Age au premier accouplement
De manière générale, la première saillie a lieu lorsque l’animal atteint un poids équivalent à 80 % de son poids adulte. En race moyenne, le poids adulte se situe dans la fourchette des 4-4,5kg. Le poids idéal pour le premier accouplement se situe donc vers 3,2kg.
Rythme de reproduction
En élevage amateur ou d’agrément, le système d’élevage extensif est le plus souvent adopté par les éleveurs. En effet, ils tiennent à ménager la longévité de leurs femelles. Avec ce système, on compte 5 portées par an et par femelles, ce qui représente une trentaine de lapereaux sevrés par lapine et par an. Le sevrage a lieu 5 à 6 semaines après la mise bas et le réaccouplement se fait 1 semaine après le sevrage.
En élevage semi-intensif, la saillie est réalisée 10 à 12 jours après la mise bas alors que la femelle est présentée au mâle dans les 24 à 36h suivant la mise bas en élevage intensif. Il existe aussi des pratiques intermédiaires entre l’élevage intensif et semi-intensif avec des saillies 7-8 jours après la mise bas.
Dans la cage du mâle
La saillie doit toujours avoir lieu dans la cage du mâle. Si ce n’est pas le cas, le mâle introduit dans la cage de la femelle va d’abord marquer son territoire, ce qui prendra un certain temps. Il se sert pour cela de glandes odoriférantes se situant sous son menton.
Avant de transférer le mâle dans la cage de la femelle, vérifiez la réceptivité des femelles en observant la vulve. Celle-ci est rouge et dilatée chez une femelle en chaleur et réceptive.
Heures de la saillie
Toutes les heures du jour ne conviennent pas à la saillie. Les saillies effectuées très tôt le matin semblent donner de meilleurs résultats. On peut aussi les effectuer le soir avec des résultats tout à fait satisfaisants. Par contre, les saillies en pleine journée notamment l’été aux heures chaudes sont déconseillées car le lapin est un animal qui vit avant tout la nuit. Pour les mâles reproducteurs, il est donc préférable de respecter la phase de repos durant la journée.
Surveillance
Pour que la saillie se fasse dans les meilleures conditions possible, l’éleveur veillera à présenter une jeune femelle à un mâle expérimenté et dont le format est en rapport avec la taille de la femelle. Éviter d’alimenter les animaux juste avant l’accouplement.
La surveillance des saillies est recommandée pour s’assurer qu’elles ont bien lieu. Le cas échéant, elle permet aussi de séparer rapidement deux partenaires qui se querellent. Lorsqu’une femelle apparemment en chaleur refuse de se laisser chevaucher, elle peut éventuellement être présentée à un autre mâle. Après avoir déposé sa semence, le mâle se retire rapidement, très souvent avec une chute sur le côté. La femelle peut être retirée après la saillie et replacée dans sa cage mais le taux de réussite est supérieur si on la laisse dans la cage du mâle 20 à 30 minutes, jusqu’à ce qu’elle soit redevenue calme. Cela augmente les chances de gestation. D’ailleurs, durant ce laps de temps, il y a souvent une seconde saillie.
Rythme d’utilisation des mâles
Normalement, chaque mâle reproducteur ne doit saillir qu’une femelle par jour. Dans des circonstances particulières, l’éleveur peut utiliser le mâle pour un rythme journalier de saillies plus grand. Deux femelles reproductrices peuvent au maximum être couvertes par le même mâle le même jour. La première saillie sera alors faite tôt le matin et la seconde tard le soir. Un écart de minimum 12h entre 2 saillies est vivement recommandé.
Par semaine, un mâle ne sera pas utilisé plus de 3-4 fois, 5 maximum. Dans les élevages d’une certaine importance, conduit en système semi-intensif ou intensif, on compte 1 mâle pour 8 femelles reproductrices. Un mâle pour 10 reproductrices suffit si les saillies se font de façon régulière. Pour la période critique qui suit l’été, d’août à octobre, l’éleveur peut toujours prévoir quelques jeunes mâles moins sensibles à la mue. Enfin un mâle adulte peut produire 250 millions de spermatozoïdes en 24h. Le volume de sperme par éjaculation atteint en moyenne 0,5-0,6ml et contient de 150 à 400 millions de spermatozoïdes.
Physiologie des lapines
Les lapines présentent une physiologie particulière au niveau de leur appareil reproductif. Elles ne présentent pas de signes visibles de chaleur. Certaines lapines ont un cycle de chaleur de 16-17 jours, tandis que ce n’est nullement le cas pour d’autres.
L’ovulation ne se produit pas à la fin de la chaleur, mais se fait suite à la saillie du mâle. Elle est induite par l’accouplement. Suite à la saillie, l’hormone hutrémisante est amenée dans le circuit sanguin. Elle agit sur l’ovaire et fait éclater, 10 à 12h plus tard, les follicules matures. Les ovules libérés (10 à 20) passent par les oviductes et arrivent dans la matrice où ils seront fécondés par les spermatozoïdes. Des corps jaunes apparaissent en même temps sur l’ovaire, empêchant d’autres ovules de mûrir. Immédiatement après la mise bas, la lapine est à nouveau féconde et peut être saillie immédiatement par le mâle.
L’odeur est un sens capital en matière de physiologie sexuelle des lapins. Généralement, une femelle qui a séjourné dans la case du mâle reproducteur (en l’absence de celui-ci) entre 4 et 6h devient extrêmement réceptive et libère plus facilement ses ovules. Un gage de réussite pour l’éleveur.
