La rhubarbe: dernière récolte avant le repos hivernal
La saison de production de la rhubarbe touche à sa fin. Dans quelques semaines, cette plante va entrer en repos végétatif. C’est donc le moment pour procéder à une dernière récolte, mais pour préparer la saison prochaine.

Cette période est idéale pour entretenir le sol et le fumer. On peut également en profiter pour multiplier facilement les plants de rhubarbe pour renouveler en partie la plantation. Et si nous ne disposons pas encore de plant, nous pouvons aménager l’espace qui accueillera la plantation dès le printemps prochain.
Plusieurs variétés disponibles
Plantées dans le sol ou en bac
Dans les sols qui restent très humides en hiver, nous pouvons planter les rhubarbes sur une large butte surélevée par rapport au niveau original du terrain. L’objectif est d’éviter que les racines ne restent dans un sol gorgé d’eau où elles risquent de pourrir. Les buttes sont surélevées de 0,25 m et font 1 m de largeur au sommet.
Il est également possible de cultiver la rhubarbe en bac. Prévoyons alors un conteneur d’au moins 40 litres.
Plusieurs endroits possibles
Changer l’emplacement après dix ans
L’importance de la fumure
Les apports organiques de fumier ou de compost seront bien valorisés par cette culture en se basant sur des apports de 4 kg de compost bien décomposé par m² avant la plantation. Un apport semblable est conseillé tous les deux ans, il sera disposé en hiver, en surface.
Nous pouvons déposer aussi en surface des cendres de bois qui apportent le potassium et d’autres minéraux.
Le semis et la plantation
La rhubarbe se multiplie par semis ou par division de souche.
Le semis est réalisé en septembre ou en mai pour obtenir des plants qui seront installés respectivement en avril, mai ou en octobre. Les plants certifiés peuvent être achetés en jardineries pour démarrer la culture. Nous pouvons aussi facilement produire nos propres plants au départ de graines. Elles seront plantées en automne ou au printemps pour espérer une récolte deux années plus tard.
La plantation se réalise de manière à ce que les bourgeons de croissance foliaires émergent tout juste du sol. La densité de plantation est de 1 plant /m², avec des distances plantation qui varient de 0,5 x 0,80 m dans le rang et 1,5 à 2 mètres entre les rangs.
Il est également possible de multiplier la rhubarbe par éclats de souches en automne ou au printemps. C’est une technique aisée, qui convient bien aux amateurs.
Nous commençons par dégager le pourtour du plant qui servira de pied-mère. Nous dégageons la terre sur une profondeur d’environ 20 cm. Nous repérons les points de croissance qui donneront les futures productions de feuilles. Le pied-mère idéal est pourvu de plusieurs centres de croissance.
À l’aide d’une bêche, nous scindons un ou deux points de croissance sur toute la profondeur de la souche. L’éclat récolté sera un nouveau pied, il sera planté dans de la terre n’ayant pas été cultivé de rhubarbe depuis une dizaine d’années au moins. La tranchée creusée autour du pied-mère sera rebouchée avec de la bonne terre de jardin.
La plaie de coupe cicatrisera vite. Le pied-mère continuera de produire dès l’année prochaine, avec des pétioles d’autant plus larges qu’ils sont moins nombreux par pied. Le jeune plant issu de l’éclat produira dans deux ans.
Un entretien hivernal
L’entretien consiste essentiellement à la maîtrise de l’enherbement et à la fertilisation.
C’est en période hivernale que nous avons le plus facilement accès au sol. Il faut donc en profiter pour le décompacter et pour extirper d’éventuelles plantes vivaces non désirées. Nous pouvons apporter une forte fumure à base compost (2 kg par m² tous les ans ou le double tous les deux ans).
Ensuite, nous paillons largement pour garder le sol propre et faciliter l’accès aux pieds lors des récoltes estivales.
Ne pas négliger l’écimage
Au printemps, les rhubarbes peuvent produire une importante hampe florale au détriment du rendement en pétioles. Les hivers, avec de longues périodes froides, favorisent ce développement au printemps suivant.
Les variétés précoces semblent plus sensibles. Il est préférable d’écimer au début de leur développement. La croissance des hampes florales réduit la production de pétioles récoltables.
Une plante peu sensible aux maladies
La rhubarbe n’est pas très sensible aux maladies. La ramulariose (Ramularia rhei) peut se déployer dans les endroits humides où la végétation est exubérante.
La rouille (Puccinia phragmitis) se développe sur certains sites où les phragmites sont présents à proximité de la parcelle. Le faux-mildiou (Peronospora jaaplane) peut se développer lors des années fraîches et humides.
Sur certaines parcelles, où le nématode des tiges et des bulbes Dytilenchus dipsaci s’est installé, les pétioles se déforment au cœur de la plante et pourrissent.
Le respect d’une rotation prévient ces attaques. Pour ne pas contaminer les sols, il ne faut planter que des plants issus de semis ou provenant de jardineries professionnelles.
Une récolte de juillet à septembre
Pour maintenir une belle production sur plusieurs années, il est préférable de changer la culture de place après cinq ou six années de récolte.
La récolte se déroule de juillet à septembre, au fur et à mesure des besoins ou en deux à trois récoltes complètes par an. Nous décrochons les pétioles par torsion pour les séparer du pied. Ensuite, nous coupons le limbe.
Pour la plupart des besoins du ménage, il est plus facile de disposer de pétioles de gros calibre. Pour les obtenir, veillons à remplacer la terre ou à déplacer les pieds de rhubarbe tous les 6 à 10 ans. D’autre part, n’oublions pas une forte fertilisation à base de compost mixte de jardin
La période de repos végétatif
En automne, le feuillage se dessèche. Le pied entre alors en repos végétatif. La période de froid est nécessaire pour vernaliser les pieds, elle se mesure en comptant la somme des degrés-froid quotidien sur base de 10ºC. En plein air chez nous, les besoins en froid sont satisfaits naturellement chaque hiver. La quantité de froid est obtenue naturellement durant la période de repos hivernal. La question se pose pour les jardins où la rhubarbe est forcée, en serre par exemple.