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Plateforme d’essais Basf à Obaix: une saison à forte pression qui confirme l’intérêt d’un bon positionnement

Pour la cinquième année consécutive, Basf a centralisé ses essais de démonstration autour de la ferme du Grand Marcha à Obaix. La plateforme est principalement une vitrine pour les fongicides à base de Revysol, nom de marque pour la substance active mefentrifluconazole, la nouvelle génération de triazole, lancée en 2021 en céréales, en 2022 en pommes de terre, betteraves sucrières et colza, en 2023 en arboriculture fruitière et, cette année, en vigne.

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La société profite de cette plateforme pour insister sur l’importance d’une gestion responsable de l’utilisation des produits de protection des plantes et en particulier des produits à base de bentazone, de métazachlore, de diméthénamide-P, de flufénacet et de terbuthylazine et pour rappeler les mesures concrètes pour éviter la présence de ces molécules dans les eaux de surface ou souterraines. C’est un enjeu capital afin de pouvoir maintenir ces solutions à l’avenir et éviter de nouvelles restrictions ou un retrait de ces molécules.

Déclaration obligatoire pour la bentazone

Concernant la bentazone, un rappel sur l’interdiction d’appliquer le Basagran Sg et Corum sur sol vulnérable au lessivage est ainsi fait. L’entreprise a notamment développé une carte qui permet d’identifier les parcelles concernées (https://www.agro.basf.be/fr/Durabilité/Product-Stewardship/grondwater_diepte/). C’est d’ailleurs via le même site qu’il est désormais obligatoire d’enregistrer les parcelles de pois, haricots verts, fèves et féveroles pour lesquelles le producteur envisage un traitement. Le document produit doit ensuite être soumis aux autorités régionales compétentes.

Retour en force de la ramulariose et présence accrue des grillures en orge d’hiver

Les conditions climatiques ont favorisé le développement des maladies en orge et principalement de la rouille naine, de l’helminthosporiose et surtout de la ramulariose.

La rouille naine a été très bien contrôlée par les différents traitements.

Contre l’helminthosporiose, la pyraclostrobine présente dans différents produits commercialisés par la marque (Balaya, Comet New, Magnum, Mizona et Priaxor EC) a montré tout son intérêt.

La forte pression de ramulariose a permis de mettre à nouveau en avant l’excellente efficacité des fongicides à base de Revysol (Balaya, Lenvyor, Revystar Gold, Revytrex et Verydor).

Un fait particulier cette année, est la présence plus importante des grillures contre lesquelles les meilleurs résultats ont été obtenus avec la combinaison d’une solution à base de Revysol et de folpet.

Bruno Burlet, crop advisor Basf, rappelle également la combinaison essentielle de traitements fongicides et régulateurs en escourgeon pour limiter au maximum les bris de tiges : « l’un sans l’autre, on constate à chaque fois que la végétation est plus sensible aux bris de tiges ».

La synergie entre traitements fongicides et régulateurs reste un élément clé pour limiter la verse.
La synergie entre traitements fongicides et régulateurs reste un élément clé pour limiter la verse. - D.J.

Pression inédite de maladies en froment d’hiver

Cette saison se caractérise par la plus forte pression de rouille brune jamais observée depuis la mise en place des essais à Obaix. À tel point que, dans les parcelles non traitées, la rouille brune a colonisé très tôt l’ensemble des feuilles jusqu’à les faire jaunir complètement et à provoquer un arrêt de la croissance et un dessèchement prématuré des plantes. « Dans ce contexte, le large spectre d’action, la curativité et la rémanence du Revysol ont pu être testés en situations complexes et son effet stop a pu clairement être mis en évidence ».

Contre la rouille brune et la septoriose, bien présente également, les solutions à base de Revysol et Xemium (Balaya + Imtrex EC, Lenvyor + Priaxor EC, Revystar Gold, Revytrex et Verydor), associés on non à la pyraclostrobine, assurent la meilleure protection.

Avec une telle pression de maladies, l’entreprise insiste sur l’observation régulière des parcelles, l’importance d’intervenir tôt et régulièrement et de traiter dès le stade dernière feuille étalée atteint plutôt que d’attendre la sortie des épis. « On est tous conscients qu’on ne fera sans doute pas des rendements records cette année mais les traitements correctement effectués feront la différence. Pour un même investissement, le résultat peut être totalement différent selon le positionnement. Il est dans l’intérêt de l’agriculteur d’agir dès le stade 30 et d’ensuite assurer une cadence suffisante et régulière et, dans l’idéal, de protéger la dernière feuille dès qu’elle sort. Même si on sait qu’en théorie tout est toujours plus facile qu’en pratique, surtout cette année ».

Avec une telle pression de maladies, l’entreprise insiste sur l’observation régulière des parcelles, l’importance d’intervenir tôt et régulièrement et de traiter dès le stade dernière feuille étalée atteint plutôt que d’attendre la sortie des épis.
Avec une telle pression de maladies, l’entreprise insiste sur l’observation régulière des parcelles, l’importance d’intervenir tôt et régulièrement et de traiter dès le stade dernière feuille étalée atteint plutôt que d’attendre la sortie des épis. - D.J.

Nouveauté avec l’arrivée de Navura

Navura est un nouveau fongicide contenant du Revysol (50g/l méfentrifluconazole, 100g/l prothioconazole) agréé pour lutter, selon la céréale, contre la septoriose, les rouilles (brune, jaune et naine), le piétin-verse, l’oïdium, la fusariose, l’heminthosporiose du froment (DTR) et de l’orge, la rhynchosporiose et la ramulariose. Il est applicable dans les principales céréales d’hiver et de printemps (froment, orge, épeautre, triticale, seigle et blé dur) et complète ainsi l’offre des solutions de montaison à base de triazole déjà composée de Balaya (100g/l méfentrifluconazole, 100g/l pyraclostrobine), Lenvyor (100g/l méfentrifluconazole) et Simveris (90 g/l metconazole).

