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Désherbage du maïs (2/3): face aux vivaces, des solutions efficaces demeurent présentes

Liserons des haies, repousses de pomme de terre ou de chicorée witloof, souchet comestible… Face à ces adventices, ils convient d’opter pour une stratégie adéquate. En la matière, plusieurs options sont disponibles sur le marché.

Temps de lecture : 4 min

Si les graminées peuvent empêcher la culture de maïs d’exprimer son plein potentiel et requièrent une lutte adaptée (lire notre édition du 11 avril), il en va de même des vivaces. Face aux différentes situations rencontrées, le Centre indépendant de promotion fourragère (Cipf) livre ses conseils pour un désherbage réussi.

Face aux liserons des haies

La principale difficulté réside dans l’apparition échelonnée des liserons et la difficulté de détruire le système racinaire en profondeur. Au schéma de base, un produit spécifique devra donc être ajouté.

Il s’agit soit du Banvel 0,4 l/ha, soit du Kart 0,7 l/ha, soit du Trevistar 0,75 l/ha, soit du Callam 250 g/ha, soit du Casper 200 g/ha (tableau 1).

16-Traitements contre le liseron des haies-web

En cas de forte infestation, une correction sept à dix jours après le premier traitement procurera les meilleurs résultats. Elle peut être effectuée avec du Banvel 0,2 l/ha, du Kart 0,5 l/ha + Peak 10 g/ha, du Callam 150 g/ha ou du Casper 100 g/ha.

Combattre les repousses de pomme de terre…

Les repousses de pomme de terre sont bien combattues au stade « 10 à 15 cm » des bouquets foliaires les plus développés par un traitement impliquant du Callisto 1 à 1,25 l + partenaires en fonction de la flore présente. Les associations Callisto 1,0 l + [Starane Forte 0,4 l ou Banvel 0,4 l] + Aspect T 1,6 l permettent également de bien détruire les repousses présentes.

Sans terbuthylazine, un essai mené à Naast en 2021 a permis de confirmer l’excellente efficacité des traitements Callisto 0,75 l + [Starane Forte 0,3 l ou Trevistar 1,0 l ou Monsoon Active 1,0 l] + Frontier Elite 1,0 l. Botiga 1,0 l + Frontier Elite 1,0 l a également prouvé toute son efficacité contre les repousses de pomme de terre. Les traitements sont insuffisants contre les levées ultérieures.

… et de chicorée witloof

La difficulté dans la lutte contre les repousses de racines de chicon ou chicorée réside dans le fait que les bouts de racines lèvent de manière échelonnée suite à leur dispersion dans toute la profondeur du profil. Une application fractionnée de Casper 0,2 kg puis Casper 0,1 kg + Trend 0,1 % et de Banvel 0,4 l puis Peak 0,02 kg + Trend 0,1 % permet d’obtenir d’excellents résultats.

Les destructions sont très bonnes tant sur les repousses présentes lors du traitement que sur celles qui sont apparues après la pulvérisation.

Contre le souchet comestible, intervenir d’abord préventivement

Le souchet comestible (Cyperus esculentus) est une plante vivace et envahissante qui ne cesse de s’étendre. En Belgique, elle est présente sur plus de 10.000 ha, en très large majorité localisés en Flandre. En Wallonie, les foyers sont ponctuels mais en forte augmentation, surtout en Hainaut. D’après les agriculteurs concernés, l’origine de ces dernières contaminations proviendrait d’étalement de terres de déterrage issues d’usine de transformation de la pomme de terre.

Avant d’envisager une lutte chimique, différentes méthodes préventives doivent être respectées. Le tracteur et les outils de travail du sol peuvent disperser le souchet sur une ferme en transportant des micro-tubercules entre les parcelles. Il est donc essentiel de bien nettoyer les machines et outils lorsque ceux-ci ont été utilisés dans un champ où l’adventice est présente. Il convient également de prendre toutes les précautions pour ne pas épandre sur des parcelles saines des résidus de récolte ou de la terre provenant de parcelles déjà infestées.

Pour les agriculteurs qui auraient repris des terres de déterrage de pomme de terre provenant d’usine de transformation, il est préférable, si c’est encore possible, de les laisser en tas quelques années avant de les étaler et de vérifier qu’il n’y a pas un développement de cette adventice.

En cas de location ou mise à disposition d’une terre, le locataire éventuel doit être informé par écrit de la présence du souchet et un document doit être signé de commun accord. Quelques parcelles de betteraves infestées par le souchet ont déjà fait l’objet d’un refus d’arrachage par la sucrerie.

L’agriculteur qui possède une parcelle touchée par l’adventice doit renoncer à cultiver sur celle-ci toute culture susceptible d’exporter de la terre telle que des pommes de terre, des betteraves sucrières ou fourragères, des chicorées, des légumes racines, des plantes à bulbes…

Les tubercules de souchet se trouvant à différentes profondeurs dans le sol, l’apparition des plantules est assez étalée dans le temps et la lutte nécessite deux passages. Le premier s’effectue au stade « 5 à 15 cm » des souchets, vers le stade 5è et 6è  feuilles visibles du maïs. Une destruction de 99 % peut être obtenue avec un traitement Callisto 100SC 0,8 l + Onyx 0,75 l + Frontier Elite 1,0 l/ha ou Botiga 1,0 l/ha + Monsoon Active 1,0 l/ha + Frontier Elite 1,0 l/ha suivi d’un second traitement appliqué deux semaines après le premier avec Osorno 0,75 l/ha + Onyx 0,75 l/ha.

F. Renard, G. Foucart, J-P. Mazy et M. Mary

Centre pilote maïs, Cipf

UCL – Louvain-la-Neuve

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