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À en perdre la tête…

La météo est au beau fixe et, ce n’est pas plus mal car les agriculteurs en profitent pour s’activer dans les campagnes et oublient pour un temps la paperasse administrative imposée par l’Europe, nos différents Gouvernements et leur suite d’administrations.

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Pour un temps, seulement… Malheureusement… Car la réalité nous rattrape assez vite et, pendant qu’on tente d’exercer notre métier premier, à savoir produire des matières premières de qualité qui serviront à nourrir l’humanité ou, plus humblement, nos concitoyens, les papiers, demandes et obligations en tous genres s’accumulent. À chaque jour sa surprise ! Et, quand on reprend le chemin du bureau, on fait souvent grise mine avec une seule envie : prendre ses jambes à son cou.

Ne parlons que des règles incertaines, changeantes et floues imposées par la nouvelle Politique Agricole Commune. Entre les changements du plan stratégique 2024 prévus mais dont on attend l’hypothétique acceptation pour octobre que nos administrations « spécialistes » semblent avoir elles-mêmes peine à expliquer ou à justifier ; les rumeurs de revalorisation éventuelle de certaines Maec que personne ne peut confirmer ou infirmer mais dont on nous suggère de suivre scrupuleusement les règles ; ou encore l’annonce de la prolongation d’une date limite d’implantation qui survient… après la date de fin originelle… Il y a de quoi en perdre son latin ou même carrément la tête. L’incertitude liée à la succession du commissaire démissionnaire Frans Timmermans, maître d’œuvre du Pacte Vert, n’est pas faite pour nous rassurer non plus. L’audition du nouveau commissaire désigné Wopke Hoekstra a d’ailleurs lieu au moment où nous bouclons la présente édition et nous en ferons écho dans le prochain numéro.

On s’interroge sur nos compétences et sur la bonne interprétation de toutes ces informations. On se sent traqué, sans cesse en défaut, avec la crainte perpétuelle d’oublier un détail essentiel qui empêcherait le bon fonctionnement de notre exploitation ou nous mettrait au banc des accusés. Je pose donc la question : ces messieurs « des bureaux » ont-ils conscience du climat anxiogène que créent toutes ces règles et obligations inadaptées et pas toujours abouties dans les exploitations ?

Et pour quel résultat…

Delphine Jaunard

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