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Nos questions aux politiques : la Pac post-2027

À peine entrée en vigueur la Pac 2023-2027 est déjà en partie détricotée. Dans ces conditions, comment envisager la mise en œuvre de la Pac post 2027, tout en conciliant l’agriculture, l’environnement et le budget disponible ?

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MR

Nous dénonçons cette instabilité. Il faut un Agrideal avec une vision à long terme sur 20 ou 30 ans, articulant des objectifs clairs (revenu décent, souveraineté agricole, compétitivité du secteur, durabilité accrue) et établir les programmations PAC en fonction de ces lignes maîtresses. Concilier ces objectifs et les mettre en œuvre est parfaitement possible à condition de s’en donner les moyens, en s’appuyant sur l’innovation, la démarche scientifique et les technologies, et à condition de les laisser s’exprimer dans un cadre réglementaire stable et souple. Il faut changer l’approche prescriptive européenne en favorisant les alternatives d’abord puis en interdisant progressivement les causes de pollutions ensuite. Dans ce cadre, la stratégie Farm to Fork devra être revue en fonction de la nouvelle mouture de la PAC post-2027 afin de renforcer nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire. Il y a aussi des liens plus complémentaires à faire avec la politique commerciale de l’UE.

PS

Pour préparer le plan stratégique 2027-2033 une task force composée de scientifiques, des associations agricoles et des acteurs du monde rural sera mise en place pour élaborer les axes de la prochaine programmation Pac.

Engagés

La préparation de la Pac post 2027 doit tenir compte des enseignements de l’actuelle Pac 2023 -2027 et de ces ratés au niveau wallon (BCAE5…). Cette Pac post 2027 nécessitera d’abord de disposer d’un budget solide et à la hauteur des ambitions européennes. Il faudra veiller notamment à ce que les moyens destinés aux agriculteurs ne soient pas détournés vers d’autres politiques. À cette fin, il faudra organiser un dialogue réunissant toutes les parties prenantes pour élaborer une Pac équilibrée. Elle devra permettre de rencontrer les attentes de la société et l’enjeu de préservation de notre environnement mais pour cela il est impératif de garantir une rémunération juste et équitable aux agriculteurs et agricultrices. La Pac doit s’étendre sur 15 ans et non plus sur 7 pour garantir la stabilité juridique, et permettre d’envisager plus sereinement des investissements nécessaires, et créer de la diversification ainsi que des coopératives agricoles. Les budgets doivent être augmentés et sacralisés pour maintenir la fonction nourricière de la Pac et permettre ainsi à l’Union européenne de garantir sa sécurité alimentaire, et sa souveraineté. Cela doit aussi permettre aux jeunes de pouvoir reprendre des exploitations. La Pac pourrait également passer progressivement d’un subside à l’hectare à un subside à l’unité de travail.

PTB

La politique agricole commune (Pac) doit être recentrée sur l’activité agricole réelle, l’emploi, les services rendus à la société et la transition vers l’agroécologie et l’agriculture biologique. Nous plafonnerons les différentes enveloppes de la Pac à un nombre maximal d’hectares afin de soutenir davantage les petites exploitations. Il faut en plus un système forfaitaire de soutien minimal pour les très petites exploitations. Nous augmenterons les budgets consacrés à l’aide à la redistribution et au soutien des jeunes et des nouveaux agriculteurs. Pour le financer nous soumettrons à une taxation équitable les entreprises de l’industrie agroalimentaire qui ont engrangé des milliards de profits pendant des années au détriment des agriculteurs locaux. Nous régulerons le marché des principaux produits agricoles en fonction de la demande interne. Nous réintroduisons les quotas sur le lait, les œufs, la viande et la volaille afin de garantir un revenu équitable aux producteurs.

DéFI

Pour instaurer une Politique agricole commune plus respectueuse du développement durable, DéFI s’engage à : 1. Instaurer une taxe écologique portant sur les produits importés au travers d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, incluant les produits agricoles. 2. Garantir une meilleure intégration des produits européens et, surtout, locaux dans l’ensemble des marchés publics opérés en Europe. 3. Tendre vers l’autosuffisance alimentaire en valorisant chaque avancée technologique permettant de réduire l’empreinte carbone. 4. Limiter les importations massives au travers de la renégociation des accords commerciaux 5. Faire cohabiter productions animales et végétales en harmonie et dans une logique d’économie circulaire. 6. Mettre fin à un modèle agricole sans animaux basé sur des fertilisants énergivores.

Ecolo

Les crises agricoles qui se succèdent depuis des d’années ont la même source : la scandaleuse faiblesse de la rémunération du travail des agriculteurs. Une importante partie des productions sont vendues à perte ; c’est la concurrence mondiale qui détermine le prix des intrants et des produits agricoles !! Il faut remettre à plat ce modèle ultra-libéral, développer une stratégie de souveraineté alimentaire en Europe, protéger l’agriculture de la concurrence déloyale. Garantir un revenu décent pour le producteur doit être l’objectif majeur de la prochaine programmation Pac ; elle doit être guidée par les principes du commerce équitable. Progressivement, la rémunération des agriculteurs doit provenir de la vente des productions, les budgets de la Pac doivent plus directement soutenir le verdissement de l’agriculture. En Wallonie, il conviendra de commencer les travaux autour du futur plan stratégique avec tous les acteurs dès l’entame de la législature pour éviter une mise en place précipitée.

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