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Réussir les semis de poireaux d’été

Les poireaux d’été peuvent commencer à être semés. Les besoins du ménage pour cette époque de l’année ne sont pas nécessairement élevés. Pour disposer des plants à repiquer dès le début mai, le semis se fera à chaud début février.

Temps de lecture : 7 min

Pour répondre aux besoins de l’automne et de l’hiver, la pépinière peut être mise en place mi-mars ou début avril en prévision d’une plantation à partir de fin mai. Elle peut être établie sous une protection simple, telle qu’une couche, ou sous un double voile de forçage.

Première étape : la caisse de production

La germination des graines prendra une dizaine de jours à 18ºC et une vingtaine de jours à 14ºC. Vu le nombre généralement réduit à quelques dizaines de plants à produire, nous pouvons nous contenter d’une ou deux caisses de production.

Celles-ci auront une vingtaine de centimètres de profondeur. Si c’est nécessaire, son fond peut devenir hermétique grâce à un film plastique.

Nous apportons une couche de 2 cm d’un matériau drainant dans le fond de la caisse, comme du sable grossier, des graviers ou des billes d’argile expansée.

Le substrat peut être confectionné avec les composants disponibles sur place: 1/3 de sable grossier, 1/3 de terre du jardin, 1/3 de terreau tamisé fin issu du compost. Un mélange de terreau de semis convient également. Nous nivelons et tassons légèrement le mélange terreux en nous aidant d’une planchette.

Nous emplissons la caisse jusqu’à presque son ras bord. Laisser 3 cm de libre est parfait. Cela nous permettra d’apporter encore 1 cm de terreau au-dessus du semis et de recouvrir la caisse d’une vitre ou d’une plaque plastique transparente.

Bien semer ses graines

Pour le semis à chaud, nous installons les caisses dans un endroit très bien éclairé et à une température supérieure à 14ºC. Nous humidifions légèrement le mélange terreux sur toute sa hauteur. Il doit être frais sans être asphyxié par l’excès d’eau.

Ensuite, nous semons en lignes séparées de 5 cm et en disposant une graine tous les 2 cm. Pour bien voir les graines, nous pouvons les talquer. La densité de semis est donc d’une dizaine de graines par dm². En fonction des besoins du ménage pour les poireaux d’été, nous pouvons estimer la surface de semis nécessaire, tenant compte d’une levée de 2/3 de la population semée.

Nous recouvrons le semis d’un mélange terreaux semblable sur une épaisseur de 1 cm. La surface doit être légèrement humidifiée avec de l’eau à la température du local. Nous recouvrons de la vitre ou de la plaque transparente en plastique.

Selon la température, la levée sera constatée après une dizaine ou une vingtaine de jours. Comme nous avons empli la caisse presque jusqu’à ras bord, les parois ne font que peu d’ombrage sur les plantules, ce qui revêt une importance particulière.

Le suivi après la levée

Nous avons besoin de plantules bien costaudes au moment de la plantation, deux mois plus tard. C’est donc important que la luminosité soit forte pour éviter l’étiolement, avec des plantes qui «filent».

N’hésitons donc pas, lorsque les températures le permettent, de sortir les caisses en pleine lumière.

Mais attention, la vitre de couverture doit être enlevée ou relevée pour éviter la surchauffe sous les rayons du soleil.

Bien sûr, nous devrons assurer le maintien humide du substrat de croissance. L’emploi d’eau tempérée évite une baisse non souhaitée de la température dans la caisse. Nous employons un arrosoir à pomme très fine ou un pulvérisateur afin de ne pas déranger les graines en germination.

Par ailleurs, si nous disposons d’un thermomètre de couche, il aura sa pleine utilité. Le poireau n’est pas une espèce ultra sensible à ce facteur, mais il s’agit de rester dans une gamme de température entre 14 et 25ºC, si possible.

Choisir la variété

Les semenciers nous proposent des variétés représentant des populations et des variétés hybrides. Les premières sont meilleur marché, les secondes ont un potentiel de production supérieur et leurs récoltes sont plus homogènes.

L’homogénéité des lots est importante pour permettre une récolte mécanique planifiée. Pour notre usage de jardinier amateur, une certaine hétérogénéité permet, quant à elle, d’étaler la récolte sélective des poireaux les plus avancés du lot.

Parmi les variétés traditionnelles pour les premiers semis, nous trouvons notamment «Malabare», «Gros long d’été» et «Monstrueux d’Elbeuf».

La date de plantation

Les poireaux que nous utiliserons en cuisine en été devraient être plantés fin avril ou début mai. Les dernières plantations devraient se faire au plus tard à la mi-mai.

