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Ennemies des vaches… et du portefeuille

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Publié au Moniteur Belge le 31 juillet, le nouveau décret wallon relatif aux déchets, à la circularité des matières et à la propreté publique est entré en vigueur le 10 août dernier. À travers 271 articles, ce nouveau texte modernise l’ancienne législation, datant de 1996 déjà. Il entend également « placer la Wallonie sur la voie du zéro déchet et responsabiliser bien davantage les producteurs de déchets », détaillait la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, en mars dernier.

Malgré la multitude d’articles que compte ledit décret, c’est celui relatif à la disparition des tickets de caisse qui a attiré l’attention des médias. Sans remettre en cause l’importance de la mesure, ni son impact sur le quotidien de certains consommateurs, bon nombre d’autres dispositions méritent tout autant d’attention.

De notre côté, nous retiendrons que celui qui abandonne un déchet de manière telle que le bien-être animal et, le cas échéant, la vie de l’animal ont été ou sont susceptibles d’être mis en danger, commet une infraction punissable d’une lourde amende. Jugez plutôt : cette infraction engendre une sanction pénale ou administrative d’au moins 1.000€.

Au sein du monde agricole, on ne peut que saluer une telle disposition. Car l’abandon de déchet peut causer des problèmes en productions végétales, lors de la récolte ou du stockage, mais aussi et surtout, comme le cible le décret, en production animale. Il n’est malheureusement pas rare de découvrir des publications sur les réseaux sociaux relatant la mort d’une vache ayant ingéré les débris d’une canette préalablement « oubliée » par un citoyen incivique, broyée par la faucheuse et ensuite ensilée ou mise en ballot. Pour les éleveurs concernés, la perte est à la fois économique, génétique et sentimentale.

Bien que l’on ne dispose d’aucune statistique quant à ces cas de pollution, nombreux sont les agriculteurs à les constater de plus en plus fréquemment et à en subir les effets délétères. Si des campagnes de sensibilisation ont déjà été organisées à plusieurs reprises par les autorités wallonnes, leurs effets ne semblent pas perdurer dans le temps…

La répression permettra-t-elle d’enrayer le phénomène ? Il est, à l’heure actuelle, difficile de l’affirmer avec certitude. Car le nouveau décret « déchet », ni aucune autre législation, ne pourra jamais solutionner le problème de l’identification a posteriori du pollueur. Seul celui qui sera pris sur le fait pourra être sanctionné. Si la Wallonie ne peut se permettre de mobiliser un agent en bordure de chaque parcelle agricole, espérons néanmoins que le montant de l’amende potentielle décourage plus d’un incivique !

J. Vandegoor

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