Accueil Au vert

Krinkels, entrepreneur paysagiste aux multiples spécialisations

Administrations, espaces publics ou privés, gestionnaires de réseau, infrastructures de transport… Krinkels propose ses services à de nombreux organismes avec une spécialisation bien précise dans l’entretien de chacun d’entre eux. L’entreprise se positionne ainsi comme entrepreneur paysagiste de A à Z.

Temps de lecture : 9 min

À l’origine, Krinkels était un groupe d’entreprises néerlandaises. Présente dans notre pays depuis un temps déjà, la marque y a constitué ses propres sociétés belges. Il y a quelques années, à la suite d’une fusion, l’entreprise a fait le choix stratégique de se présenter sous une seule dénomination, faisant ainsi connaître beaucoup plus largement le nom de Krinkels. Rencontre avec Dieter Lannoo, directeur de la division nord du département Landscape Services, qui nous parle du développement de l’entreprise et des activités qu’elle propose.

Des activités basées sur l’élément vert du paysage

À quelles activités se consacre Krinkels ?

Nous offrons des services et menons des projets visant à créer et à entretenir des espaces verts publics. Notre champ d’action porte principalement sur l’élément vert du paysage.

Nous ne sommes pas une entreprise de travaux routiers, nous ne posons donc pas de revêtements en asphalte ou en béton. Cependant, si une route mène à un rond-point, Krinkels intervient pour l’aménager et l’entretenir. De même, nos équipes sont présentes pour l’aménagement et l’entretien des parcs et des places publiques. En Wallonie, nous effectuons davantage de travaux d’infrastructure pure. Mais, nous réorientons progressivement nos activités vers nos services d’aménagement paysager tels que nous les proposons en Flandre et à Bruxelles.

Vous consacrez-vous davantage à l’aménagement ou à l’entretien ?

Nous nous consacrons principalement à l’entretien des espaces publics. Cela représente environ 80 à 90 % de notre activité.

Une part significative de notre chiffre d'affaires provient de l'entretien quotidien des espaces verts dans les villes et communes. Nous réalisons également des travaux pour le Service public de Wallonie au sud du pays et l'Agentschap Wegen en Verkeer (Agence flamande des routes et du trafic)) en Flandre. En outre, nous collaborons avec des entreprises publiques telles que Fluvius, Ores, Infrabel, la SNCB, et d'autres encore.

Notre activité principale consiste à fournir de services d’entretien d’espaces divers comme les accotements, les terrains de sport, les parcs, mais aussi les abords de cabines à haute tension, pour Fluvius, par exemple.

Nous proposons aussi de mener des projets de A à Z, aménagement compris. Parmi nos activités figure aussi l’entretien multisite dans le secteur B2B. Cela va de l’entretien des espaces de bureaux aux parkings qui les entourent, en passant par leur végétalisation. Ces activités sont regroupées au sein de la société Krinkels Greencare.

Citons parmi d’autres spécialisations la robotisation de diverses tâches d’entretien, la lutte contre la chenille processionnaire du chêne ou, plus récemment, la lutte contre le frelon asiatique et le désherbage électrique des espèces indésirables, principalement la renouée du Japon. Pour cette dernière technique, nous avons investi dans une nouvelle machine montée sur un bras hydraulique.

On aperçoit souvent la société œuvrant au fauchage du bas-côté des routes.
On aperçoit souvent la société œuvrant au fauchage du bas-côté des routes. - Krinkels

Décentraliser pour évoluer

Comment l’entreprise est-elle devenue ce qu’elle est aujourd’hui ? On perçoit une forte croissance…

Nous avons en effet connu une belle croissance ces dernières années. Nous comptons actuellement plus de 820 travailleurs sous contrat fixe à durée indéterminée. Parmi eux, près de 700 sont mobilisés pour l’entretien des espaces verts publics.

Cette croissance a été possible grâce à la décentralisation opérée il y a quelques années. Notre siège social est situé à Bruxelles. Nous avons également des sièges à Londerzeel et à Naninne. Quelque temps après la fusion de certaines sociétés du groupe, l’entreprise a décidé de se décentraliser en ouvrant des antennes régionales. En Belgique, nous avons au total 14 sites. Chaque site dispose d’un espace de bureau et d’une salle de réunion pour permettre aux responsables de projets d’y travailler.

Ce mode de travail décentralisé a prouvé son efficacité à de nombreux égards, permettant aux collaborateurs de commencer leur journée de travail directement sur le terrain. Grâce à cette organisation, l'entreprise a pu mieux répondre aux besoins de ses clients et soutenir sa croissance continue.

