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Saisons au soleil

«Adieu l’Émile, je t’aimais bien. C’est dur de mourir au printemps, tu sais!», chantait Jacques Brel. On décède en toutes saisons, mais rien n’est plus pénible que de «prendre le train du Bon Dieu» au moment même où l’hiver bat en retraite, au milieu des chants des oiseaux, quand les fleurs éclosent par millions dans les prairies et les jardins. La vie est une maladie dangereuse… La preuve: on finira tous par en mourir! Le plus tard est le mieux, mais hélas, on meurt à tout âge: à nonante ans, telle cette honorable vieille dame endormie pour l’éternité dans son lit; à trente ans, tel ce courageux jeune fermier écrasé sous sa remorque-bétaillère en réparation.

Pour l’une, la mort a ménagé une dernière étape toute en douceur, au terme d’une existence consacrée à l’agriculture, vouée à sa famille ; un ultime palier franchi en paix et dans l’affection de sa nombreuse descendance. Pour l’autre, dans un éclair, les ciseaux du Destin ont tranché le fil de sa vie. C’est dur de mourir au printemps, de laisser derrière lui un vide impossible à combler : une épouse et leur enfant à naître, des proches absolument sidérés, révoltés par ce coup du sort impitoyable. La vieille dame et le jeune homme ont connu tous deux des saisons au soleil, d’...

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