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Sans baisse des prix, quel avenir pour les robots?

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Faire face au manque de main-d’œuvre, assurer les opérations chronophages et répétitives ou encore permettre aux agriculteurs d’effectuer des tâches à valeur ajoutée. C’est notamment avec ces arguments que les robots « maraîchage » et engins autonomes « grandes cultures » tentent de s’imposer dans le monde agricole, plusieurs années après que le robot de traite a fait son entrée dans bien des étables.

Si ce dernier fait de plus en plus d’adeptes, les premiers cités, eux, peinent à s’imposer… Et ce, alors que de nombreux constructeurs s’y intéressent, qu’ils aient vu le jour relativement récemment (Naïo Technologies, Farmdroïd, Carbone Robotics…) ou soient déjà largement établis dans le monde agricole (Horsch, Fendt, Lemken, Krone, Claas…). Mais pourquoi une telle difficulté à s’implanter dans les exploitations ?

Rappelons, tout d’abord, que certains constructeurs étudient et peaufinent encore leurs projets qui ne sont donc pas commercialisés. Impossible, dès lors, de les voir évoluer dans les parcelles agricoles !

Pour les autres modèles, disponibles à la vente, le principal frein serait le coût d’acquisition de l’engin. Ce que confirme le Centre wallon de recherches agronomiques qui, durant trois ans, a mis quatre modèles à l’épreuve dans des parcelles maraîchères (lire en pages 16 et 17).

Ce constat, plusieurs constructeurs l’ont fait également. Pas plus tard que la semaine dernière, Michaël Horsch, fondateur et dirigeant de la société éponyme, nous confiait avoir abandonné son concept de robot « grandes cultures » dédié au marché européen (en l’occurrence, une tête autonome motorisée à laquelle s’attellent les outils). Et de justifier ce choix : « Ce type d’engin, sans cabine, fait exactement la même chose qu’un tracteur « classique » mais ne peut se déplacer de champ en champ, contrairement au tracteur. Les véhicules autonomes ne pourront convaincre leur public que s’ils sont 50 % moins chers que les tracteurs. Nous ne pourrons jamais atteindre une telle baisse de prix… ».

Cela signifie-t-il pour autant que les robots n’ont aucun avenir ? Non, assurément ! Dans un monde agricole bardé de technologies (combien de terminaux avez-vous dans la cabine de votre tracteur ?), nul ne doute que les agriculteurs seront prêts à franchir le pas. Tout dépendra donc de la capacité et de la volonté des constructeurs à baisser leur prix de vente, quitte à réduire leur marge par engin vendu et miser sur la quantité écoulée pour couvrir leurs coûts de production. Franchiront-ils le pas ? Les cinq à dix prochaines années pourront être déterminantes pour l’avenir de la robotique agricole, si les constructeurs le souhaitent réellement !

J. Vandegoor

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