Accueil Potager

Choux cabus ou choux pommés: bien les cultiver pour mieux les déguster

L’automne et l’hiver, les choux pommés sont particulièrement appréciés pour leurs usages en cuisine. Quant aux amateurs, ils étendent volontiers leur consommation toute l’année. Frais et simplement émincé, cuit à la vapeur ou poêlé, de nombreuses recettes le mettent en valeur.

Temps de lecture : 5 min

Les choux rouges et les choux blancs sont généralement récoltés avant les grands froids hivernaux. Les choux verts (choux de Savoie ou choux de Milan) supportent bien les températures basses et la récolte peut être réalisée plus tard. Les choux pointus sont à croissance plutôt rapide.

Pour allonger la période des récoltes, nous semons à plusieurs dates étalées durant le printemps, par exemple, le 20 mars, puis le 25 avril et enfin le 1er juin. Pour chaque semis, quelques graines suffisent.

Du côté des variétés, dans les catalogues des semenciers nous trouvons des lignées sélectionnées et des hybrides. Même si elles sont toutes intéressantes, il faut reconnaître que les hybrides apportent à la fois une plus grande régularité de la taille des pommes et des pommes très bien serrées.

La production des plants

La germination des choux demande un minimum pratique de 5ºC. Mais idéalement, essayons d’obtenir environ 15ºC. La germination dure alors une semaine, il faudrait une et demi à 10ºC. Les semis réalisés après le 10 mai se font en plein air puisque la température du sol est généralement suffisante. Pour les derniers semis, nous ombrons la pépinière pour limiter cette température du sol sous les 25ºC.

La production des plants de choux ne demande donc pas d’infrastructure importante. Une simple couche convient parfaitement. Le terrain de la couche doit être sain (respect d’une rotation d’au moins 4 ans pour les crucifères), bien fumé et bien drainé. Nous obtenons des plants d’arrachis qui seront récoltés environ 5 semaines après le semis, au stade 3 à 5 feuilles. Nous pouvons aussi semer en godets ou en mottes pressées.

Afin de protéger la pépinière contre les attaques de mouches, de papillons et de pigeons, la bâche ou le filet à mailles fines conviennent.

Pour disposer d’un bon chevelu racinaire des plants, nous arrosons copieusement la couche la veille de l’arrachage. Et afin d’obtenir une bonne reprise après la plantation à l’emplacement définitif, nous arrosons aussi copieusement immédiatement après la mise en terre.

Bien travailler le sol

Le chou pommé est productif. Il a besoin d’eau tout au long de sa croissance. Nous veillerons donc à soigner particulièrement le travail du sol pour favoriser un bon développement d’un chevelu racinaire dense et profond.

Le système racinaire pivotant chez le jeune plant se ramifie ensuite d’un fort développement de racines latérales puissantes. L’ensemble s’étend en profondeur et en largeur jusqu’à un mètre.

Il ne faut pas hésiter à planter les plants profondément, jusqu’à la base des feuilles. Des racines adventives se formeront sur la base de la tige, renforçant l’encrage de la plante et la résistance à la verse sous l’effet du vent et du poids de la pomme.

Par ailleurs, la densité de plantation dépend de la variété. Les recommandations des semenciers vont de 2 plantes/m² pour les choux à choucroute à 4 plantes/m² pour les variétés à plus petites pommes.

Si la place est suffisante, augmentons quelque peu les distances de plantation. Pour les variétés hybrides, nous plantons à 0,7 m de distance dans la ligne et entre les lignes. La densité est donc proche de 2 plantes par m². Pour les lignées, nous pouvons planter à 0,6 m de distance, avec une densité d’environ 3 plantes par m².

Nous pouvons également cultiver les choux pommés sur des buttes. Cette méthode présente plusieurs avantages. Pour les sols qui se gorgent d’eau lors d’automnes pluvieux, les racines sont dans un milieu moins asphyxiant. La formation des monticules se réalise en plusieurs étapes, ce qui favorise la formation de nouvelles racines sur la partie de la tige nouvellement recouverte de terre. Les buttages permettent en même temps de désherber les entre-routes.

Un besoin important en eau

Concernant la rotation, idéalement, nous ne faisons revenir les choux qu’après 6 années, pour une question de diminution du risque de maladies des racines et de la base de la tige, mais aussi afin de limiter l’épuisement des réserves nutritives du sol.

Il est également important de noter que les choux pommés valorisent très bien les fumures organiques d’automne ou de printemps. Les fumiers et composts conviennent parfaitement. Un apport de 4 kg/m² de fumier de ferme ou de 2 kg/m² de compost est une bonne base.

Les choux pommés ont besoin d’un approvisionnement régulier et important en eau. Les sols ayant une bonne rétention en eau sont ainsi mieux adaptés à cette culture.

Les corrections de pH du sol permettent de soutenir l’état structural du sol et de limiter l’extension de la hernie du chou, maladie liée aux sols à pH acide.

Avant et après la plantation

Avant de planter, nous examinons l’enracinement des plants. En cas de présence de larves de la mouche du chou, nous les enlevons à la main ou en secouant la motte contre un support fixe. Nous commençons par creuser le trou de plantation et le noyons d’eau. Nous plantons le chou profondément, la base des pétioles peut être enterrée.

Un voile ou un filet est dressé au-dessus des plants pour les protéger des pigeons et des papillons. La protection peut rester en place plusieurs semaines.

L’arrosage est un point important pour la qualité et pour le calendrier des récoltes. Comme l’enracinement est puissant, nous pouvons tenir compte d’une réserve utile sur une profondeur de 60 ou 70 cm. Les arrosages peuvent donc être espacés et volumineux.

A lire aussi en Potager

Cultiver la scorsonère, un légume hivernal, souvent méconnu

Potager La scorsonère (scorzonera hispanica) est une astéracées (anciennement appelés composées) rustique, productive et de qualité régulière. Elle est récoltée pendant l’hiver, ce qui est intéressant à une époque durant laquelle peu de légumes sont disponibles. Cette plante viendrait du sud de l’Europe, probablement d’Espagne. Son nom serait une déformation de son appellation ancienne « écorce noire ».
Voir plus d'articles