L’entretien des terrains de sports, l’une des spécialité de Krinkels.
L’entretien des terrains de sports, l’une des spécialité de Krinkels. - Krinkels

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’histoire de Krinkels ?

À l’origine, Krinkels est une entreprise d’horticulture créée à Wouw, aux Pays-Bas. Nous avons accepté notre premier chantier en Belgique en 1965. C’est ainsi que, trois ans plus tard, la première antenne belge a vu le jour, à Kalmthout. Une société appelée Interplant a alors été créée. Plus tard, elle a déménagé à Londerzeel.

Nous avons mis pied à terre en Wallonie en 1980, avec la création de la société Arbel. Une autre étape importante et plus récente a été le lancement de l’entreprise bruxelloise Brufort à Laeken en 2006.

La fusion des différentes sociétés en 2009 et leur regroupement sous une dénomination commune — Krinkels — ont été déterminants pour le développement de l’entreprise. Parmi les autres étapes importantes, nous pouvons citer l’acquisition d’ISS Landscaping en 2015 (rebaptisée Krinkels Greencare) et l’acquisition l’année dernière d’Ambigreen à Tongres pour renforcer notre position dans le Limbourg.

Au niveau national, nos activités couvrent toute la Belgique. Nous sommes également présents en France, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Nous faisons partie du groupe Elkarij basé à Breda.

Aujourd’hui, la croissance de l’entreprise dépend-elle des acquisitions ?

Non, la croissance de l’entreprise repose principalement sur la décentralisation, les spécialisations, une participation accrue aux marchés publics et le renforcement de la notoriété de la marque.

Cette approche structurée a porté ses fruits.

Krinkels se consacre à l’aménagement et à l’entretien complet des espaces verts pour des clients majeurs comme les autorités portuaires de Gand et d’Anvers, les aéroports de Liège et Charleroi, et des partenaires industriels tels qu'Umicore, Arcelor et Total. Une de ses spécialisations est la gestion des arbres, couvrant tout, de l’inventorisation à l’analyse, aux conseils et à la mise en œuvre. Krinkels Treecare dispose d’une équipe dédiée à cette tâche.

Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2011, nous travaillions pour une trentaine de clubs de football. Aujourd’hui, nous nous occupons de plus de 300 terrains de sport. Une fois de plus, nous nous spécialisons dans l’entretien et la rénovation des pelouses, plus spécifiquement le gazon naturel.

Récemment, l’entreprise a investi dans la lutte électrique contre les adventices.
Récemment, l’entreprise a investi dans la lutte électrique contre les adventices. - Krinkels

S’adapter à la demande et former

Comment gérer une entreprise qui compte des centaines d’employés, des dizaines de sites et plusieurs spécialisations ?

En Belgique, Krinkels Landscaping Services est divisée géographiquement en trois régions : Nord, Centre et Sud. Chaque directeur de département est responsable de son site et de sa région respective, et est épaulé par des gestionnaires de chantiers.

Comme nous avons plusieurs sites, nous pouvons facilement nous déplacer pour déployer le personnel de manière optimale en fonction des activités saisonnières. Pour faire face aux pics de demande, nous travaillons avec des entrepreneurs locaux, des indépendants, des fils d’agriculteurs, des concessionnaires régionaux de machines, des étudiants en agriculture et des intérimaires.

Voyez-vous d’autres évolutions au sein du secteur ou de l’entreprise ?

Outre l’entretien végétal, le secteur bascule progressivement vers l’entretien complet des lieux. Là où, auparavant, il s’agissait plutôt de tondre, de tailler et d’élaguer; aujourd'hui, l'objectif est de garantir la propreté totale des espaces. C’est pourquoi, ces dernières années, nous avons beaucoup investi dans des balayeuses, des cureuses et des brosses à désherbage.

Cette évolution a aussi été impulsée par le client lui-même. Auparavant, l’Agentschap wegen en verkeer séparait les activités d’entretien et de nettoyage des espaces verts. Elle les a aujourd’hui regroupées. En tant qu’entrepreneur, nous nous sommes adaptés à cette évolution. L’Agence a été à l’origine d’autres évolutions, comme l’externalisation totale du service d’hiver. Elle désigne une entreprise responsable par district, qui doit s’occuper de tout ce qui concerne le service d’hiver, que ce soit en sous-traitance ou non.