Pour disposer de ses plants à temps, le semis en plein air se fait au moins 11 semaines plus tôt.

Comment préparer son sol ?

Les poireaux sont plantés profondément en vue d’obtenir un fut blanc de bonne longueur, de 17 ou 20 cm, voir même plus si possible. La partie blanche devrait représenter au moins la moitié de la longueur du fut (partie enveloppée) et environ un tiers de la longueur totale du légume.

Les poireaux récoltés les premiers ne sont pas nécessairement aussi gros que ceux produits en automne. La sécheresse éventuelle d'été amène à prévoir des arrosages  et aussi du paillage.
Les poireaux récoltés les premiers ne sont pas nécessairement aussi gros que ceux produits en automne. La sécheresse éventuelle d'été amène à prévoir des arrosages et aussi du paillage. - F.

Pour y arriver, nous pouvons facilement mettre en œuvre deux techniques : la profondeur de plantation et le buttage.

Nous décompacterons le sol lorsque les conditions seront idéales. Rien ne presse, il s’agit d’avoir une terre prête pour fin avril. Selon le temps disponible et la météo, si nous préparons le sol précocement, nous le protégerons d’un bon paillage. Celui-ci sera écarté au moment de la plantation.

Nous profitons du travail du sol pour apporter du compost bien mûr ou une fertilisation organique ou minérale. Le poireau d’été a besoin de trouver rapidement les éléments minéraux pour sa croissance. Un apport de 2 kg de compost bien mûr par m² est une dose indicative. Si nous ne disposons pas de fertilisant organique en suffisance, le recours à une fertilisation minérale est possible. Dans ce cas, évitons les apports entre la plantation et le premier travail entre les lignes de plantation. Il s’agit d’éviter que des granules d’engrais ne tombent dans le fond du trou de plantation.

Peu avant la plantation, nous traçons les sillons au fond desquels nous percerons les trous de plantation.

Attention à la profondeur des trous de plantations

Les plants produits en caisses sont souvent moins gros que ceux en pleine terre. Quand ils ont un diamètre de 5 ou 6 mm, il est possible que la profondeur limitée de la caisse soit un frein à leur développement. De plus, une densité de semis élevée augmente ce risque.

Cela signifie que la terre devra être bien ameublie pour pouvoir percer facilement les trous de plantations. Dès la plantation, nous arrosons au goulot pour tremper le fond du trou et permettre un contact franc entre les racines et le sol.

Pour ne pas devoir creuser des trous trop profond, nous traçons d’abord un sillon de 7 à 10 cm de profondeur au fond duquel nous planterons.

L’habillage et l’orientation des plants

Dès l’arrachage des plants de la caisse de semis, nous les habillons. Cela signifie que nous sectionnons les racines trop longues et que nous écourtons le feuillage.

Nous laissons environ 1 cm de longueur aux racines, de cette manière, lors de la plantation, celles-ci n’auront pas tendance à être recourbées. Et la reprise sera meilleure, sans retard.

En écourtant le feuillage, nous diminuons la surface foliaire et donc l’évapotranspiration. La reprise sera ainsi améliorée.

Les feuilles du poireau sont disposées naturellement selon un plan. Nous reconnaissons facilement l’orientation des feuilles. Au moment de la plantation, nous plaçons les plants pour faciliter ultérieurement les travaux dans les espaces interlignes : les binages, les buttages.

Maintenir l’humidité

Le manque d’humidité dans le sol peut être la cause d’un manque de croissance des poireaux. Ce maintien de l’humidité est obtenu en limitant l’évaporation, par le paillage. Il est complété par des arrosages.

Le premier arrosage est celui réalisé immédiatement après la plantation. Le plant a quitté la pépinière et doit très vite développer des radicelles pour puiser l’eau dans le sol. Un apport rapide, au goulot, directement dans le trou de plantation est nécessaire. Comme ordre de grandeur, ce dernier sera de 0,1 litre d’eau par plant.

La plantation le soir donne quelques heures de répits au plant pour commencer à développer des ébauches de radicelles. La chance de reprise est augmentée.

Protéger la pépinière

Les voiles insect-proof permettent de protéger les pépinières contre les thrips, les teignes et mineuses: il faut les poser hermétiquement. La mouche mineuse des Allium (Phytomyza gymnostoma) est redoutée. Elle s’attaque aux poireaux aussi. Notons que la mouche des Alliacées peut pondre au travers d’un voile. Il est donc conseillé de poser celui-ci sur des arceaux et de le fixer hermétiquement au sol de part et d’autre de la pépinière. Lors des binages et sarclages ultérieurs, nous nivelons le sillon de plantation puis buttons progressivement jusqu’à 3 semaines avant la récolte.

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