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Lutte contre le frelon asiatique: un maillage de 8.000 pièges annoncés pour 2025

Malgré que l’éradication du frelon asiatique soit illusoire, la Wallonie s’est attelée à mettre sur pied un plan de lutte visant à minimiser l’impact de cette espèce invasive sur l’environnement. Les résultats observés ces deux dernières années incitent à poursuivre les efforts en 2025.

Temps de lecture : 4 min

Ce 4 novembre, le frelon asiatique s’est invité en commission de l’Agriculture du Parlement wallon. Car si la Wallonie a mis sur pied un plan d’action en plusieurs étapes, soutenu à hauteur de 257.000 €, de nombreuses questions demeurent, surtout en cette période clé pour la détection et la neutralisation des nids qu’est l’automne.

Le député wallon Nicolas Janssen a donc interrogé la ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, quant à la situation actuelle et aux résultats observés sur le terrain.

Une inévitable cohabitation

Cette dernière a tout d’abord confirmé, comme annoncé lors de la législature précédente, que l’éradication de cette espèce était devenu illusoire. De ce fait, les ministres en charge de l’Environnement et de l’Agriculture, à savoir Céline Tellier et Willy Borsus à l’époque, ont convenu en 2023 d’une stratégie de gestion ciblée et raisonnée. L’objectif ? D’une part, rationaliser les moyens dédiés à cette problématique et, d’autre part, minimiser l’impact sur l’environnement.

Pour la ministre, les règles d’intervention actuelles sont claires et semblent suffisantes pour répondre aux besoins identifiés. « Il a donc été décidé que les pouvoirs publics n’interviendraient plus dans la neutralisation des nids que sur leur domaine et en cas de danger pour la santé publique », a-t-elle ajouté.

Concernant l’impact sur l’activité apicole, un plan de gestion basé sur trois axes a été mis en place : le piégeage des reines fondatrices au printemps, la protection des ruchers et la neutralisation des nids. « Dans tous les cas, l’intervention doit être raisonnée et pas systématique », poursuit-elle. Et de préciser : « Deux facteurs sont à prendre en compte : le risque pour la santé des personnes ou l’impact potentiel sur un rucher ».

802 fondatrices capturées

La ministre en a également profité pour livrer au député Nicolas Janssen quelques chiffres relatifs aux années 2023 et 2024. Ainsi, l’année dernière, 233 apiculteurs ont été formés à la protection des ruchers, 18 sections apicoles locales ont été équipées d’un kit de neutralisation des nids et 200 nids ont été neutralisés.

Au printemps 2024, 6.524 pièges mis au point par le Centre wallon de recherches agronomiques et destiné au piégeage des fondatrices ont été distribués. Ils ont permis de capturer 802 fondatrices. « Le piège est très sélectif, mais son attractivité peut être améliorée », précise-t-elle.

Le plan d’action a été reconduit en 2024, avec pour objectif notamment d’équiper 16 sections apicoles supplémentaires pour compléter la couverture du territoire (15 ont déjà été nouvellement enrôlées), de développer une application de signalement des nids au bénéfice principal des apiculteurs, de tester des alternatives à la perméthrine et de préparer le déploiement d’un maillage de 40 pièges dans 200 ruchers, soit 8.000 pièges en 2025.

Afin de faciliter le signalement des nids justement , l’application FixMyStreet (www.fixmystreetwallonie.be), permettant de signaler tout type de problème (dépôts clandestins, problème de mobilier urbain, panneau de signalisation dégradé…) a été adoptée et est en cours de test. En parallèle, six essais prometteurs de neutralisation de nids à la terre de diatomée ont été menés.

« Il est nécessaire de faire un bilan de la campagne écoulée et de poursuivre les efforts, car c’est en automne qu’il est possible de repérer davantage de nids grâce à la chute du feuillage des arbres », insiste la ministre.

Avec un appui financier du secteur ?

Anne-Catherine Dalcq conclut sa réponse en annonçant que le plan de gestion destiné à soutenir le secteur apicole devrait être poursuivi en 2025. « Un encadrement des 33 sections apicoles équipées et enrôlées à ce jour demeure indispensable pour garantir la gestion ciblée et raisonnée. »

La poursuite de la prise en charge et le défraiement des neutralisateurs bénévoles semblent également nécessaires à court terme. Et de terminer : « La participation financière du secteur a été abordée, mais rien de concret n’a été proposé par ce dernier. L’année 2025 devrait donc être mise à profit pour dégager une solution ».

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