Des changements climatiques ont également influencé les pratiques de l’entreprise. Les saisons se sont allongées, ce qui modifie les calendriers d'entretien. Alors que la première tonte d’entretien périodique avait lieu vers le 10 avril, elle a souvent lieu un mois plus tôt aujourd’hui. Les dernières tontes de l’année sont également plus tardives.

Il n’est sans doute pas facile de trouver du personnel qualifié en suffisance. Comment vous y prenez-vous ?

Certaines compétences sont effectivement difficiles à recruter et la polyvalence du personnel est particulièrement importante. Par exemple, nous avons besoin d’un grutier qui manie parfaitement les manettes, mais qui accepte aussi de donner un coup de pelle de temps en temps ou de troquer sa machine contre un tracteur ou un camion.

En ce qui concerne la formation du personnel, nous visons quatre formations par personne et par an. Actuellement, un plan de développement personnel est en cours d'élaboration pour chaque collaborateur, afin de faciliter leur évolution et de renforcer leurs compétences.

Par ailleurs, nous employons de nombreux étudiants issus du secteur agricole. Nous aimons travailler avec des personnes de ce secteur. Et nous comptons faire davantage appel à elles à l’avenir. C’est d’ailleurs pour cela que nous étions présents au salon de l’agriculture Agribex en 2023. Toute personne souhaitant nous rejoindre — que ce soit à temps plein ou à temps partiel, sous contrat fixe ou en tant qu’indépendant est la bienvenue. Je suis convaincu que le secteur agricole dispose de profils intéressants pour nous.

Krinkels voit dans le secteur agricole un vivier de profils intéressants et collabore avec des écoles pour faire connaître l’organisation aux jeunes. Chaque site propose des projets d’apprentissage en alternance, permettant ainsi aux étudiants de découvrir le métier et de se former dans un cadre professionnel.

L’avenir : garder l’avantage

À quels défis Krinkels est-elle actuellement confrontée ?

Nos défis relèvent d’une combinaison de facteurs. Nous sommes toujours à la recherche de personnel et le marché de la sous-traitance est très dynamique. Nous restons donc à l’affût des opportunités et mettons tout en œuvre pour créer de nouvelles spécialisations. Cela nous permet de continuer à nous spécialiser et à nous distinguer. Nous sommes le leader du marché des espaces verts publics et nous voulons le rester.

En réalité, le défi consiste à diminuer les coûts: réduire les distances jusqu’aux chantiers, éviter les transports inutiles et effectuer autant que possible les travaux mécaniquement.

Je suppose que l’électrification touche aussi votre entreprise. Comment se manifeste-t-elle?

Nos voitures de société sont soit entièrement électriques soit hybrides. Cela dépend un peu du lieu de travail et des machines utilisées. L’électrique est en tout cas omniprésent. Progressivement, nous installons des panneaux solaires sur les toits de nos véhicules pour recharger le petit matériel électrique.

Comment recharger le matériel électrique dans ce cas?

Notre objectif est de remplacer un tiers du petit matériel par du matériel électrique. Et cette proportion va encore augmenter. Chez certains clients, nous ne pouvons tailler les haies qu’à l’aide d’outils fonctionnant sur batterie.

Sur les terrains de sport par exemple, nous misons sur la robotisation. Le traçage, la tonte et le désherbage y sont effectués par des robots. Pour le désherbage, un collaborateur dépose un robot sur le terrain de sport le matin et le récupère 30 heures plus tard, par exemple, tout en seuveillant ses progèrs à distance via une tablette.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir?

À l’avenir, nous voulons continuer à travailler sur la durabilité de notre entreprise et la réduction des émissions de CO2 de nos activités, mais aussi réfléchir à la manière de nous «verdir» davantage. L'entreprise souhaite également jouer un rôle de conseil auprès de ses clients, les aidant à végétaliser leur environnement en remplaçant les espaces bétonnés par des espaces verts.

Enfin, nous comptons renforcer la notoriété de notre marque. Nous sommes un acteur national majeur dans le secteur de l’aménagement paysager. Il y a encore des communes et des maîtres d’ouvrage qui ne nous connaissent pas, et nous souhaitons aussi leur proposer nos services. Nous voulons être encore plus actifs sur le marché et être visibles dans les rues au quotidien.

D’après Tim Decoster

A lire aussi en Au vert

Construire l’avenir de la Gaume avec ses acteurs

Environnement Le Parc naturel de Gaume renouvelle son plan de gestion pour la période 2026-2035. À cet effet, et en vue de construire l’avenir de la Gaume avec celles et ceux qui la façonnent, il entend mobiliser largement les acteurs du territoire.
Voir plus d'articles