Composer avec la chaleur et la sécheresse au potager
Nous devons nous adapter aux conditions météorologiques pour organiser nos travaux au potager. Alors que nous avons été amenés à retarder certains semis et certaines plantations jusqu’à la mi-mai suite aux conditions très humides du sol, c’est maintenant avec la chaleur et la sécheresse que nous devons composer.

Plusieurs techniques peuvent améliorer les chances de bons résultats. Certaines mettent en œuvre des aménagements à moyen terme. D’autres ont un effet immédiat. Toutes ces actions sont complémentaires.
Prévoyons sur le moyen terme
La situation du potager, le type de sol, sa pente et son exposition sont des caractéristiques propres. Nous ne pouvons pas tout changer fondamentalement. Les espaces seront dédiés à des cultures fruitières, ornementales ou d’autres usages en fonction de leurs qualités. Nous pouvons choisir les zones qui serviront de potager.
Avoir au moins 5h d’ensoleillement par jour
Choisir le sol le plus adapté à chaque usage
Il est généralement difficile de changer le type de sol de notre parcelle. Mais aucun terrain n’est homogène ; nous pouvons choisir l’endroit le mieux adapté pour chaque usage. L’idéal est de disposer d’une bonne terre franche, combinant sables et argiles. Ces terres se drainent bien après une période pluvieuse. Les argiles ont une capacité de rétention en eau appréciée lors de périodes sèches. Si, en outre, la teneur en humus est élevée, nous disposons d’un atout pour notre potager.
Mais, malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les potagers sont souvent proches des zones d’habitats. Les terres ont subi des modifications d’usages laissant des traces. Des anciennes fondations, des anciens chemins, des terres excavées lors de constructions sont quelques exemples de ce que nous pouvons constater en pratique. Choisissons ce qui convient le mieux pour faciliter le travail ultérieur du sol.
La pente a un effet direct sur la rétention en eau
Les actions à court terme
Travailler un sol bien ressuyé
Baisser la température du sol
C’est une vieille technique paysanne. Lorsque le sol est préparé et semé, nous le recouvrons d’une toile que nous mouillons par arrosage. Lors des dizaines d’heures suivantes, le tissu va sécher, l’eau qui s’évapore absorbe des calories, le sol refroidit légèrement. On répète les arrosages tous les jours ou tous les deux jours jusqu’à la levée. Dès que les plantules apparaissent, nous enlevons le tissu. La toile de jute est parfaite pour cet usage. Cette technique est particulièrement recommandée pour les espèces dont la germination est bloquée par des températures élevées. Les laitues et la mâche sont dans ce cas. Leur germination est meilleure sous les 20ºC du sol.
Une autre technique simple : semer la pépinière de plants à repiquer dans un endroit peu ensoleillé du jardin.
Le choix variétal, le choix des espèces
Stocker de l’eau
Les binages
Le binage permet de briser la croûte du sol après une averse ou après un arrosage copieux. Il est réalisé quand le sol s’est ressuyé en surface. Il aère le sol, favorise un bon enradicellement des plantules. La présence de terre fine et sèche en surface limite l’évaporation d’eau par le sol.
Les brise-vent
Les haies sont des brise-vent bien connus et appréciés dans nos jardins. Nous pouvons les compléter par des brise-vent de la taille des plantules après repiquage. Ils sont alors placés face au vent. Ils ne restent en place que quelques jours.
Localiser les arrosages
En localisant les arrosages au pied des plantes, nous limitons les pertes d’eau.
La profondeur des apports d’eau est importante. Il est conseillé de les positionner au plus près du niveau d’activité des racines.
En cas de plantation, arrosons abondamment le fond du trou de plantation avant d’installer le plant et avant de recouvrir le tout de terre sèche.
La classique bouteille d’eau recyclée avec le goulot enfoncé au pied de la tomate est un autre exemple d’arrosage positionné au plus près des racines. Pour les cultures à forte densité de plantation, cette technique est moins bien adaptée. Nous apportons alors l’eau par arrosage de l’entièreté de la surface, à une vitesse adaptée pour une bonne pénétration dans le sol. Nous essayons de mouiller le profil du sol jusqu’à la profondeur d’activité des racines : par exemple 30 cm pour des laitues. Nous ne revenons avec un nouvel arrosage que plusieurs jours plus tard. C’est bien plus utile que de mouiller deux ou trois centimètres en surface de sol ; ces arrosages de surface ne profitent qu’aux semences en germination.