Quelques conseils pour réussir et entretenir sa plantation de haie

Les plants sont posés sur la ligne de plantation juste avant d’être plantés, les autres restent dans la benne sous une bâche  en attendant, cela évite leur dessèchement.
Les plants sont posés sur la ligne de plantation juste avant d’être plantés, les autres restent dans la benne sous une bâche en attendant, cela évite leur dessèchement. - CDAF

La plantation d’une haie implique une surveillance et des entretiens les 2 premières années (les 3 premières parfois), sans quoi le projet de plantation échoue malheureusement dans de nombreux cas.

Les consignes de base pour la plantation

Commande et réception des plants

Commander des plants dans la gamme de hauteur 60-100 cm et idéalement 60-80 cm :

– Si la hauteur des plantes est inférieure à 60 cm, ils seront plus difficiles à dans les hautes herbes et un « étouffement » est possible en cas de retard d’entretien ;

– Si la hauteur est supérieure à 100 cm, la reprise est plus difficile en cas de sécheresse prolongée.

Notez bien que choisir des espèces à faible développement permet de réduire significativement l’intensité des entretiens aériens ultérieurs :

– Très faible développement : Cornouillers mâle et sanguin, Viorne obier, Bourdaine.

– Faible développement : Fusain d’Europe, Saule cendré, Sureau, Troène, Néflier.

Réceptionner ensuite les plants en vérifiant s’ils sont sains, frais et vigoureux. Exiger le Document Fournisseur (bon de réception, garantie du pépiniériste).

Organisation du chantier de plantation

On jalonne l’emplacement du linéaire et des arbres isolés au préalable. Il faut prévoir suffisamment de main-d’œuvre et de matériel de plantation (penser aux sacs et bâches), définir le rôle de chacun et organiser la logistique des plants (transport et positionnement pour respecter le plan de plantation).

Entreposage des plants entre la livraison et la plantation

Pour un délai inférieur à 2 ou 3 jours, les plants sont entreposés sous une bâche dans un endroit ombragé et frais. On arrose les racines et les recouvre avec un linge humide.

Dans le cas d’un délai supérieur, on délie les bottes pour éviter l’échauffement des racines et on les mettra en terre dans une jauge arrosée régulièrement (attention aux campagnols).

Attention que les plants en godet doivent être stockés à l’extérieur dans un endroit ombragé et abrité des vents desséchants du N-E, ils doivent être arrosés si nécessaire (1 x par semaine). S’ils devaient être stockés à l’intérieur, le lieu doit être aéré et lumineux (même hors période de végétation).

Couvert de plantain lancéolé et protections individuelles pour vigne.
Couvert de plantain lancéolé et protections individuelles pour vigne. - CDAF

Plantation

On procède comme suit :

–  Labourer le sol et le fraiser , ou du moins le fraiser, la plantation et la reprise des plants seront facilitées ;

– Planter de préférence à la Sainte-Catherine (du 15 au 30 novembre.) pour assurer un pré-enracinement de la haie, une reprise vigoureuse et une plus grande résistance à une éventuelle sécheresse printanière ;

–  Positionner un cordeau et planter bien rectiligne pour faciliter les dégagements ultérieurs.

– Bien protéger les racines des plants du vent et du soleil jusqu’à la mise en terre pour conserver leur fraîcheur (humidité), utiliser des sacs ou une bâche ;

–  Planter soigneusement  : trou profond, racines bien étalées et non recourbées vers le haut, tassement modéré du bout du pied sans compacter les racines ;

– Pour les plantations mitoyennes à une voie de circulation, signaler leur présence par des balises pour éviter leur destruction lors du fauchage des bords de route ;

Protection

On installe des protections adaptées (individuelles ou globales) surtout contre le bétail (clôture électrique, barbelés, engrillagement), mais aussi contre la faune sauvage . Contre le lièvre, on optera pour de la peinture de marquage Séma bleu (effet répulsif), des protections individuelles d’une hauteur de 50 cm (les protections pour vigne sont les moins chères) ou une protection électrique globale. Pour le chevreuil, on optera pour des répulsifs ou une clôture électrique (40, 80 et 120 cm de hauteur), éventuellement des protections individuelles à mailles mixtes ;

On peut aussi installer des perchoirs à rapaces contre les campagnols : 3 m < hauteur < 5 m, latte horizontale de 30 cm, densité 5 à 10 / ha concentrés sur les lignes de plantation.

