Agriculture familiale, spécialisation, polyvalence, agrandissement, transformation à la ferme, circuit court, autonomie, association, bio à petite ou grande échelle, agroforesterie, écologiquement intensif, raisonné, traditionnel, industriel… Lorsqu’il s’agit de définir le modèle d’agriculture à promouvoir ou à bannir, pour un avenir plus heureux et « durable » au sein de nos exploitations…, les concepts et les théories ne manquent pas. Comme d’ailleurs, les gourous, experts et autres messies plus ou moins bien informés, qui, juré craché, détiennent la recette miracle et ne comprennent pas que celle-ci ne soit pas appliquée à large échelle et depuis des lustres, tant elle tombe sous le sens. Sans parler de la diversité des réponses à apporter au grand défi de ce siècle : comment nourrir des milliards d’habitants de plus sur la planète avec des ressources limitées en terres arables ! Mais, ne tombons pas pour autant dans le sarcasme facile, il est des pistes plus documentées et argumentées que d’autres, des études plus solides et des « experts » plus dignes de confiance que d’autres. Ce préambule quelque peu caustique ne doit pas nous empêcher de poser le regard sur les conclusions de la (très provisoirement) dernière étude parue sur le thème « Dans un contexte d’instabilité économique, quel modèle d’agriculture est-il le mieux à même de résister ? ». Dans le paysage français, l’analyse menée par France AgriMer et le ministère de l’Agriculture pointe la solidité et la souplesse particulières des exploitations de grande taille, déployant plusieurs activités végétales et/ou animales de valeur (telles que bovins laitiers, hors-sol et fourrage ou encore céréales, pommes de terre et élevage), face à la volatilité des marchés. À l’opposé de la spécialisation à outrance des fermes et des régions… mais aussi de l’exploitation familiale, même s’il optimise la main-d’œuvre disponible. Intéressant, à priori. Pour tous ? Non, les auteurs de l’étude l’admettent volontiers !
