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Origine des plants de pomme de terre: soyez prudent!

Suite à la faible disponibilité en plants, les agriculteurs devront recourir à des alternatives. Pierre Lebrun, directeur de la Fiwap, appelle à la prudence, sur le plan sanitaire notamment.

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Des plants certifiés d’origine inhabituelle (Pologne, par exemple) pourraient apparaître sur le marché. Dans ce cas, il faut être attentif aux risques sanitaires (clavibacter, notamment). Le recours au rataplant est, lui, illégal ! « Toute plantation se fera au risque et péril de l’utilisateur », insiste Pierre Lebrun.

D’un point de vue variétal, on constate qu’une gamme élargie se présente aux patatiers. D’une part, cela constitue une opportunité de se faire connaître pour des variétés émergentes (dont les pommes de terre robustes). D’autre part, on assiste au retour de certaines variétés « anciennes » connues (Desirée, Ramos, Lady Anna…) ou inconnues (Alpha, Cara…), spécifiques ou non à l’usage industriel. Avec quelques interrogations en matière de rendement et qualité.

Plants coupés… et fermiers

Plusieurs recommandations sanitaires et agronomiques régissent le recours aux plants coupés (lire en page 16), de même que certaines règles législatives. Ainsi, le plant coupé n’est plus considéré comme certifié. Il ne peut donc être commercialisé et perd ses garanties phytosanitaires et de qualité.

L’opération ne peut se faire que par le planteur ou un entrepreneur qu’il a mandaté pour ce faire, lequel doit être enregistré auprès de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). « Si le plant coupé provient d’un autre état membre, une déclaration officielle des autorités sanitaires de cet état garantissant le respect des bonnes pratiques d’hygiène lors de la coupe devra être présentée en cas de contrôle par l’Afsca », ajoute-t-il.

Le recours aux plants fermiers nécessite, lui aussi, de respecter certaines règles. Ainsi, les variétés protégées n’échappent pas aux royalties : toute plantation doit être déclarée avant le 1er  juin auprès de Breeder Trust, regroupant douze sélectionneurs. Pour ce faire, la plateforme www.plantsdeferme.be est à disposition des agriculteurs.

Les plants fermiers ne peuvent être commercialisés. Ils doivent répondre à diverses exigences (à lire sur www.fiwap.be/documents-en-ligne), selon un calendrier bien précis et ce, dès avant la plantation de la parcelle destinée à produire les plants fermiers. Ce qui signifie que la production de plants fermiers doit s’envisager un an à l’avance.

Traçabilité et enregistrement s’imposent !

Pierre Lebrun livre une dernière recommandation : « Les sources de plants seront multiples cette année… La traçabilité et l’enregistrement s’imposent encore davantage ! ». Il convient de garder les lots identifiés et identifiables, conserver les étiquettes de certification, ne pas mélanger les lots en stockage ou sur une parcelle, tenir à jour le calendrier de réception et de plantation…

Des conseils en matière de stockage et d’autocontrôle des plants sont disponibles sur www.belpotato.be.

Jérémy Vandegoor

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