Un acccord au goût amer

Comme vous pourrez le lire par ailleurs dans la présente édition de votre Sillon Belge, les organisations agricoles et le Service public fédéral en charges des Finances ont trouvé un accord sur les barèmes fiscaux pour l’année de revenus 2016. Celle-ci fut tellement désastreuse – et restera à ce titre longtemps dans la mémoire des agriculteurs – que les négociations entre les parties n’ont guère traîné en chemin. Le secteur agricole a vécu des heures très sombres l’an dernier, les conditions climatiques ont contraint les rendements céréaliers à des niveaux que l’on n’avait plus connus depuis de très nombreuses années. Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. Au final, les bénéfices semi-bruts de base établis pour cet exercice 2017 et les différentes régions agricoles s’affichent à la baisse, sévère à très sévère, à l’image des pertes de rentabilité endurées par le secteur dans son ensemble en 2016. Au rayon des grandes cultures, la chute des rendements se traduit par un recul des bénéfices semi-bruts de 22 % en moyenne, et de 16 % dans les régions où la pomme de terre a permis d’éviter le naufrage collectif. Le secteur de la viande bovine ne fut d’aucun secours l’an dernier, les prix obtenus affichant une baisse significative par rapport à 2015. D’où un repli des bénéfices semi-bruts de 7 à 8,5 %. Pour les producteurs laitiers, 2016 fut également de bien mauvaise facture, mais « moins pire » que la compagne 2015, grâce à une embellie en fin d’année. Bilan : une baisse moyenne des bénéfices semi-bruts chiffrée à -4 %.

Ce recul généralisé des barèmes ne fait que traduire la réalité subie par le monde agricole depuis des années, à la différence que la crise ne semble plus épargner le moindre secteur. Entre lassitude et dégoût, attaques et défiance d’une partie de la société, les agriculteurs ont ardemment besoin de reconnaissance, de balises à long terme, de prix rémunérateurs, d’une régulation de l’offre et de filets de sécurité.