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APL: des valeurs impactées par les pluies abondantes

La météo de l’année 2023 a été contrastée, entre vagues de chaleur et pluies plus intenses. Ce n’est pas sans conséquence pour la qualité de l’eau. Les valeurs de référence pour l’azote potentiellement lessivable (APL) démontrent que l’azote a été davantage lixivié.

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Après 2020 et 2022, l’année 2023 est la troisième année la plus chaude qu’a connue la Belgique. Il y a eu deux vagues de chaleur, en juin et septembre. Cependant, cela a aussi été une année très pluvieuse, particulièrement durant les mois d’octobre, novembre et décembre. Le début de l’année 2024 suit la même tendance, avec des précipitations fréquentes. Toutefois, en matière de quantité d’eau, elles ont été bien plus abondantes que les années précédentes.

Les terres agricoles en ont subi les conséquences. Elles se sont gorgées d’eau, jusqu’à plus soif. Au fur et à mesure que l’eau parvenait à s’infiltrer, elle emportait avec elle l’azote présent dans le sol. Ce phénomène de lessivage a été remarqué lors des prélèvements réalisés en octobre et en décembre par Protect’eau.

Un lessivage inévitable

Lors des prélèvements réalisés en octobre, l’UCLouvain et Gembloux Agro-Bio Tech ont remarqué que l’azote était principalement présent en surface dans le sol (0-30 cm). En revanche, lors des échantillonnages de décembre, les scientifiques ont pu observer une quantité plus importante dans la tranche 60-90 cm. En cause, les fortes précipitations automnales qui ont entraîné l’azote dans le bas du profil.

Pour les céréales suivies d’une Cipan, une tendance à la diminution du reliquat a été observée au niveau de tous les horizons, sans enrichissement du bas du profil (60-90 cm). Ce constat est signe d’une lixiviation moins importante due au bon fonctionnement desdites Cipan. Au contraire, en pomme de terre, on observe, comme habituellement, une diminution du reliquat en surface au profit d’un enrichissement des horizons plus profonds. Cela rend la culture particulièrement à risque pour le lessivage de l’azote.

Des Cipan retardées, mais utiles

Avec les conditions climatiques de 2023, toute la saison agricole a été décalée. Les plantations de printemps, les moissons en été et les semis des cultures intermédiaires pièges à nitrate ont été retardés. Ce décalage temporel a impacté les résultats APL.

À la mi-octobre, les Cipan étaient souvent moins développées qu’habituellement, mais ce retard a été partiellement résorbé en novembre. La mise en place d’une culture intermédiaire piège à nitrate, même tardive, a dès lors permis de diminuer significativement le reliquat azoté mesuré dans le sol en décembre.

En puisant les nutriments pour sa croissance, la Cipan garde l’azote majoritairement en surface, et limite ainsi la lixiviation du nitrate. L’effet de piège à nitrate est notable pour les intercultures après une culture de céréales, mais également après une culture de légumes.

En moyenne, une différence de 20 kg N-NO3/ha se marque entre les parcelles de légumineuses non suivies d’une Cipan et celles suivies d’une Cipan ou d’un colza. Nous savions déjà qu’un semis précoce de la Cipan améliore le piégeage de l’azote. L’année 2023 nous a enseigné que si les conditions ne le permettent pas, il vaut mieux semer plus tard que pas du tout. Car, même réalisée tardivement, cette pratique reste efficace pour limiter le reliquat azoté et le lessivage de l’azote.

D’après Protect’eau

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