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Les agriculteurs bio plaident pour des revenus décents et une agriculture durable

L’Union nationale des agriculteurs biologiques (Unab) tire la sonnette d’alarme, dénonçant une politique consciente menée par des acteurs proches des agro-industries. L’organisation plaide pour des changements structurels visant à contrecarrer le système actuel, comme la régulation du marché et l’établissement de prix minimums garantis.

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Dans un mouvement sans précédent, les agriculteurs et agricultrices bio se joignent aux protestations actuelles, exprimant leur solidarité totale et appelant à des actions concrètes pour sortir de la crise profonde qui secoue le secteur agricole.

Situation critique

La situation actuelle est critique, avec des profits bruts de l’industrie agro-alimentaire qui ont plus que doublé, tandis que le prix des terres agricoles explose, atteignant jusqu’à 100.000€/ha. De plus, les agriculteurs et agricultrices travaillent jusqu’à 80 heures par semaine pour des revenus bien inférieurs à la moyenne wallonne, ne reçoivent en moyenne que 5% à 10% de la valeur ajoutée d’un produit et ne sont pas soutenus correctement par les primes PAC. Les accords de libre-échange et la récente dérégulation des nouveaux OGM suscitent également des inquiétudes dans le secteur.

Les agriculteurs et agricultrices se retrouvent à un carrefour: opter pour l’ancien modèle néolibéral ou construire un nouveau modèle favorisant la durabilité et la rémunération équitable des producteurs. Et pour l’Unab, il est clair qu’un changement est nécessaire, car les solutions proposées par les autorités depuis des décennies tournent en rond. L’ultra-compétitivité, l’augmentation des surfaces et l’ultra-mécanisation ont conduit à la disparition progressive des paysans. Le système actuel a atteint une impasse, ne bénéficiant ni au pouvoir d’achat ni à la qualité de vie des agriculteurs.

La demande claire des agriculteurs en manifestation est celle de vivre dignement de leur métier, sans nier les enjeux de santé et de climat. Ils réclament des mesures concrètes, parmi lesquelles une loi interdisant tout prix agricole en dessous des coûts de production, la simplification des démarches administratives, et la fin immédiate des négociations d’accords de libre-échange.

Concernant le secteur bio en particulier, l’Unab plaide pour la mise en place d’une loi Egalim, sur le modèle français, qui fixe notamment un seuil obligatoire et ambitieux de 30% de produits bio dans la restauration collective. Le syndicat demande également d’organiser un vrai suivi de marché des denrées alimentaires et produits agricoles, en particulier du marché bio, totalement opaque aujourd’hui.

Enfin, il désire une communication assumée des pouvoirs publics sur les avantages de l’agriculture biologique, sans confusion avec des concepts annexes non réglementés ou certifiés.

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