entre raison et émotion
Cette analyse, qui repose sur 2.400 études, 180.000 pages, et a fait appel à 90 experts des États membres, ouvre la porte à un renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché de glyphosate, censée expirer le 15 décembre.
Ouvre la porte seulement, car dans ce dossier pour le moins médiatique, de nombreuses voix s’élèvent pour contester le travail de l’Efsa. La controverse est d’autant plus grande que Monsanto, d’abord, et Bayer, après avoir acquis la multinationale américaine, voient les procès mettant en cause ladite substance active se multiplier. Rappelons également que le Centre international de recherche sur le cancer (dépendant de l’Organisation mondiale de la santé) a, en 2015, classé le glyphosate comme un « cancérogène probable » pour les humains.
Dans les moins à venir, le lobbying réalisé auprès des instances européennes sera très certainement intense pour faire pencher la balance soit vers un renouvellement de l’autorisation du glyphosate, soit vers une interdiction.
La science l’emportera-t-elle sur l’émotion et la communication ? La question mérite d’être posée. Et de celle-ci en découle une autre : que l’on soit pour ou contre le glyphosate – un choix que tout un chacun, agriculteur comme citoyen, se doit de respecter – peut-on balayer d’un revers de la main une analyse aussi large et étoffée que celle menée par l’Efsa ? À chacun de se forger sa propre opinion, tout en gardant à l’esprit que les produits de protection des plantes doivent être et sont utilisés avec prudence et dans le respect des réglementations en vigueur.