Surveillance

Durant l’hiver, on parcourt et vérifie sa plantation toutes les 4 à 6 semaines pour repérer d’éventuels dégâts, en particulier ceux du chevreuil et du lièvre (section nette en biseau des plants de diamètre inférieur à 8 mm, à 30 cm de hauteur. Un seul lièvre peut sectionner une dizaine de plants/jour).

Durant la période de végétation , on contrôle sa plantation toutes les 4 à 6 semaines afin d’évaluer le développement des adventices et planifier les dégagements, de repérer les dégâts éventuels des animaux et établir le taux de reprise (s’il est inférieur à 90 %, il faudra en informer l’entrepreneur et/ou le pépiniériste pour déterminer la cause et commander de nouveaux plants afin de remplacer les arbres morts).

Les consignes de base pour l’entretien

La première année

En hiver , si des dégâts sont observés, il faut protéger sa plantation. Le montant élevé des subventions permet de couvrir l’achat des plants, la plantation et les protections en totalité ou en partie.

Lors de la reprise végétative, on dégage sa plantation vers le 15 mai et/ou vers le 30 juin (suivant la pluviométrie) à la débroussailleuse, à la tondeuse ou à l’épareuse. Jamais au cœur de l’été pour ne pas exposer brutalement les plants à l’insolation directe. Si les réserves en eau du sol sont suffisantes, on peut débroussailler un seul côté de l’alignement le 15 mai et l’autre, le 30 juin.

Fin septembre, on dégage toute sa plantation pour réduire le couvert au maximum et éviter le refuge des campagnols dans les lignes de plantation durant l’hiver.

Fin novembre, on remplace les plants morts.

Utilisation d’un cordeau.
Utilisation d’un cordeau. - CDAF

La seconde année

On dégage sa plantation vers le 15 juin et vers le 30 septembre et on maintient les protections contre le lièvre et le chevreuil.

La troisième année

Si la concurrence des adventices est trop forte, on dégage sa plantation vers le 15 juin.

Si des campagnols sont présents, on dégage sa plantation vers le 30 septembre.

D’après Damien Gillain

et Pascal Balleux

,

CDAF asbl

Pour réduire, voire éviter les opérations de dégagement

Semer un couvert herbacé

Le semis d’un couvert herbacé, 50 cm de part et d’autre de l’alignement des plants (1 m de large au total), limite la recolonisation des adventices.

Pour ce faire :

– Mélanger les semences à du sable (40 à 50 fois la quantité de semences) pour être semées le plus uniformément possible à la volée : plantain lancéolé en pur -3 g/m² (conseillé pour son effet couvre sol) ; mélange de plantain lancéolé 2,5 g/m² et phacélie 0,2 g/m² (le plus conseillé pour ses effets couvre sol et mellifère). Attention de respecter scrupuleusement les densités de semis pour la phacélie, sinon elle fera concurrence.

– Semer à la volée sur une terre travaillée autour de la mi-mars (fin mars maximum). Plomber avec un rouleau à gazon pour assurer un bon contact avec la terre et une bonne germination.

L’implantation d’un couvert herbacé nécessite idéalement un dégagement dans le courant du mois de septembre.

Poser un paillage

Il existe diverses solutions de paillage mais elles sont parfois difficiles à mettre en œuvre, onéreuses pour des grands chantiers et risquées en cas de présence de campagnols. Vrai refuge pour ceux-ci, ils s’attaquent ensuite aux racines des arbustes durant l’hiver.

Pour le paillage des haies, le bois raméal fragmenté – BRF, la plaquette forestière, la paille et le paillage plastique biodégradable en long (PLA, Cellobio® ou Sylva®) sont à conseiller. Le paillage présente l’avantage de conserver l’humidité du sol.

Risques d’échec

Plants desséchés ou de mauvaise qualité;

Plantation peu soignée;

Concurrence des adventices pour l’eau, les minéraux et la lumière;

Dégâts du bétail, des animaux sauvages (surtout le lièvre et le chevreuil) et des campagnols.

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