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Mise en quarantaine!

La surprise du chef, fin février, fut l’annonce de cette nouvelle campagne contre la viande. Après le février minéral, bonjour le mars végétal. Voilà que les végétariens et apparentés montrent les dents, et cherchent à mordre les carnivores, même plus, les omnivores.

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Semaine après semaine, de nouvelles sectes se lèvent, souvent avec les mêmes adeptes, pour condamner ceux qui sont différents, tout simplement parce qu’ils mangent comme des centaines de générations avant eux. Quarante jours sans viande… et pourquoi pas une journée sans viande par semaine, le vendredi par exemple ? Ou pourquoi pas 365 jours sans porc, renouvelable annuellement ? Dieu est mort, Marx est mort, mais les gourous renaissent éternellement.

L’homo-sapiens, après des siècles de luttes pour survivre et se nourrir, est aujourd’hui gâté sur une grande partie de la planète. Il reste encore du boulot à faire pour que vraiment partout, chacun puisse manger à sa faim. Mais voilà, l’homo-végétalis a d’autres priorités. Comme je l’ai lu un jour dans le Sillon : « Quand on a faim, on n’a qu’un seul problème. Quand on n’a plus faim, on a mille problèmes ». Et combattre les éleveurs qui souhaitent simplement gagner honnêtement leur vie en nourrissant leurs concitoyens, quel beau programme pour ceux qui n’ont que cela à penser ! Ils se considèrent comme de nouveaux libérateurs de l’esclavage. Qu’ils aillent dépenser leur énergie là où il y a vraiment matière à gaspillage, là où la condition humaine, et surtout féminine, frise toujours l’esclavage, quelque part du côté du golfe persique par exemple. Nos vaches n’en seront pas moins malheureuses. Au contraire, elles respireront mieux. Car nos vaches sont conscientes qu’elles produisent 100 kg de méthane par an, ce qui correspond, certes, à 2.500 kg d’équivalent CO2, soit la moitié moins qu’une voiture ordinaire. Elles voudraient bien qu’on les laisse grandir, donner leur lait, et finir en étant encore utiles, même sous forme de saucisson.

Les ennemis de l’élevage sont-ils prêts à abandonner leur voiture ? On attend pour voir. Et que feront-ils de leur corps, en fin de cycle ? La crémation ? Horreur, c’est encore du CO2 au détriment de la planète. Et pourquoi pas le compostage ?

Mais positivons ! Ce qui est excessif devient dérisoire. C’est sans doute la campagne de trop. J’entends partout les consommateurs prendre la défense des agriculteurs. Je ne pense pas qu’un ministre wallon, même de l’Environnement, osera un objectif zéro bidoche, comme zéro phyto, ou ce sera zéro boulot dans les campagnes.

Question campagnes, avant, elles étaient positives : pour les droits de la femme, pour l’égalité des chances, etc. Maintenant, clairement dans l’esprit ambiant, c’est contre : contre les réfugiés, contre les musulmans, contre ceux qui boivent un verre ou mangent de la viande, etc.

Après le mars sans viande, ce sera avril, sans poisson, évidemment, puis sans doute deux mois sans frites. Et pourquoi pas juillet sans vacances, puis décembre sans fêtes ? Il reste à trouver un mois sans conneries, mais là, ce sera plus difficile.

JMP

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