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Voix de la terre

Voix de la terre

Ces récits qui formatent les esprits

Voix de la terre Curieusement, mi-juin, plusieurs récits se télescopent dans mon esprit; D’abord, ces images venues d’Ukraine où nos dirigeants apportent le soutien de nos démocraties, ces pays où l’on se sent libre de travailler un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, où la solidarité organisée est de mise, bref, le monde idéal qui brille de mille feux, surtout vu de loin.
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Voici venu le temps des «azotosceptiques»

Il est clair que produire moins chez nous pour mieux déforester ailleurs est une aberration. L’heure est venue de réhabiliter l’azote pour ce qu’il est vraiment : un élément essentiel à la vie. Sans azote, pas d’ADN, pas de protéines, pas de croissance.

Ah zut! Ah zott’!

En avons-nous trop, ou trop peu ? Il faudrait se décider… Les élevages industriels produisent trop d’azote : ah zut alors ! Les engrais synthétiques azotés sont hors de prix et risquent de manquer : ah zott’, alors ! Selon les spécialistes du FAO, ceux-ci permettent la production d’un tiers de la nourriture mondiale : impossible de s’en passer sans provoquer une famine… L’agriculture craint dès lors pour son approvisionnement, tandis que des milliers d’unités d’azote se perdent chaque jour dans les airs, dans les nappes phréatiques et les cours d’eau des régions très peuplées et des zones d’élevages hyper-intensifs comme la Bretagne, la Flandre ou les Pays-Bas. Ne serait-il pas temps d’imaginer -et de mettre sur pied !- une politique cohérente qui puisse gérer les flux azotés, d’où qu’ils viennent et où qu’ils aillent ?

Beneo-Orafti est-elle correcte avec les planteurs?

L’Opco, l’Organisation professionnelle des producteurs de chicorées d’Oreye, a calculé l’augmentation des coûts à laquelle les planteurs devront faire face et qui empêchera la rentabilité de la production pour un bon nombre d’entre eux cette année. Celle-ci sera de 300 à 400 €/ha, ce qui correspond au minimum à 6 à 8 €/tonne de chicorées produites à un rendement moyen de 50 t/ha.

Panne sèche

Une nuit de lune noire, j’ai vécu un cauchemar. Trop de frites et de boulets liégeois au souper ? Overdose de violence à la télé, de Poutine jouant à la roulette ruse sur la tempe de l’Europe ? J’ai rêvé que le monde ne possédait plus une goutte de pétrole ni de carburant, que tous les moteurs étaient silencieux, les gazoducs vidés, les centrales électriques en panne. Les tracteurs restaient bêtement à l’arrêt dans les champs, l’un la charrue encore attelée, l’autre le semoir à céréales agrippé à la terre, figés en plein travail ! Les camions, parfois encore remplis de babioles inutiles, se trouvaient abandonnés un peu partout, sans parler des voitures bloquées en grand désordre sur les routes et les trottoirs. Bus et trains ne roulaient plus, remisés dans leurs dépôts, ou stoppés en plein trajet sur une route ou une voie ferrée, en rase campagne. Paralysie sur images d’une société hyper-active, ivre de mouvements incessants !

Printemps bruyant

Fin mars 1962, parurent aux États-Unis les premiers extraits de l’incontournable best-seller de Rachel Carson : Silent Spring (Printemps Silencieux), édité en septembre suivant. Cette véritable Bible des défenseurs de l’environnement dénonçait l’emploi industriel du DDT, et portait sur les fonts baptismaux un mouvement qui n’allait plus cesser de s’épanouir : l’écologie ! Soixante années plus tard, nous vivons l’un des plus bruyants printemps qu’il nous fut jamais donné de subir ! La guerre fait rage aux portes de l’Europe, et ponctuellement aux quatre coins du globe. Les gens de là-bas hurlent et pleurent devant les cadavres de leurs enfants suppliciés ; ceux d’ici vocifèrent devant les factures de gaz, de carburants et d’électricité, tandis que les jeunes redescendent dans la rue pour rappeler folkloriquement les dérèglements climatiques « poutinesques », prêts à nous consumer dans leur fournaise. Au milieu de cette cacophonie assourdissante, nous sommes là, nous autres agriculteurs, impavides, occupés à ensemencer nos terres, à herser nos prairies, à épandre lisiers et fumiers, à réparer les clôtures et lâcher le bétail en prairie…

Le choix des lecteurs

Mitscherlich et le prix des engrais

Une question revient souvent dans les conversations: «Comment raisonner les engrais vu leur coût actuel?» Sans doute pouvons-nous répondre: «Comme en 2009, quand les engrais avaient augmenté dans la foulée du prix des céréales mais sans redescendre aussi rapidement.»

Engagez-vous, qu’ils disaient…

Nous nous sommes tous engagés un jour ou l’autre dans quelque chose : un club de foot, de marche, de sport, un groupe de soutien et d’écoute, une chorale, un syndicat d’initiative, un groupe « nature », un groupement de producteurs, etc. Certains s’engagent en politique, d’autres à l’armée, en religion, à la Croix-Rouge, à MSF… Il existe mille et une façons de s’engager. Nous-mêmes, agriculteurs, sommes de grands « engagés » dans la multitude de responsabilités qui touchent à notre profession. Et justement, avec le printemps revient l’incontournable et redoutable déclaration de superficie PAC, dans laquelle nous nous engageons à respecter pas mal de normes et règlements !

RT- 38€: la morale de cette histoire!

Décidément la période que nous vivons est des plus déstabilisante. La proposition de la RT de remonter le prix minimum de 28,24 à 38 € – ce qui représente une augmentation de près de 35 % – sonne comme une victoire est une nouvelle très positive pour l’avenir. Oui nous disons bien pour l’avenir parce qu’à court terme et avec les conditions d’instabilité économique actuelle cela pourrait ne pas suffire voire même être hors sujet.

Et maintenant, on fait quoi?

La pandémie de coronavirus nous a donné un petit avant-goût de l’enfer, le sentiment de sentir sur sa nuque le souffle chaud d’un dragon. Sauf que maintenant, ce qui n’était qu’une impression de désastre brûlant est devenu une réalité incandescente, avec la guerre Russie-Ukraine… Le Destin fait fort depuis deux ans, qui nous précipite de Charybde en Scylla, puis du Covid au Moscovite. La loi des séries nous réserve-t-elle d’autres surprises ? Déjà, les prix flambent dans tous les secteurs, et le spectre des pénuries alimentaires déploie ses ailes en grand, prêt à fondre sur les pays pauvres importateurs et à déchiqueter les économies du monde entier. Du cauchemar à l’espoir, de l’espoir au cauchemar les cœurs balancent, et battent au rythme des bonnes et des mauvaises nouvelles. Comment appréhender ce qui nous attend ?

Nous sommes tous ukrainiens…

Comme nous étions Charlie après l’attentat de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015. On ne comprend pas pourquoi, depuis la nuit des temps, l’homme peut être aussi violent et intolérant avec ses semblables.