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Bayer CropScience expose ses produits phares… et dévoile ses nouveautés «pommes de terre»

Tout au long du mois de juin, Bayer CropScience présentait ses produits phares sur sa plateforme démonstrative, mais pas seulement. Deux nouveautés, dédiées à la culture de la pomme de terre, ont aussi été révélées : le biofongicide Serenade Aso, agréé en consommation et production de plants, et l’insecticide Sivanto Prime, assurant la protection contre les pucerons.

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Pour la trentième année consécutive, c’est à Houtain-le-Val (Genappe) que Bayer CropScience a installé sa plateforme démonstrative à l’attention des conseillers et techniciens agricoles. Sur une surface de 1,5 ha, le phytopharmacien expose sa gamme de produits de protection des plantes en conditions réelles d’utilisation ainsi que plusieurs nouveautés devant répondre aux problèmes rencontrés par les agriculteurs. Durant la visite, Olivier Buyze, Advisor representative, en profite également pour rappeler quelques bonnes pratiques en matière d’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Coupler désherbage et pratiques agronomiques

Notre hôte nous guide tout d’abord dans les essais dédiés au désherbage des céréales. Et, d’emblée, s’interroge : « Faut-il réaliser un premier traitement en automne ? Cela dépend de l’année, de la météo ou du temps dont dispose l’agriculteur… »

Cependant, en cas de semis précoces ou sur des terres à problèmes, une telle opération est vivement recommandée. « Plus on sème tôt, plus les chances de voir germer les adventices sont grandes », commente-t-il. Pour intervenir, Bayer dispose dans sa gamme du Mateno Duo (500 g/l aclonifen + 100 g/l diflufenican) agréé en froment, épeautre et escourgeon. Celui-ci se montre efficace contre les dicotylées annuelles et vivaces (coquelicots, gaillets, camomilles…) et présente un spectre d’action anti-graminée (vulpins, jouets du vent, ray-grass…).

« Il peut être appliqué en pré- et en post-émergence, ce qui lui confère une grande flexibilité. On l’associera au Liberator (400 g/l flufenacet + 100 g/l diflufenican), qui présente la même caractéristique, pour gagner en efficacité mais aussi limiter la pression sur les matières actives. »

Pour le désherbage automnal des céréales, Bayer recommande d’associer le Mateno Duo au Liberator afin de gagner en efficacité et de limiter la pression sur les matières actives.
Pour le désherbage automnal des céréales, Bayer recommande d’associer le Mateno Duo au Liberator afin de gagner en efficacité et de limiter la pression sur les matières actives. - J.V.

L’essai était aussi consacré à la sélectivité de position du flufenacet en froment et escourgeon. Deux parcelles, l’une semée à 3 cm de profondeur, l’autre superficiellement, ont été désherbées identiquement. Dans le premier cas, les semences de céréales sont enfouies plus profondément que les graines d’adventices et échappent à l’action du flufenacet. Dans la seconde situation, elles se trouvent à la même profondeur et peuvent être touchées par la matière active, surtout en conditions humides, ce qui se traduit par une moindre densité de plants à l’hectare.

« Cela montre qu’un désherbage automnal doit être couplé à de bonnes pratiques agronomiques, en particulier en matière de profondeur de semis », commente Olivier Buyze.

Pour les opérations printanières, la gamme Sigma, à base de mésosulfuron, reste l’anti-graminée phare de la marque. Celui-ci doit être utilisé au moment opportun, c’est-à-dire sur des adventices les plus jeunes possibles et en pleine reprise de croissance, et à une dose adaptée à la situation et non au calendrier.

Protéger les céréales des attaques fongiques

Les fongicides doivent protéger l’escourgeon face à la rouille naine, l’helminthosporiose et la rhynchosporiose. Le phytopharmacien reste fidèle à lui-même et suggère, une fois encore, un programme à deux traitements. « La première intervention permet de bloquer les pathogènes dans la partie inférieure des plants, tandis que la seconde protège les derniers étages foliaires, assurant le remplissage des grains. »

En pratique, Fandango Pro (100 g/l prothioconazole + 50 g/l fluoxastrobine) est conseillé en T1, au stade 1er-2è  nœud. Il sera suivi, en T2, d’une co-formulation à large spectre et longue rémanence Xpro (prothioconazole et bixafen) au stade dernière feuille étalée – barbe pointante.

En froment, les conditions de l’année ont été idéales à la septoriose. Des développements exponentiels de rouille jaune ont également été constatés, sur variétés sensibles mais aussi moins sensibles. « Cela prouve l’importance, pour valoriser le potentiel de rendement, d’assurer une fertilisation adéquate mais aussi une bonne protection sanitaire. » Dans ce contexte, un programme à deux traitements (2è  nœud et épiaison) s’impose généralement.

« Ce schéma permet de protéger les deux dernières feuilles et l’épi, qui occupent une place majeure dans la construction du rendement. Mais une année n’est pas l’autre… Dans le contexte 2023, un traitement plus préventif, au stade 1er  nœud, a permis de nettoyer la rouille jaune et de bloquer la septoriose dans le fond de végétation. » On s’inscrit alors dans un programme à trois traitements : 1er  nœud, 2è  nœud et épiaison. « Sans traitement au 2è  nœud, la culture n’est pas suffisamment protégée jusqu’à l’épiaison. »

L’essai montre qu’en T1, le Kestrel (160 g/l prothioconazole + 80 g/l tebuconazole) se montre curatif en présence de rouille jaune et septoriose. En T2, la gamme Xpro allie rémanence jusqu’à la moisson, curativité en présence de rouille jaune et protection contre les fusarioses des épis.

