La Wallonie se dote de nouveaux moyens pour réduire l’usage de produits phyto

Pour rappel, la troisième mouture du nouveau Programme wallon de réduction des pesticides (Pwrp3) a été adoptée par le Gouvernement wallon le 20 octobre 2022. En 16 mesures et 29 actions, il a pour objectif de réduire l’utilisation des pesticides en Wallonie, « pour préserver l’environnement tout en proposant des actions concrètes pour veiller à la santé de tous, riverains comme agriculteurs », détaillaient les autorités régionales.

Ce programme traduit les obligations européennes de réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici 2030, avec un focus sur les pesticides les plus dangereux.

Plusieurs missions

Dans ce cadre, et à l’initiative de la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, le Centre wallon de recherches agronomiques (Cra-w) s’est vu confier plusieurs missions, via une convention de deux ans.

Premièrement, il lui reviendra de développer une boîte à outils reprenant les moyens et techniques d’atténuation de l’exposition des riverains aux produits phytopharmaceutiques ainsi qu’un outil d’aide à la décision permettant de sélectionner ceux qui sont les plus appropriés selon les situations rencontrées.

Ensuite, le Cra-w devra mettre sur pied un réseau de producteurs exemplaires dans le domaine de la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Il devra également collaborer à la mise en place d’une surveillance des risques liés aux pesticides dans l’environnement (air et sol).

Enfin, le Centre prendra part à la cellule « indicateurs » du Pwrp regroupant l’expertise développée en Wallonie et développera un Indice de substances actives par culture, appelé Isac+.

Un réseau de douze fermes

Parmi les missions confiées, figure donc le développement d’un réseau d’une douzaine d’exploitations engagées dans une démarche de réduction d’utilisation des produits phytopharmaceutiques. « La transition de notre agriculture vers des pratiques plus écologiques et naturelles nécessite de redéfinir nos systèmes de cultures et de questionner les techniques et les modèles actuels. Cela implique la mobilisation de savoirs et savoir-faire de tous les acteurs (scientifiques, agriculteurs…), ainsi qu’une vision à 360º des filières pour valider les techniques à l’étude et lever les freins », détaille Céline Tellier.

Ce groupe d’exploitations devra inclure des espèces gourmandes en produits de protection des plantes (pomme de terre, betterave…) et être localisé, si possible, sur des zones sensibles (captages…). L’objectif est de diminuer de moitié l’usage de produits phytopharmaceutiques. Le projet démarrera début 2024, en coordination avec le projet Terraé et le Groupements d’agriculteurs en agroécologie, tous deux soutenus par la Wallonie.

Et la ministre de conclure : « En complément des autres actions du Pwrp3, le développement de ce réseau permettra de renforcer la réduction de l’usage des intrants sur terres wallonnes et d’encourager le partage de savoirs, savoir-faire et bonnes pratiques ».