
Quand un veau a du potentiel
En quarantaine
Le test de performance
C’est à l’étable que les veaux commencent l’expérimentation alimentaire à l’âge de 7 mois et ce, jusqu’à 11 mois. Ils y disposent d’un parcours intérieur et extérieur.
Au Csb, les taureaux sont pesés chaque mois et alimentés par le biais d’un distributeur d’aliments automatiques (DAC) de manière à ce que l’on puisse avoir un suivi de leur efficacité alimentaire, de leur indice de consommation… Ils y reçoivent un aliment F2 spécial élevage, à raison d’1,7 kg par 100 kg de poids vif. Par ailleurs, ils ont de la paille et du foin à volonté.
L’objectif n’étant pas de les engraisser mais bien d’en faire des taureaux de saillie, leur ration est fractionnée par 10. Ils peuvent donc venir au Dac toutes les deux heures. Une fois les 20 heures écoulées, il leur reste 4 heures pour manger le solde restant. Pour eux c’est plus facile. Le but n’est pas de les engraisser mais d’en faire des taureaux de saillie.
Le suivi d’alimentation des bêtes permet au bouvier de détecter un éventuel problème chez l’animal. Un manque d’appétit peut être une alerte. À 9h du matin, il faut d’office que les taureaux aient ingéré 3kg de concentrés. S’ils sont en dessous, ils sont observés de manière à en comprendre la cause.
À 11 mois, viennent la fin de l’expérimentation et la distribution d’aliments à volonté jusqu’à la sortie.
Le triage
Si une première sélection par un jury officiel du Herd-book s’opère à 9 mois – évaluation de la conformation –, c’est à 13 mois que le triage est définitif. Un marchand vient alors déjà estimer la valeur bouchère de chacun des animaux.
Vient alors une dernière fois le vétérinaire pour vérifier que les jeunes bêtes sont bien négatives au BVD, à l’IBR, à la leucose et à la brucellose. Dans un même temps, les bouviers réalisent des tests de spermatogenèse sur les taureaux, après avoir bien sûr vérifié que l’animal n’ait pas de problèmes comportementaux. Lors de ces tests, les animaux sont filmés de manière à permettre de fournir une preuve à l’acheteur que le mâle est apte à saillir.
Des membres du Herd-Book se rendent alors au centre pour expertiser les animaux. Les animaux admis devront encore être jugés pour pouvoir aller en criée. En moyenne 80 % des taureaux vont en criée, 15 % sont admis et 5 % refusés.
À noter que les taureaux sont de nouveaux estimés du point de vue de leur valeur bouchère, par le jury et par un marchand. Ceci pour permettre à l’éleveur d’avoir une idée d’ordre de prix, mais également d’aider le potentiel acheteur à l’achat puisque ces valeurs apparaîtront dans le catalogue de criée.
Une semaine avant la criée, les taureaux sont pesés et toisés à nouveaux pour donner les dernières informations aux potentiels acquéreurs le jour de la criée.
« En criée, l’acheteur n’est jamais lésé »
Le Csb organise sept criées par an, six pour les B-BB et une pour le Herd-book limousin.
Les éleveurs ne peuvent pas approcher les taureaux lors de la vente. Le Csb doit donc jouer la transparence et donner un maximum d’infos ! C’est une relation basée sur la confiance. Les criées ont l’avantage de pouvoir offrir un large choix de taureaux, livrés avec leur pedigree, leur certificat des tares génétiques, de spermatogenèse. Le tout validé par un organisme officiel, BBG. C’est la démarche qualité qui l’exige !
Si les acheteurs veulent de grands taureaux hors origines, lourds et bien en aplombs, on en distingue deux types : ceux qui regardent davantage la morphologie et ceux qui ne regardent que les chiffres.
Les centres d’insémination s’y rendent souvent. S’ils sont à la recherche d’excellents reproducteurs, ils aiment acquérir des taureaux pour le croisement car ils ont des données chiffrées. Les données du catalogue leur donnent des arguments de vente supplémentaires pour leurs doses.
Depuis peu, nombreux sont les taureaux qui partent pour l’exportation.
Mais une autre tendance se dégage. De plus en plus de privés sont prêts à mettre des sommes importantes pour un bon taureau. Avant, c’était principalement les centres d’insémination.
Pour la responsable du Csb, Sophie Marchal, c’est le moment d’acheter des taureaux avec des données techniques, dont l’efficacité alimentaire. « Un taureau qui a une très bonne croissance et à qui il faut peu d’aliments pour croître est un animal hyper rentable ! En achetant un taureau, on achète désormais un outil. Les éleveurs y voient un investissement avec un retour sur la génétique future. C’est devenu de la spéculation ! »
Et à l’avenir ?
Le Csb espère toujours aller plus loin. « On espère pouvoir proposer un jour des taureaux génomiques. Ce sera une plus-value, mais il faut que la recherche évolue. »
Côté Limousin
