Accueil Potager

Le mesclun, un mélange original pour associer économie et créativité

L’arrivée de l’automne ne signifie pas pour autant que la production s’arrête totalement au potager. Les températures douces annoncées pour les prochains jours sont favorables à la mise en place de mescluns. Ces mélanges de jeunes pousses permettent, par ailleurs, de valoriser les fonds de paquets de semences.

Temps de lecture : 5 min

Nous savons combien la météo des douze derniers mois a compliqué le travail des professionnels de l’agriculture. Pour nos potagers, même si les conséquences sont moins lourdes, ce ne fut pas simple non plus. Les sols restent gorgés d’eau. Préparer la terre en vue des semis n’est pas possible partout.

Soyons positifs. Si nous disposons de bacs de culture, d’une serre ou de couches sous châssis, il est possible de réaliser un des derniers semis de l’année tout en permettant une belle occupation du sol sous ces abris. Ceci, grâce aux mescluns.

Jusqu’à trois récoltes

Les jeunes feuilles produites en mélange sont naturellement bien adaptées pour constituer des salades fraîches. La récolte peut déjà se faire 5 ou 7 semaines après le semis. De plus, plusieurs espèces repoussent et peuvent nous offrir une seconde voire une troisième récolte.

Mélanger les goûts et les couleurs

L’objectif étant de récolter rapidement des jeunes feuilles pour constituer une salade, les espèces choisies sont appréciées pour leur feuillage et leur croissance rapide. Et dans ce cadre, nous pouvons être économes et créatifs !

Nous économisons en utilisant les fonds de paquets de semences qui risquent de ne plus être utilisés en semis purs l’an prochain. Ce sont des lots proches de la date recommandée de semis, voire qui l’ont dépassé. C’est donc l’occasion de faire un tri dans nos réserves de graines.

La créativité est de mise en mélangeant les goûts et les couleurs. Les coloris des feuilles peuvent être rouges, verts, vert tendre. Les feuilles peuvent être découpées ou à bords lisses.

Les laitues, les chicorées à feuilles comme les frisées, les scaroles, les chicorées italiennes, la roquette, la mâche, les bettes, le pourpier, l’arroche, la moutarde sont des exemples d’espèces valorisables à mesclun.

Pour avoir une belle production, les laitues, la salade de blé (mâche) et l’épinard sont une base qui devrait représenter au moins les deux tiers du total des semences.

Profitez des températures douces

Les mélanges de type mesclun sont semés du printemps à l’automne. Les laitues et la salade de blé lèvent mieux si la température du sol est inférieure à 20°C.

En principe, il est trop tard pour semer en plein air. En revanche, dans un bac protégé sur le balcon ou la terrasse, sous une serre ou sous châssis, nous pouvons encore semer lors des prochains jours. De plus, les températures annoncées pour les prochains jours par les services météo sont douces pour la saison. En milieu d’automne, les semis sous abris sont donc possibles.

Nous reprendrons ensuite les semis sous abris en février et en plein air à partir de fin mars ou d’avril. Ils pourront être poursuivi en été et au début de l’automne suivant.

L’objectif est de tenter de profiter autant que possible de températures proches de 15 à 20°C. Le plein air convient bien au printemps et en fin d’été. En plein été, nous choisirons des sites qui ne sont pas en plein soleil, par exemple, ceux qui sont ombragés par des arbres ou des bâtiments lors des heures les plus chaudes de la journée.

Garder le sol frais jusqu’à la récolte

Pour que la levée soit régulière et que les plantes développent un bon enracinement, le sol doit être bien affermi. Nous commençons par un décompactage. Ensuite, nous travaillons le sol à l’aide d’un râteau. On veillera à éviter les sols caverneux pour deux raisons. D’une part, il convient de favoriser une bonne pénétration des racines dans le sol. D’autre part, les cavernes constituent des refuges pour les limaces.

Nous pouvons semer en lignes ou à la volée. Les semis en lignes facilitent le désherbage. Pour ceux-ci, comptons sur environ 200 graines par mètre courant, soit 0,5 cm entre deux graines. C’est un semis en très fin cordon. Les lignes sont tracées à 0,5 cm de profondeur. Nous les recouvrons de terre fine. Nous raffermissons le sol avec le dos du râteau. Nous arrosons régulièrement à pluie fine pour garder de la fraîcheur durant toute la période de culture, du semis jusqu’à la récolte.

Quand récolter ?

Nous récoltons cinq à sept semaines après le semis, du moins tant que les conditions de culture sont poussantes. Les jeunes feuilles sont tendres. Plusieurs espèces peuvent repousser si la récolte n’a pas abimé le cœur en croissance. Pour disposer de production fraîche, nous comptons sur des semis de petites quantités réalisés toutes les trois semaines.

Quand les plantes deviennent plus âgées, elles risquent de devenir plus fibreuses et moins tendres.

Les adventices peuvent concurrencer la production et obliger le cueilleur à une tâche de tri entre plantes souhaitées et celles qui ne le sont pas. Notons que certaines adventices sont savoureuses également.

A titre d’exemple, voici quelques-unes des plus fréquentes de ces plantes sauvages. Les jeunes feuilles et tiges de gaillet gratteron, de chénopode blanc, de lamiers, de consoude, de bourrache, de capselle bourse-à-pasteur, de mouron des oiseaux, d’amarantes, de sené, de cardamine hérissée, de laiteron des champs et de laiteron maraîcher sont très savoureuses et apportent une touche positive aux mélanges.

F.

A lire aussi en Potager

Réussir à faire germer les semences avant de les semer

Potager La germination des semences se produit généralement après le semis. Pour ce faire, une graine doit être viable et avoir levé sa dormance. Son milieu d’accueil, soit la terre, lui apporte la chaleur, l’humidité et l’oxygène nécessaires. En principe, le semencier propose des graines aptes à germer, accompagnées d’une période d’utilisation recommandée et d’une date limite de semis indiquée sur l’emballage. Le jardinier choisit alors de semer lorsque le sol lui semble offrir des conditions favorables, ce qui n’est pas toujours le cas en ce début d’année. Il est toutefois possible d’accélérer un peu le processus pour les premiers semis : c’est le but de la prégermination.
Voir plus d'articles