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Le contrat de pâturage, une obligation pour le calcul du taux de liaison au sol

Faire pâturer ses animaux sur une parcelle d’un confrère requiert l’établissement obligatoire d’un contrat de pâturage. Le pâturage engendre, en effet, une production d’azote qui, dans ce cas, est exportée. Elle doit être prise en compte dans le calcul du taux de liaison au sol.

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Pour se conformer à la législation, tout agriculteur est tenu d’avoir un taux de liaison au sol (LS) inférieur à l’unité. Chaque exportation ou importation d’effluents d’élevage sur l’exploitation doit être renseignée car elle influence ledit LS. Le pâturage du cheptel sur les terres d’un autre agriculteur est donc concerné au premier chef.

Le Programme de gestion durable de l’azote (Pgda) prévoit, depuis 2014, la comptabilisation de l’azote échangé à travers le contrat de pâturage. Si vos animaux paissent sur des parcelles déclarées par un autre agriculteur ou celles d’un particulier, les exportations d’azote correspondantes doivent être décomptées de votre LS.

A contrario, si des animaux dont vous n’êtes pas propriétaire se trouvent sur des surfaces que vous déclarez, cela représente une quantité d’azote supplémentaire qui doit être ajoutée dans le calcul de votre LS.

Un mouvement d’effluents mesuré

Pour inclure l’impact d’un pâturage dans le calcul du taux de liaison au sol de l’agriculteur, certaines informations doivent être mentionnées dans le contrat : les coordonnées des deux parties, le nombre et le type d’animaux qui font l’objet du contrat, le nombre de jours de pâturage (inférieur à 365 jours), la localisation des prairies pâturées (numéro de la parcelle) et la quantité d’azote qui sera produite durant la période de pâturage.

Cette dernière peut se calculer en multipliant, pour chaque catégorie animale, le nombre d’animaux qui pâturent par la production théorique quotidienne d’azote par tête (tableau 1) et par le nombre de jours de pâturage prévus. Il convient ensuite de sommer les nombres obtenus pour les différentes catégories.

16- Production quotidienne d’azote par catégorie animale

Par exemple, pour un contrat concernant six génisses de 1 à 2 ans, occupant la parcelle du 15 avril à mi-septembre, le calcul sera le suivant : 6 génisses x 0,13 kg N/tête/jour x 153 jours = 120 kg d’azote. Cette dernière valeur sera celle à indiquer dans le contrat.

Pour accompagner les agriculteurs, Protect’eau met à leur disposition un calculateur de l’azote produit au pâturage, disponible en ligne via www.protecteau.be/fr/contrat-de-paturage.

Deux possibilités pour signaler le mouvement

Le contrat de pâturage peut être réalisé par voie papier ou par voie informatique. Le document papier est disponible auprès de l’administration ou de Protect’eau. Il doit être envoyé à l’administration 15 jours avant le commencement du pâturage, de manière à ce que l’information soit bien réceptionnée avant le début effectif du contrat.

Pour la voie informatique, le contrat peut être réalisé jusqu’au jour même. Petite nouveauté, la localisation de la parcelle (n° pac) devra désormais être indiquée sur le contrat. Attention , depuis le 1er avril, une nouvelle application du Service public de Wallonie doit être utilisée pour l’encodage des contrats de pâturage, d’épandage et des documents de suivi. L’accès se fait via l’adresse suivante : https://agriculture.wallonie.be/opw/ls/login.

Le contrat de pâturage n’a pas d’effet rétroactif. La période couverte démarre à partir du jour renseigné. Les deux parties sont tenues de conserver celui-ci signé trois ans après son échéance.

Dans le cas d’un pâturage à cheval sur deux ans

Une « année LS » couvre les échanges de matières organiques conclus entre le 1er avril de l’année en cours et le 31 mars de l’année civile suivante. Si un contrat de pâturage concerne deux « années LS », les quantités d’azote comptabilisées pour l’une ou l’autre période le seront au prorata des jours de pâturage qui s’y rapportent.

Par exemple, pour six génisses de 1 à 2 ans pâturant du 15 mars au 15 mai 2024 (61 jours au total), 17 jours seront comptabilisés sur le LS 2023 (du 15 au 31 mars 2024) et 44 pour le LS 2025 (du 1er avril au 15 mai 2024). Ce partage représente 13,4 et 34,58 kg d’azote échangés.

Protect’eau

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