Accueil Elevage

La succession idéale après la destruction d’une prairie permanente? Une nouvelle prairie!

Une prairie permanente peut libérer des quantités d’azote très importantes (jusqu’à 400 kg) l’année suivant sa destruction. Si celle-ci a lieu en automne, l’azote libéré par la minéralisation risque d’être lessivé vers la nappe phréatique durant l’hiver, même si une couverture de sol est implantée très rapidement après la destruction. En effet, la croissance de la culture en hiver ne serait pas suffisante pour absorber l’azote minéralisé. Il est donc primordial de savoir comment agir ensuite pour limiter le risque de lessivage de ce nitrate.

Temps de lecture : 4 min

C ette minéralisation intense peut donc nuire à la qualité des ressources en eau. Bien gérée, cette libération d’azote peut couvrir les besoins de la culture mise en place après le retournement de la prairie, voire ceux de la deuxième culture.

 

Les interdictions

Pour en limiter les risques, la destruction d’une prairie permanente est autorisée entre le 1er février et le 31 mai, en respectant les interdictions suivantes :

– d’épandre de l’azote organique pendant les deux années suivant la destruction ;

– d’épandre de l’azote minéral pendant la première année suivant la destruction ;

– d’implanter des légumes ou légumineuses (sauf en cas de couvert prairial) durant les deux années qui suivent la destruction.

L’interdiction ne s’applique pas dans le cas de maraîchage diversifié sur petites surfaces, sur maximum 3 ha. Cette exception s’applique uniquement pour les exploitations déclarant maximum 10ha de surface agricole dans leur demande unique.

Toutefois, il est autorisé de détruire une prairie permanente entre le 1er  juin et le 31 août inclus, en vue d’implanter une nouvelle prairie permanente dans le mois qui suit la destruction, et au plus tard le 15 septembre. Cette pratique est possible à condition que la parcelle ne reçoive aucun apport de fertilisant 3 mois avant la destruction et jusqu’à 18 mois après.

Entre le 1er septembre et le 31 janvier inclus, seule une rénovation de prairie peut être effectuée à la suite de dégâts occasionnés par des animaux ou des phénomènes climatiques exceptionnels.

Pour les parcelles classées « à risque érosif extrême », la destruction de la prairie est soumise à autorisation de l’Administration.

Les prairies temporaires ne sont pas concernées par ces mesures.

Il est vivement conseillé de réaliser des analyses reliquats sortie d’hiver durant les deux printemps qui suivront la destruction. De plus, le calcul de fertilisation pour les cultures suivantes devra tenir compte d’un taux d’humus plus élevé. Ce dernier sera d’autant plus grand que la prairie permanente était âgée. Le mode d’exploitation de la parcelle a aussi son importance : une vieille prairie pâturée libérera plus d’azote qu’une prairie de fauche. Enfin, la composition floristique peut également avoir une influence.

 

Quelle succession culturale ?

L’implantation d’une nouvelle prairie est la succession idéale. Deux raisons à cela : elle permettra de prélever une grande quantité d’azote, et le prélèvement se fera sur une longue période, grâce au couvert permanent.

Il est possible d’implanter la prairie sous couvert d’une céréale immature : cette dernière assurera la première coupe, le temps que la prairie s’installe.

La betterave peut également être envisagée après la destruction d’une prairie permanente : son enracinement profond et sa grande capacité à prélever l’azote limiteront les risques de lessivage. La betterave pourra être suivie d’une céréale d’hiver, elle-même suivie d’une Cipan pour prélever l’azote excédentaire.

Si une céréale de printemps est envisagée après la prairie permanente, il est alors vivement conseillé d’implanter une Cipan ou une prairie temporaire pour lui succéder.

Enfin, le maïs constitue le choix le plus risqué en matière de lessivage après une destruction de prairie permanente. En effet, cette culture ne prélève intensément l’azote que sur une période relativement courte. Si deux implantations de maïs suivent le labour d’une prairie, l’implantation d’un seigle ou d’un triticale rapidement après la récolte est tout indiquée (idéalement pour le 1er octobre). Une alternative consiste à implanter un ray-grass sous couvert du maïs au printemps. Le choix d’une variété précoce (faible Fao) permettra d’assurer un niveau de maturité suffisant au moment de la récolte.

Fig. 1: Conseils et règles à observer pour limiter les pertes de nitrate.
Fig. 1: Conseils et règles à observer pour limiter les pertes de nitrate.

Pour toute info complémentaire : www.protecteau.be/fr/contact .

D’après Protect’eau

A lire aussi en Elevage

Voir plus d'articles