Bonne utilisation des antigraminées multicultures

Basf a aussi mis en place cette année un essai avec le Focus Plus associé au Dash pour lutter contre les repousses de céréales et le ray-grass. L’objectif de l’essai est de montrer l’importance de traiter dans de bonnes conditions -de préférence le matin, sur sol humide et avec une humidité de l’air suffisante- et d’appliquer une dose de produit adaptée à la situation.

Flore inhabituelle en betteraves

On constate cette campagne des changements dans la flore habituellement présente en betteraves. En effet, les séneçons sont largement présents alors que les chénopodes se font discrets. À travers son essai de lutte contre les mauvaises herbes en betteraves, la marque montre l’importance de la pré-émergence avec Kezuro (571 g/l métamitrone, 71 g/l quinmérac) et l’intérêt d’ajouter Kezuro ou Tanaris (333 g/l diméthénamide-p, 167 g/l quinmérac) dans les traitements en post-émergence.

« Il faut reconnaître que du fait de l’humidité les schémas de désherbage ont en général bien fonctionné cette année. Néanmoins, quelques enseignements peuvent être tirés dont notamment l’utilité du Kezuro en pré-émergence. Certains ont tendance à l’associer en demi-dose au Centium (360 g/l clomazone) pour prévenir les mercuriales mais, attention qu’en cas de grosse problématique aethusa, il ne sera jamais aussi fort qu’en pleine dose. On peut également mettre en avant l’atout de positionnement du Tanaris qui contient la même matière active que le Frontier Elite (720 g/l diméthénamide-p) mais, contrairement à ce dernier qui ne peut être appliqué qu’à partir du stade 4 feuilles de la betterave, est déjà agréé au stade cotylédons et conseillé au stade 2 feuilles. Enfin, il est a noté que dans le système Conviso un partenaire tel que Kezuro ou Tanaris n’est pas inutile en termes de rémanence sur certaines adventices telle que la véronique. »

Spectre et complémentarité des herbicides racinaires

Un essai avec semis de mauvaises herbes montre le spectre d’efficacité de différents herbicides racinaires utilisés en maïs, betteraves, pommes de terre, légumes, cultures ornementales ou terrains meubles non cultivés. Parmi les herbicides racinaires testés citons le Frontier Elite, le Kezuro, le Stomp Aqua, le Tanaris et le Toki. Cet essai met en évidence la complémentarité et l’intérêt de l’association de différents herbicides pour élargir le spectre d’action et améliorer l’efficacité du désherbage.

Revysol en pommes de terre et en betteraves sucrières

La société profite de sa plateforme d’essais d’Obaix pour rappeler l’intérêt du Belanty, Dynergy et Velary, fongicides à base de Revysol (75 g/l méfentrifluconazole), dans la lutte contre l’ a lternaria en pommes de terre et les principales maladies fongiques foliaires en betteraves sucrières. « Belanty est souvent envisagé dans des schémas avec Recital (125 g/l fluopyrame, 125 g/l prothioconazole) pour lutter contre l’alternaria en pommes de terre, dans ce cas, on insiste plus que jamais sur le fait de respecter les règles du Frac concernant l’utilisation des fongicides avec, entre autres, un SDHI une fois sur deux. Dans le cas d’un schéma en trois traitements, on conseille donc de débuter par la triazole pure ».

En betteraves sucrières, la gamme s’était élargie en 2023 avec l’arrivée du Revystar Gold et du Verydor (50 g/l fluxapyroxad, 100 g/l méfentrifluconazole).

Lutte contre le mildiou en pommes de terre, un défi majeur

Trois règles essentielles pour lutter efficacement contre le mildiou dans un contexte où certaines souches sont résistantes à des familles chimiques couramment utilisées sont également rappelées lors de la visite de la plateforme. Cette nouvelle stratégie de lutte est basée sur une association de minimum deux modes d’action différents lors de chaque traitement, une alternance complète des modes d’action à chaque passage ainsi que le respect des recommandations FRAC. Il est également rappelé qu’en raison de leur mode d’action unique, Zampro et Enervin SC, contenant tous les deux 200 g/l amétoctradine, sont des partenaires importants car ils sont encore efficaces sur toutes les souches de mildiou. « En tant que partenaire à 1,2l/ha, Zampro permet d’améliorer significativement l’efficacité sur la souche de mildiou 43 résistante à certains fongicides. Il est déconseillé de le sous-doser. L’application se fera au maximum trois fois, toujours en association, avec un intervalle d’au moins 5 jours », explique Bruno Burlet.

Gestion durable de l’azote

Dans un contexte où l’amélioration de l’efficience de l’azote devient cruciale, la société insiste aussi sur ses 2 nouvelles solutions, Limus Perform et Vizura.

Limus Perform est un produit à mélanger dans la solution azotée pour limiter les pertes par volatilisation ammoniacale.

Vizura peut, quant à lui, être mélangé dans la solution azotée ou dans les effluents d’élevage afin de réduire les pertes par lessivage des nitrates et volatilisation du protoxyde d’azote.

Cette année, de nombreux essais dans diverses cultures ont été mis en place afin de démontrer l’intérêt de ces produits dans une gestion durable de l’azote minéral et organique.

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