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Panne sèche

Une nuit de lune noire, j’ai vécu un cauchemar. Trop de frites et de boulets liégeois au souper ? Overdose de violence à la télé, de Poutine jouant à la roulette ruse sur la tempe de l’Europe ? J’ai rêvé que le monde ne possédait plus une goutte de pétrole ni de carburant, que tous les moteurs étaient silencieux, les gazoducs vidés, les centrales électriques en panne. Les tracteurs restaient bêtement à l’arrêt dans les champs, l’un la charrue encore attelée, l’autre le semoir à céréales agrippé à la terre, figés en plein travail ! Les camions, parfois encore remplis de babioles inutiles, se trouvaient abandonnés un peu partout, sans parler des voitures bloquées en grand désordre sur les routes et les trottoirs. Bus et trains ne roulaient plus, remisés dans leurs dépôts, ou stoppés en plein trajet sur une route ou une voie ferrée, en rase campagne. Paralysie sur images d’une société hyper-active, ivre de mouvements incessants !

Les gens déambulaient sans mot dire, sidérés par la mise soudaine sur « pause » de leur vie trépidante. Impossible de se rendre au boulot pour la plupart. Quelques vélos slalomaient entre les véhicules et jouaient de la sonnette, comme pour narguer les automobilistes privés de leur voiture adulée. Les supermarchés avaient été pillés, pris d’assaut par des consommateurs affamés, prêts à manger n’importe quoi, bio ou industriel, produits blancs ou de marque, pourvu qu’ils remplissent l’estomac sans trop le déglinguer. Des zombies avaient investi les champs et ramassaient les pommes...

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