Lutte contre les adventices du maïs

L’essai dédié au désherbage du maïs rappelait l’importance de réaliser cette opération à temps afin de réduire, la compétition des adventices sur le maïs (eau, nutriments et luminosité) et l’effet parapluie.

Côté produits, Adengo TCMax (90 g/l thiencarbazone-méthyl + 225 g/l isoxaflutole + 150 g/l cyprosulfamide) était mis en avant pour son action à large spectre sur dicotylées et graminées, notamment estivales, fort proche de la terbuthylazine. « Sa longue rémanence en fait la base des schémas réalisés en pré- ou post-émergence précoce », commente Olivier Buyze. L’efficacité de la tembotrione, que l’on retrouve dans la gamme Laudis, sur chénopodes, arroches, morelles… ou encore graminées estivales était aussi exposée.

Un nouveau biofongicide agréé en pommes de terre…

Bayer présentait deux nouveautés dédiées à la culture des pommes de terre. La première se nomme Serenade Aso. Il s’agit d’un biofongicide produit par fermentation, à base de Bacillus amyloliquefaciens QST713 (13,96 g/l). « Les bactéries colonisent les racines des pommes de terre et, en symbiose avec celles-ci, produisent un biofilm à base de lipopeptides. Celui-ci forme une couche protégeant les racines contre les pathogènes fongiques. »

Serenade Aso engendre aussi la production d’exsudats qui solubilisent davantage certains éléments nutritifs du sol (manganèse, potassium, fer, calcium…) et, ainsi, accroîssent leur disponibilité pour le tubercule-mère et ses tubercules-fils.

Ce biofongicide est agréé en agriculture conventionnelle et biologique, tant en production de plants que de pommes de terre de consommation, à la dose de 5 l/ha. Dans le premier cas, il assure la protection contre la gale argentée et le rhizoctone brun et s’incorpore au sol avant plantation. Dans le second, il protège contre la gale argentée et s’applique en traitement dans le sillon.

Des essais menés aux Pays-Bas ont aussi démontré qu’une application du biofongicide contribue à un accroissement des rendements allant jusqu’à 15 % (production de plants). En pommes de terre de consommation, le gain peut atteindre 2 t/ha.

Face aux maladies foliaires, l’accent est mis sur l’importance de combiner plusieurs matières actives pour lutter contre les pathogènes et éviter l’apparition de résistance. Infinito (62,5 g/l fluopicolide + 625 g/l propamocarb), contre le mildiou, et Recital (125 g/l fluopyram + 125 g/l prothioconazole), contre l’alternaria, le botrytis et la dartrose, répondent tous deux à cette caractéristique.

… et une nouvelle famille contre les pucerons

L’autre nouveauté, c’est l’insecticide Sivanto Prime (200 g/l flupyradifurone) agréé contre tous les pucerons de la pomme de terre (production de plants et consommation) à la dose de 0,375 l/ha (une application par an). Il est recommandé de l’appliquer dès la fermeture des lignes.

Tout en épargnant les insectes utiles, il cible les pucerons du nerprun, de la bourdaine, verts du pêcher… qui peuvent être vecteurs du virus Y ou du virus de l’enroulement et engendrent des dégâts de succion. Il a aussi un effet sur doryphores et cicadelles. Ses propriétés de redistribution translaminaire et ascendante assurent sa distribution dans toute la plante et sa rémanence.

« La venue d’une nouvelle famille chimique renforce la stratégie anti-résistance, ralentissant ainsi la pression de sélection existant sur de plus anciennes molécules. »

Enfin, la firme n’en oublie pas pour autant les adventices et insiste sur l’importance d’associer plusieurs matières actives (minimum quatre) en vue d’un désherbage optimal des parcelles. « Le Gofor (450 g/l aclonifen + 150 g/l flufenacet) ou le Challenge (600 g/l aclonifen) constituent la base, à compléter selon la flore rencontrée. » L’Artist (24 % flufenacet + 17,5 % métribuzine) demeure également un fer de lance, sur variétés non sensibles à la métribuzine.

Movento, face aux vecteurs de la jaunisse

En betteraves sucrières, la jaunisse, transmise par les pucerons verts et noirs, interpelle. En la matière, Movento 100SC (100 g/l spirotetramat) a bénéficié d’une nouvelle autorisation « 120 jours » en 2023, pour maximum deux applications. Sa double systémie lui confère une longue rémanence, de sorte qu’il accompagne la croissance de la culture durant deux à trois semaines.

L’essai montre l’importance de débuter les applications dès le stade juvénile de la betterave et, surtout, dès que le seuil de traitement est atteint. « Plus l’attaque est précoce, plus l’incidence sur le rendement est grande », alerte Olivier Buyze.

Et le désherbage total ?

Enfin, un essai était consacré au Roundup et visait notamment à répondre aux réductions de doses récemment imposées par l’Europe. « L’expérimentation montre que la réduction de la dose maximale de glyphosate sur des labours reverdis requiert le recours aux formulations high-tech qui, grâce au choix des adjuvants, affichent une plus-value supérieure par rapport à d’autres produits mis sur le marché. »

L’essai « Roundup » vise à montrer que le recours à une formulation high-tech procure  de meilleurs résultats sur labours reverdis, en comparaison à d’autres produits.
L’essai « Roundup » vise à montrer que le recours à une formulation high-tech procure de meilleurs résultats sur labours reverdis, en comparaison à d’autres produits. - J.V.

Olivier Buyze rappelle encore que « seuls les herbicides Roundup sont encore autorisés en pré-émergence en betterave, pomme de terre, maïs ou oignon ».

J. Vandegoor

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