Printemps sombre et bactéries, un cocktail qui plombe la récolte de pommes et de poires
Les récoltes de pommes et de poires pour l’année en cours s’avèrent inférieures à celles de l’année précédente. Selon les estimations, la récolte de pommes devrait être inférieure de 34% à la moyenne des cinq dernières années, tandis que la récolte de poires accuserait un recul de plus de 25%.

Ces estimations, corroborées par des prévisions européennes également pessimistes, proviennent d’une enquête menée par l’Agence flamande de l’agriculture et de la pêche et la fédération belge des coopératives horticoles (VBT) auprès de 200 entreprises fruiticoles à travers le pays. Selon leurs conclusions, la récolte de cette saison devrait atteindre 133 millions de kilogrammes de pommes et 279 millions de kilogrammes de poires, soit des baisses respectives de 34% et 26%.
«Ces chiffres reflètent une baisse finalement moins importante qu’attendue», tempère Danny Bylemans, du centre «PC Fruit» à Velm (Limbourg). «Si la diminution de 26% de la production de poires peut sembler considérable, il faut rappeler que la récolte de l’année précédente n’avait pas atteint des sommets. Ce phénomène s’explique en grande partie par un printemps particulièrement sombre et des épisodes de grêle auxquels est venue se greffer une bactérie qui a contribué à la chute d’une partie des fruits.»
Concernant les pommes, M. Bylemans pointe du doigt la diminution des surfaces cultivées. «Avec environ 4.500 hectares dédiés à la culture de la pomme, nous sommes à la moitié de la superficie exploitée il y a 15 ans. De plus, les gelées survenues au mois d’avril ont congelé une partie des pommes.»
Le printemps sombre n’a pour autant pas altéré la saveur des pommes et des poires. «Les fruits endommagés ont été retirés manuellement au cours de leur croissance», poursuit-il. «La saveur se développe principalement lors des dernières semaines précédant la récolte, grâce au processus de photosynthèse. Les conditions météorologiques favorables attendues dans les prochains jours devraient donc permettre d’obtenir des fruits savoureux, à condition que les producteurs restent vigilants face aux risques de coups de soleil.»
La demande restant à peu près constante, M. Bylemans anticipe une légère augmentation du prix des poires, en raison de la baisse de la récolte. «La Belgique et les Pays-Bas, deux des trois principaux producteurs, font face à une baisse importante de leur production, ce qui pourrait engendrer une légère hausse des prix.»
En revanche, aucune augmentation significative du prix des pommes n’est à prévoir, la Belgique étant confrontée à une surproduction structurelle dans ce secteur.