqua pas de poser de nombreuses questions à ses hôtes au cours d’une visite qu’il prit le temps de savourer… jusqu’à la dégustation finale de viande bovine.

Grandes cultures et légumes

Denis Devillers : « Notre exploitation familiale repose sur trois piliers : l’élevage et l’engraissement en race BBB, des grandes cultures classiques de la région (froment, betteraves, pommes de terre pour le marché du frais, maïs…) et enfin des cultures maraîchères pour le marché du frais et la surgélation (épinards, carottes, fèves de marais, cerfeuil, haricots…). Nous participons également à des essais variétaux et phytotechniques avec le Centre provincial liégeois de productions végétales et maraîchères.

Les légumes et les pommes de terre destinées au marché du frais sont irrigués.

BBB en circuit fermé

L’élevage est réalisé au maximum en circuit fermé, avec une parfaite traçabilité. La plupart des animaux naissent dans l’exploitation et y restent jusqu’à leur destination finale. La reproduction est assurée de manière naturelle par des taureaux achetés à l’extérieur pour garantir une bonne génétique et éviter la consanguinité.

L’alimentation des femelles est assurée à 100
% par le pâturage et les productions propres de la ferme.
L’alimentation des femelles est assurée à 100 % par le pâturage et les productions propres de la ferme. - M. de N.

La commercialisation des taureaux à l’engraissement passe par un marchand, qui travaille avec la grande distribution mais aussi des petits bouchers. Les lots de taureaux partent pour l’abattoir vers l’âge de 20 mois, en fonction de leur état d’engraissement et du marché.

Nourris au seau

Les césariennes représentent 90 % des vêlages. Un suivi de fécondité est réalisé tous les mois sur les mères. Tous les veaux sont maintenus dans l’exploitation, les génisses pour l’élevage et les mâles pour l’engraissement.

Au cours des premières semaines, les veaux sont logés dans des boxes individuels et nourris au seau et plus sous la mère. Cela permet d’accélérer le retour en gestation et facilite le suivi des animaux : quantité de lait ingérée, état sanitaire, etc. Ils sont ensuite logés par 3 ou 4.

Rien ne vaut une bonne dégustation lorsque l’on entend promouvoir la consommation de viande bovine!
Rien ne vaut une bonne dégustation lorsque l’on entend promouvoir la consommation de viande bovine! - M. de N.

Priorité à l’autonomie

Quant à l’alimentation des animaux, la ferme privilégie ses productions propres pour des raisons notamment économiques : prairies, fourrages, ensilage de maïs, pulpes de betteraves, paille... Les seuls achats concernent de la vinasse, des minéraux, et de l’alimentation pour l’engraissement. L’exploitation est équipé d’une mélangeuse distributrice et, sur le plan des rations, suit les conseils d’un nutritionniste.

M. de N.

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