Nos questions aux politiques : l’agriculture bio
L’agriculture bio connaît, ces derniers mois, un profond ralentissement. Dans quelles mesures les objectifs fixés par l’UE 25 % de la SAU en bio d’ici 2030) et la Région wallonne (30 % de la SAU en bio d’ici 2030) sont-ils atteignables ? Quelles actions concrètes votre parti s’engage-t-il à prendre pour soutenir cette filière ?

MR
Le MR soutient tous les types d’agriculture et notamment l’agriculture biologique. Le Ministre wallon de l’Agriculture Willy Borsus a débloqué plus de moyens qu’aucun autre pour le secteur bio. Nous souhaitons poursuivre sur cette lancée en permettant au secteur d’augmenter sa compétitivité tout en continuant à respecter son cahier des charges exigeant. Nous pensons que l’organisation de filières économiquement rentables permettra d’amener les consommateurs à ne pas bouder les produits du secteur. Dans cet état des lieux, nous pourrons mettre en avant les initiatives qui fonctionnent très bien et qui méritent d’être développées pourvu qu’elles évoluent de manière indépendante à terme. Au-delà de l’offre et de la structuration des filières, le Gouvernement a débloqué un certain nombre de moyens dans la stimulation de la demande avec les acteurs du secteur et les acteurs institutionnels (Apaq-w notamment). Il faut continuer dans cette voie pour faire augmenter la demande en produits bio.
PS
Le PS plaide pour la mise en place une réelle structuration de la filière de transformation de la production bio en Wallonie. Il souhaite également instaurer un soutien fort au travers des aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique. D’autres aides doivent être conçues pour mieux aider l’agriculture biologique, en particulier les aides à l’investissement, à l’installation des jeunes, à l’échange de connaissances et à l’information. Le développement des filières est essentiel, notamment en activant la possibilité de leur dédier jusqu’à 3 % des dotations PAC destinées aux paiements directs.
Engagés
Après une croissance importante au cours de la dernière décennie et l’adoption du plan stratégique bio, le secteur connaît ces derniers mois une crise et même un recul. Dès la présentation du Plan bio 2030 par le gouvernement sortant, nous avions émis des doutes sur les moyens financiers annoncés au vu des ambitions affichées. Il conviendra donc de repenser et de renforcer ce soutien financier afin de soutenir le secteur bio. La recherche et l’innovation devront être stimulées pour améliorer les techniques de production et en réduire le coup. Enfin, il faut assurer des débouchés aux produits en sensibilisant les consommateurs et en augmentant la part des produits bio dans la consommation collective (cantines durables et repas scolaires, maisons de repos, hôpitaux…). Pour ce faire, il est essentiel de revoir la loi sur les marchés publics, loi issue du niveau européen, et qui aujourd’hui ne permet pas de soutenir les filières locales (bio ou traditionnelles). En effet, la loi soutient la prévalence du prix et non d’autres critères, et cela est à modifier, à la fois pour soutenir les agriculteurs locaux et pour répondre aux attentes des consommateurs.
PTB
Outre ce qui a déjà été dit plus haut, le soutien public à la transition écologique, l’agroécologie et le secteur bio, agriculteurs et consommateurs doivent redevenir plus proches. Via les groupes d’achats solidaires, des magasins à la ferme, des marchés de producteurs et d’autres types de marchés, des fermes en auto-cueillette ou des commerçants locaux, l’agriculteur peut toucher les consommateurs sans devoir passer par les grandes entreprises de transformation alimentaire et les supermarchés. Nous encourageons cette tendance car elle permet aux agriculteurs d’augmenter leurs revenus et de renforcer le lien entre le producteur et le consommateur.
DéFI
1. Veiller à ce que les circuits de proximité répondent mieux aux nouveaux besoins de la restauration collective et des particuliers. 2. Étoffer les programmes de sensibilisation et d’éducation à la consommation via les circuits courts. 3. Créer une formation de logisticien circuits courts. 4. Faciliter l’accès aux parcelles agricoles en orientant les codes d’urbanisme ainsi que la mise en place de politiques communales et provinciales. 5. Créer une monnaie locale « wallonne » digitale.
Ecolo
On assiste à une perte de vitesse du bio, qui n’avait cessé d’augmenter depuis 2008 ; il faut lui donner une nouvelle impulsion alors que 77 % des consommateur-trice.s déclarent vouloir manger davantage bio. Ecolo veut renforcer les débouchés par une prise en charge publique des coûts de la certification Bio de l’ensemble de la chaîne alimentaire et supprimer ainsi ces surcoûts injustes qui pénalisent davantage celles et ceux qui produisent en préservant la santé et l’environnement ; rendre plus accessible cette alimentation de qualité, en supprimant la TVA sur les produits bio locaux. Les cahiers des charges pour les marchés publics des cantines de collectivité stimuleront le recours aux produits bio locaux. Et impulser une véritable culture de la cantine scolaire dans les écoles avec des produits locaux et prioritairement bio pour favoriser des habitudes alimentaires saines dès le plus jeune âge.