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4.000 km de haies et/ou 1 million d’arbres: le doublé est réussi!

Le programme de plantation d’arbres et haies « Yes we plant » était assorti d’objectifs ambitieux. Aujourd’hui, ceux-ci ont été atteints, voire dépassés. Notamment grâce au soutien des agriculteurs qui, parmi d’autres, ont répondu à l’appel de la ministre wallonne de la Nature et de l’Environnement, Céline Tellier.

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C’était un véritable défi que s’était fixé le Gouvernement wallon en début de législature : planter 4.000 km de haies et/ou 1 million d’arbres d’ici 2024. Défi qui a fait parler de lui tant les objectifs semblaient inatteignables. Il faut dire que seulement 110 km de haies avaient été plantés sous la précédente législature…

Une mobilisation forte

« Certains se sont étonnés de nos ambitions, d’autres s’en sont moqués… Mais, avec l’aide de l’administration, nous avons expliqué l’intérêt du projet, les bienfaits des arbres et haies pour notre région… In fine, la mobilisation autour du programme Yes we plant a été forte », se souvient Céline Tellier.

Au point que le premier objectif a été rempli en 2022, année où le million d’arbres plantés (ou sous promesse de plantation) a été atteint. La mobilisation n’a pas faibli pour autant.

Ce 19 janvier, en visite au verger conservatoire de l’Espace Pérez, à Chaumont-Gistoux, la ministre Tellier a en effet annoncé que le second objectif venait, lui aussi, d’être atteint.

Depuis l’entame du programme, ce sont pas moins de 4.190 km de haies et 1.454.434 arbres qui ont été plantés, ou sont en passe de l’être, à travers la région.

« C’est en plantant toutes et tous – agriculteurs, écoliers, communes, entreprises, citoyens… – que nous y sommes parvenus. Pas seulement pour la beauté de nos paysages, mais aussi parce que les arbres et haies remplissent de nombreuses autres fonctions : réduction de l’érosion, ombrage du bétail, lutte contre le déclin de la biodiversité, source de fraîcheur en cas de canicule… »

À ce titre, soulignons que plus de 800 agriculteurs contactent chaque année Natagriwal dans le cadre d’un projet de plantation.

Un arsenal d’outils, de la graine à l’entretien

Outre le déploiement d’un groupe de travail visant à identifier les freins à la plantation, un important arsenal d’outils a vu le jour pour soutenir le programme, doté d’un budget global de 10 millions d’euros.

Ainsi, un réseau de « Conseil’haies » a été créé afin d’accompagner et guider celles et ceux qui portent un projet de plantation. La plate-forme « Coplantons » a, quant à elle, été mise sur pied dans le but de mettre en relation des personnes qui souhaitent prendre part à des travaux de plantations avec d’autres à la recherche de main-d’œuvre pour concrétiser leur projet.

La question du manque de plants d’origine locale s’est également posée. Un programme de soutien spécifique aux pépiniéristes wallons a donc été mis en place, via des contrats de culture. Au total, 1.200.000 plants d’une quinzaine d’essences ont été commandés à huit pépiniéristes wallons pour les saisons 2022-2023, 2023-2024, 2024-2025 et 2025-2026. À ce jour, 450.000 plants provenant de cette filière ont déjà été distribués.

Ce programme s’est accompagné de la création de la charte « Végétal d’ici » garantissant l’origine, la qualité et la production locale des plants.

Céline Tellier insiste : « Les objectifs fixés ont été atteints, mais nous devons aussi retenir que l’on pense de plus en plus fréquemment aux arbres et haies lorsque l’on aménage  un espace communal, rural, privé... »
Céline Tellier insiste : « Les objectifs fixés ont été atteints, mais nous devons aussi retenir que l’on pense de plus en plus fréquemment aux arbres et haies lorsque l’on aménage un espace communal, rural, privé... » - J.V.

Comme l’entretien des haies a été identifié comme étant un frein important à leur plantation, notamment dans le monde agricole, un appel à projet a été lancé afin de soutenir le développement de services d’entretien mutualisés. Six lauréats ont été retenus à l’issue de la procédure de sélection et sont en mesure d’accompagner celles et ceux qui en font la demande.

Enfin, citons encore la création d’une filière « noix, noisettes et châtaignes de Wallonie », la collecte de noisettes en vue d’assurer la production de noisetiers, le développement d’initiatives de valorisation des produits de taille, le soutien à plusieurs projets communaux, l’augmentation du montant des subventions allouées à la plantation…

Et après ?

Les chiffres révélés par Céline Tellier signifient-ils que « Yes we plant » s’arrête ? « Les actions vont continuer car, au-delà des objectifs qui ont été atteints, il y a une véritable dynamique qui a vu le jour chez les citoyens, chez les agriculteurs… On observe d’ailleurs que ces derniers, bien qu’initialement réticents, montrent un enthousiasme croissant pour le projet », répond Arnaud Stas, attaché à la Cellule intégration Agriculture-Environnement (Service public de Wallonie).

Jérémy Vandegoor

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