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De douloureux souvenirs… menant à la coopération?

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La peste porcine africaine (PPA) fait une nouvelle fois la une de l’actualité… En Suède, tout d’abord, où les autorités ont annoncé avoir identifié sept cas positifs chez des sangliers sauvages. Des analyses se poursuivent sur d’autres échantillons prélevés dans la région. Si c’est la première fois qu’un cas de PPA est découvert en Suède, il n’y a guère de doute quant au fait que d’autres devraient suivre…

En Italie ensuite, où un nouveau foyer a été identifié non pas chez des animaux sauvages mais bien dans un élevage de porcs situé en Lombardie. Celui-ci a été lourdement touché par la maladie, à en juger par les chiffres communiqués à la Commission européenne : 130 animaux étaient porteurs du virus, sur les 166 porcs de l’élevage… Au total, 765 cas ont été recensés chez des sangliers et sept au sein d’élevages. La maladie gagne tout le territoire et l’inquiétude grandit.

En Wallonie, cela n’est pas sans rappeler de douloureux souvenirs. Rappelez-vous, suite à la découverte d’un sanglier positif au virus en septembre 2018, en province de Luxembourg, de nombreuses mesures avaient été prises par les autorités wallonnes et belges. L’éradication de tous les porcs élevés dans la région avait particulièrement marqué les esprits. S’y ajoutaient l’interdiction des balades en forêt, l’interdiction d’organiser des rassemblements et concours porcins, diverses dispositions visant la chasse (destinées, d’une part, à éviter la propagation du virus et, d’autre part, à éradiquer la population de sanglier)… In fine, des milliers de sangliers (et ossements) avaient été analysés, confirmant plusieurs centaines de cas positifs. Mais aucun élevage de porcs domestiques n’avait été touché !

Des mesures drastiques, mais qui avait porté leurs fruits. Fin 2020, la Belgique a récupéré son statut « indemne » de peste porcine africaine. Les élevages porcins concernés ont pu être repeuplés tandis que plusieurs pays levaient leur embargo sur le porc belge, permettant une reprise des échanges commerciaux. Avant la Wallonie, seule la République tchèque avait réussi une telle opération.

Pour les pays actuellement touchés, l’exemple wallon doit être source d’espoir. Certes, le chemin à parcourir pour redevenir indemne est long et parsemé d’embûches. Il demande que les éleveurs fassent des efforts, de même que les chasseurs et promeneurs, mais avant tout que les autorités s’engagent dans une véritable stratégie de lutte contre la maladie, tout en soutenant les structures lourdement touchées.

Forte de l’expérience acquise (et de sa réussite), la Wallonie se doit d’accompagner les pays concernés, en leur livrant les conseils et recommandations nécessaires. Dans une Europe ouverte, les maladies animales ne s’arrêtent pas aux frontières. L’entraide et la coopération, idéalement, non plus ! Les questions de santé animale doivent être l’affaire de tous, pour que les éleveurs et leurs troupeaux demeurent épargnés bien sûr, mais aussi dans le cadre d’une stratégie « One Health » visant à protéger l’ensemble des populations humaines et animales.

J. Vandegoor

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