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La collecte laitière reste stable, malgré un recul en France

L’heure est au bilan pour la collecte de lait dans l’UE. Si en France, elle a été en recul l’année passée, dans les autres pays elle est restée stable. En Belgique, notamment, elle a même augmenté de 150.000 t, par rapport à 2022. Au niveau du cheptel, à l’exception de quelques pays, la tendance est à la baisse.

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En Hexagone, un des signaux encourageants est que la consommation de produits laitiers a résisté en 2023, et ce malgré l’inflation. Cependant, là où le bât blesse, c’est pour la filière bio. En effet, pour la première fois, la collecte de lait biologique et la consommation de produits issus de cette filière ont diminué l’année passée. L’enjeu en 2024 sera donc d’enrayer cette crise persistante. De plus, au-delà de la diminution du nombre de livreurs bio, la baisse de lait produit par site d’exploitation (en raison des conditions climatiques et d’une moindre motivation à produire) a également impacté le niveau de collecte. Celui-ci a reculé dans toutes les régions françaises à l’exception de la Normandie (plus de 1 % comparé à 2022). Dans les deux premières régions de collecte, le Pays de la Loire et la Bretagne, le recul a atteint moins de 4,6 % par rapport à 2022. Par ailleurs, des inquiétudes persistent sur les arrêts de certification en 2024 sachant qu’un nombre conséquent d’éleveurs sera arrivé au terme de leurs cinq années d’aide à la conversion.

Heureusement, le prix du lait bio se maintient puisqu’en 2023, la moyenne était de 491 €/1.000 l, soit une progression de 24 € par rapport à l’année passée. Ainsi, malgré un marché très dégradé avec le décrochage de la consommation de ces produits, les laiteries ont choisi de soutenir les éleveurs. Notons aussi que l’écart entre les aliments bio et non bio s’est fortement réduit. Par exemple pour le beurre, il était de 17 % en 2021 et a diminué de 9 % en 2023. Pour l’ultra-frais, il était de 29 % en 2021 et est descendu à 19 % en 2023.

Concernant la collecte de lait française qui nettement reculé en 2023, la fin d’année a toutefois affiché une embellie. Celle-ci devrait se poursuivre, notamment, grâce à différents facteurs. Citons la quantité et la qualité des fourrages stockés, un ralentissement de la baisse du cheptel, ou encore un prix du lait en légère progression en janvier et février (plus de 2 à 5 €/1.000 l).

Une fin d’année plus difficile…

Les livraisons de lait dans l’Union en 2023 sont ressorties globalement stables par rapport à 2022. Au total, cette collecte européenne s’est établie à 143,7 mt l’année passée. Il y a toutefois une forte différence entre les pays et entre les deux semestres.

Durant le premier, les éleveurs ont profité d’une conjoncture attractive malgré la baisse progressive des prix du lait. La collecte a donc augmenté (plus de 0,8 % comparé à 2022). Puis, après un 3e trimestre stable, elle a fortement décroché en fin d’année (moins 0,8 % au second semestre), et ce principalement à cause de problèmes météo, telles que les vagues de froid, les tempêtes et l’humidité excessive.

Par ailleurs, lors du 1er semestre 2023, la dynamique européenne a été tirée vers le haut par les collectes de plusieurs pays. Même si pour certains, la vague de froid en fin d’année a atténué cette progression. Ainsi, en 2023, l’allemande a augmenté de plus 430.000 t, soit +1,4 % par rapport à 2022. De même, les collectes néerlandaise, belge et polonaise sont restées dynamiques : respectivement plus 132.000 t, plus 150.000 t et plus 242.000 t, le tout comparé à 2022.

Outre la collecte française, l’irlandaise s’est nettement repliée en 2023 avec moins de 376.000 t comparé à 2022, dont les trois quarts de cette baisse sur le dernier trimestre. En effet, les conditions humides durant l’automne ont poussé les éleveurs à anticiper la mise en bâtiment et le tarissement des vaches.

Dans le sud de l’Europe, les tendances varient avec une hausse en Espagne (plus de 15.000 t), mais une baisse en Italie (moins 84.000 t). Dans ce pays, les coûts des aliments sont restés élevés par rapport à la baisse des prix du lait, entraînant une diminution des marges pour les éleveurs. Par ailleurs, la météo chaude et sèche de cet été a accentué la baisse de la production. À l’inverse, en Espagne, le climat a été plus favorable que les années précédentes ce qui a poussé les détenteurs à moins abattre de vaches et a permis un sursaut de production durant l’été.

Cheptel en diminution

Au niveau du cheptel laitier européen, en 2023, il enregistrait une nouvelle baisse pour la 8e année consécutive. Il est ainsi passé sous la barre des 20 millions de têtes pour atteindre 19,7 millions de têtes en décembre 2023. Cette diminution est constatée dans plusieurs pays comme en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Parmi les pays les plus producteurs de lait, seul le cheptel polonais ressort en croissance, avec une augmentation de 1,5 %. En Irlande, cela reste assez stable.

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