La Fwa entend «revenir aux fondamentaux» et défendre les revenus des agriculteurs
« Revenir aux fondamentaux du syndicalisme agricole », en défendant les agriculteurs, leurs revenus, et être « une force de proposition » : tel est le projet de la nouvelle direction de la Fédération wallonne de l’Agriculture (Fwa), porté par son nouveau président, Daniel Coulonval, et son secrétaire général Benoît Haag.
Élu fin janvier, pour combler la présidence du syndicat agricole wallon, laissée vacante après la démission de Marianne Streel, Daniel Coulonval connaît la maison puisqu’il avait déjà présidé la Fwa entre 2013 et 2015. Le « premier agriculteur wallon » est désormais flanqué du secrétaire général Benoît Haag, lui-même fraîchement élu en septembre dernier.
Ce nouveau tandem entend tourner la page d’une période difficile pour la Fwa, marquée non seulement par des départs mais aussi par des difficultés financières. « Notre ligne de conduite est de revenir aux fondamentaux du syndicalisme agricole : défendre les agriculteurs mais aussi être une force de proposition. Il ne s’agit pas seulement d’ériger des barricades et de mettre des tracteurs dans les rues quand il y a des problèmes mais aussi d’être une force de proposition face aux nombreuses difficultés du monde agricole », ont exposé M. Coulonval et Haag au cours d’une rencontre avec la presse à Gembloux.
Les défis et difficultés auxquels fait face le monde agricole sont nombreux mais la priorité des priorités pour la Fwa est de défendre un revenu « correct » pour les agriculteurs et de permettre la transmission des exploitations à la nouvelle génération. L’âge moyen de l’agriculteur wallon est en effet de 58 ans et la reprise d’une ferme s’apparente bien souvent à un parcours du combattant. Confrontés à de nombreuses réglementations, notamment environnementales, les agriculteurs « n’aborderaient pas les choses de la même manière s’il n’y avait pas ces difficultés économiques », estime Daniel Coulonval, dont l’exploitation de Viroinval (province de Namur) a elle-même souffert lors d’une annus horribilis 2024 marquée par les pluies trop abondantes, les maladies et des rendements désastreux.
« Au fur et à mesure, tous les filets de sécurité qui protégeaient les agriculteurs ont été détricotés et la politique agricole commune est devenue une politique environnementale. Il est nécessaire évidemment de protéger l’environnement, on en est les premiers défenseurs. Ceci étant, cela ne peut pas se faire au détriment des revenus des agriculteurs », plaide encore Daniel Coulonval qui souhaite « à tout prix » que la défense des revenus des agriculteurs « fasse partie du deal pour la protection de l’environnement ».
« On veut que nos produits soient valorisés à leur juste valeur », insiste le président de la Fwa. Fonds des calamités, fonds sanitaires, fonds de crise européens…, les outils mis en place pour répondre aux crises ne sont plus adaptés face à la multiplication des celles-ci et au changement climatique, alertent encore les responsables de la Fwa. « On est au bout de ce système », juge Benoît Haag, qui plaide pour une nouvelle « boîte à outils » pour aider les agriculteurs. « Les agriculteurs se sont adaptés de tout temps aux difficultés. Aujourd’hui, c’est le changement climatique. Mais nous voulons être accompagnés pour le faire », abonde Daniel Coulonval.
Au cours des 23 mois de son mandat, le nouveau président de la Fwa s’attellera également à faire entendre la voix des agriculteurs wallons dans le cadre de la préparation de la politique agricole commune (Pac) post-2027. La Fwa souhaite aussi former un front uni avec les autres syndicats agricoles wallons, que sont la Fugea et la FJA et ce, dans le respect des spécificités de chacun. « Nous ne serons que mieux entendus et nous ne serons que plus forts ensemble », affirme Daniel Coulonval, qui prône la même démarche avec les syndicats agricoles flamands pour ce qui concerne les problèmes belgo-belges.
