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VW Touareg 2023: témoin du temps qui passe

Le Touareg de troisième génération en est déjà à la moitié de sa carrière, et profite donc de quelques adaptations. L’occasion de voir qu’en 5 ans seulement, tellement de choses ont changé…

Temps de lecture : 5 min

Premier exemple : le Volkswagen Touareg, on le sait, fait partie d’une grande famille. Et sur la même plateforme le groupe a construit de nombreux cousins : Audi Q7, Porsche Cayenne, Bentley Bentayga et Lamborghini Urus. Pendant longtemps, le Touareg représentait 80 % des ventes de SUV construits sur cette base technique, et les autres se partageaient les restes. De nos jours, c’est le contraire. Le modèle VW fait pratiquement jeu égal avec les autres.

Les explications sont multiples. Les marques très haut de gamme ne se sont jamais mieux portées qu’aujourd’hui, et leurs SUV cartonnent. D’autre part, dans la catégorie de prix du modèle qui nous intéresse, il devient difficile d’attirer le client (souvent à l’affût des meilleures déductibilités fiscales) si on n’est pas 100 % électrique. Bref, le fait est que le gros SUV VW n’est probablement plus le fier porte-drapeau qu’il fut.

Capacités intactes

On se rappelle du premier essai du tout premier Touareg, organisé il y a 20 ans dans les Pyrénées catalanes, dans une zone qui cumulait tous les tests d’aptitudes nécessaires pour mettre à l’épreuve ce vrai franchisseur. Car avec son premier SUV « full size », le constructeur allemand avait l’ambition de se positionner sur le terrain des Land Rover Discovery, Toyota Land Cruiser et autres Nissan Patrol. Ambitieux, et pourtant il a gagné sa crédibilité, grâce à une véritable aisance à crapahuter sur un sol défoncé, à sortir des ornières spongieuses, ou à se hisser au sommet d’une pente impossible.

À l’époque, il était monté sur des roues de 17 ou 18’’, avec des pneus à larges flancs qui jouaient aussi leur rôle dans cette mission casse-cou, tout en maintenant la juste dose de confort à bord. Aujourd’hui, on le retrouve avec des pneus route à flancs bas, sur jantes de 21’’.

Sur les chemins non revêtus de Norvège où VW nous a emmenés, dont la surface est presque parfaitement plate sous la couche de gravier, ce choix n’a posé aucun problème. Il est néanmoins révélateur du fait que ce modèle a depuis suivi l’exemple de ses frères de luxe, et est plutôt équipé pour rouler exclusivement sur route. Il n’empêche que techniquement, il a toujours tout l’outillage mécanique et électronique ainsi que la garde au sol qui lui assurent des capacités tout-terrain intactes. Progrès technologiques aidants, ces capacités sont même supérieures à ce qu’elles étaient il y a 20 ans.

Mort au diesel, gloire aux écrans

Là, nous venons de faire une sorte de flash-back sur 20 ans, mais en quoi cette mise à jour illustre-t-elle l’évolution du monde automobile en 5 ans ? Premièrement, il y a le catalogue mécanique, qui a été réduit de moitié. Désormais, le choix se résume au toujours vaillant V6 3.0 TDI, dans sa version 286 ch, et au moteur V6 essence hybride rechargeable (autonomie électrique théorique : 51 km), qui cumule 381 ch. Plus tard, arrivera une version 462 ch de cette mécanique hybride.

Le V6 TDI de base ? Le V8 TDI ? Sacrifiés, politiquement incorrects aux yeux du monde, et on peut parier que le TDI 286 ch ne doit sa survie… qu’à ses ventes majoritaires parmi la clientèle du Touareg.

A l’intérieur, la planche de bord intègre deux nouveaux écrans, l’un de 30,5cm de diagonale pour les compteurs numériques, l’autre de 38,1cm pour le système multimédia.
A l’intérieur, la planche de bord intègre deux nouveaux écrans, l’un de 30,5cm de diagonale pour les compteurs numériques, l’autre de 38,1cm pour le système multimédia.

D’autre part, l’automobile est de plus en plus une vitrine technologique, et il aurait été dommage de ne pas en faire profiter ce modèle. Parmi les nouveautés, on citera les phares Matrix intelligents, dont les optiques contiennent quelque 19.000 leds (vous avez bien lu), et surtout les nouveaux écrans de la planche de bord, l’un de 30,5 cm de diagonale pour les compteurs numériques, l’autre de 38,1 cm pour le système multimédia. Celui-ci gagne de nouvelles fonctions de connectivité, par exemple la liaison sans fil pour Android Auto et Apple Car Play. On n’arrête pas le progrès…

Plus de confort et d’agilité

Heureusement, le véhicule ne se contente pas de progresser du côté des « bidules électroniques ». Les vrais ingénieurs ont aussi retravaillé le châssis pour, en théorie, rendre le véhicule à la fois sensiblement plus confortable et plus dynamique sur route. Nous disons « en théorie », car comme nous l’avons dit plus haut, les essais ont eu lieu en Norvège. Or, ces routes nordiques gentillettes, sinueuses et vallonnées, aux surfaces impeccables – asphaltées ou en terre battue – ne nous ont pas permis d’évaluer en profondeur les améliorations apportées au châssis.

Plus de dynamisme ? Peut-être. Plus de précision dans la direction ? Cela oui, on le ressent. Plus de confort ? Ça aussi, mais il est en même temps difficile d’obtenir une progression spectaculaire, quand le Touareg 3ème du nom est remarquablement confortable « de naissance ».

Rouler en Norvège – paradis de la voiture électrique, et paradoxalement premier pays pétrolier d’Europe – aurait dû nous inciter à essayer l’hybride rechargeable. Mais parce que les occasions se font rares, nous avons préféré avaler les kilomètres avec le 3.0 TDI, plus léger, plus coupleux, toujours aussi engageant à conduire, et presque plus silencieux que l’hybride, en tout cas avec l’option double vitrage. Sincèrement, si un jour (hélas probable) le V6 diesel vient à disparaître, il nous manquera. Cela dit, pour rester pragmatique, on soulignera que le V6 essence plug-in rend les mêmes services professionnels, puisque les deux mécaniques autorisent la même capacité de remorquage, à savoir 3.500 kg.

À noter que D’Ieteren, l’importateur belge, propose une transformation van (utilitaire) de ce beau carrosse, et dans ce cas, il faudra privilégier le diesel, en raison de sa meilleure charge utile : plus de 700 kg, contre moins de 600 kg annoncés pour la version hybride.

Et on termine sur le signe le plus frappant du temps qui passe. Quand nous avons fait connaissance avec l’actuel Touareg il y a 5 ans, la version V6 TDI 286 ch était facturée 52.000 € HTVA. Aujourd’hui, il faudra compter 68.560 € HTVA (plug-in : 74.752 €). Certes, avec un équipement de série beaucoup plus généreux. Mais tout de même, quel bond !

Stéphane Lémeret

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