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Une campagne désinformatrice et irrespectueuse de Gaia sur la castration des porcelets

Dans un communiqué, les éleveurs porcins de la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA) exprime leur stupéfaction à l'écoute de la publicité radio réalisée par Gaia au sujet de la castration des porcelets, et qui propose de leur donner des cours de langue porcine.

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"Cette campagne sous-entend que les éleveurs sont soit idiots, soit indifférents et insensibles au bien-être de leurs animaux, voire incapables de s’occuper d’eux. C’est une façon de voir les choses qui fait sciemment l’impasse sur le fait qu’un grand nombre d’évolutions sont intervenues dans le dossier de la castration des porcelets au fil des années.

C’est une façon de présenter les choses qui occulte le fait que les éleveurs ont largement pris en compte la question du bien-être et de la souffrance animale dans leurs pratiques. Enfin, c’est une façon de présenter les choses qui omet de préciser que les alternatives proposées par GAIA posent elles aussi des questions quant à la manipulation des animaux et à leur souffrance, même au-delà de quelques jours." explique la FWA.

Elle en profite pour clarifier la situation. Désormais, dans le cas où on pratique la castration, les porcelets sont castrés dans les 3 jours qui suivent la naissance, ce qui réduit considérablement le risque de traumatisme et de douleur pour l’animal. Si le porcelet est castré après 7 jours ou plus, il reçoit un anesthésiant ou un analgésique afin de rendre l’opération indolore.

Pourquoi castre-t-on les porcelets ?

Si les porcs ne sont pas castrés, le goût de la viande peut être considérablement influencé, et des morceaux de l’animal doivent être redirigés vers la transformation, car leur saveur est trop prononcée pour le consommateur. L’éleveur vend les porcs que le marché (et donc le consommateur) veut acheter.

"L’enquête dont GAIA parle dans son communiqué est obsolète. En effet, de nombreux opérateurs reviennent sur la commercialisation des mâles entiers (non castrés), le marché n’est pas vraiment prêt à ce qu’on change les pratiques actuelles. De plus, les différentes alternatives ne sont pas toujours applicables sur le terrain. néanmoins, beaucoup d’éleveurs les pratiquent déjà et nous aimerions que GAIA laisse travailler le secteur, qui est en constante recherche de solutions afin de mieux les adapter." disent les représentants des éleveurs.

En effet, outre le problème du goût, l’élevage des mâles «entiers» présente un risque de blessures lors de bagarres entre mâles. L’élevage de mâles non castrés avec des femelles peut présenter également des problèmes éthiques, avec des femelles gestantes qui se retrouvent à l’abattoir.

D'autre part, la manipulation des porcs pour effectuer les deux piqures du vaccin contre l'odeur du verrat préconisée par GAIA peut également s’avérer dangereuse et douloureuse non seulement pour le porc mais aussi pour l’éleveur. De plus, même si ce vaccin existe et permet d’obtenir un résultat équivalent à la castration, on ne connaît pas encore les effets de celui-ci sur la santé humaine à plus long terme.

"La recherche de solutions alternatives à la castration est largement soutenue et pratiquée par les éleveurs. La castration n’est pas pratiquée avec plaisir, mais les alternatives doivent prendre en compte, outre le bien-être animal, celui des producteurs, et la rentabilité de leurs exploitations.", ajoute la Fédération. "Cette campagne sur la castration est volontairement désinformatrice, et irrespectueuse vis-à-vis des éleveurs qui, de leur côté, font des efforts constants pour améliorer leurs pratiques en matière de bien-être notamment. C’est pour ces diverses raisons que la FWA a décidé, par la voix de son Président, de saisir le Jury d’Ethique Publicitaire afin de lui soumettre l’ensemble de ces arguments pour obtenir que Gaïa revoie sérieusement sa campagne.", conclut-elle.

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