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Prendre demain à deux mains?

Ah, hier encore, ces virus ! Et aujourd’hui, ces vils Russes ! Les gros pavés lancés en Ukraine n’en finissent pas de faire des ronds dans la mare aux peinards Occidentaux, soudainement réveillés par une guerre sortie de nulle part, cauchemar revu et corrigé à la Poutine, sorti tout droit d’un passé révolu depuis 80 ans. Les réfugiés affluent dans nos pays, désorientés, hébétés, ahuris de découvrir chez nous un mode de vie moins « cool & relax » qu’il n’y paraît vu de chez eux, une Belgique où la bureaucratie n’a guère à envier à celle de l’ancien Bloc de l’Est. Ceux qui ne connaissent ni l’anglais, ni une des trois langues belges, apprennent très tôt leur premier mot : « demain ». Revenez demain ; vous aurez un logement demain ; vos papiers seront prêts demain ; etc. Ils comprennent vite que « demain » veut dire chez nous « un de ces jours », « dans un avenir plus ou moins proche » ou même « jamais », et qu’il leur faudra s’armer d’une patience d’ange pour ne pas désespérer. Les agriculteurs connaissent ce syndrome belgo-belge, ce « demain » sur lequel nous avons buté, butons et buterons tout au long de notre carrière, à la ferme et dans les champs, dans les bureaux des administrations. Demain ne meurt jamais, dirait James Bond. Nous, oui…

Ceux qui me connaissent vont hurler de rire en lisant cet article, moi, expert en procrastination, cette tendance à remettre au lendemain, à temporiser, à vivre dans le présent. J’éprouve les plus grandes difficultés à me projeter dans l’avenir, à planifier des activités au-delà d’un horizon d’une semaine ou deux. À chaque jour suffit sa peine ! Les choses qui peuvent attendre sont rangées au tiroir, où je les oublie quelquefois. D’autres fermiers, comme les Soviétiques en leur temps, planifient en grand et prennent les devants, construisent des bâtiments avant de posséder les vaches...

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Pour qui? Pourquoi?

Voix de la terre Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je ne sais toujours pas pour qui, ni pourquoi je voterai d’ici un petit mois. Sans doute suis-je un mauvais citoyen, de me sentir aussi peu concerné par la politique ? Et pourtant, je devrais ! L’agriculture est particulièrement tributaire des propositions présentées et débattues dans les hémicycles des parlementaires, des décisions prises dans les cabinets des ministres. Voter pour des gens compétents relève de la plus haute importance, sinon le premier branquignolle venu risque fort de prendre les rênes de nos destinées. Si tu ne viens pas à la politique, celle-ci viendra à toi, fatalement…
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